La double Inconstance

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La double Inconstance de Marivaux, mise en scène d’Anne Kessler

  C’est l’une des premières pièces de Marivaux. Le thème: la raison d’État dans un papier de bonbon. Le Prince doit épouser une de ses sujettes, c’est une loi fondamentale du royaume : ainsi il épouse le peuple, et assure sa légitimité. Mais il est fort probable que Marivaux ne fait pas spécialement de la politique et qu’il voit là une condition intéressante à ce qui l’amusera toujours : l’expérimentation des sentiments.
Le choix du Prince qui n’a rien laissé au hasard, s’est porté sur Silvia. Elle aime Arlequin, est aimée de lui, mais quelle importance, que valent ces « petits hommes » devant la raison d’État ? Une fois les deux amoureux villageois enlevés et séquestrés au palais, toute la Cour s’y met : il s’agit de les séparer, et avec leur consentement.
On agira donc sur leurs points faibles : celui de Silvia, c’est la coquetterie et les rivalités féminines qui vont avec, celui d’Arlequin, les appétits de la chair: bonne table et jolies filles. La double Inconstance annonce La Dispute, une pièce de la fin, avec le même caractère expérimental, en moins systématique.
Pour prendre le pouvoir sur les cœurs, il faut séduire, et pour séduire, il faut dé-naturer ces indigènes que sont Silvia et Arlequin : c’est la stratégie de la cour. Ça va marcher, mais pas comme elle s’y attendait : le double escalier de l’amour montant et descendant, fonctionne exactement comme dans les autres pièces, le mensonge conduisant à la vérité (provisoire ?) et le sentiment arrivant tout juste avec les mots pour le dire. Ce qui fait rire : la rapidité des étapes du désamour, et l’embarras à avouer un nouvel amour. Humanité ordinaire.
Car la pièce rappelle magistralement, en particulier dans la bouche d’Arlequin  une chose inouïe et oubliée : les hommes sont égaux. Un homme en vaut un autre, une femme en vaut une autre. Silvia sait que l’attrait pour un joli visage est plus fort que les frontières de classe, et Arlequin sait qu’un prince qui contraint les sentiments est un tyran. Celui-ci n’est pas Dom  Juan face à Charlotte et Mathurine : lui qui semble avoir plus ou moins « eu » toutes les dames de la cour, est amoureux. Et l’amour est un danger, comme les bons sentiments, ce qui nous vaut une belle scène entre le Prince et Arlequin, au bord du vide d’un balcon qui les jetteraient dans la salle, c’est-à-dire presque dans le réel.
Mais cette gravité-là est sous-jacente à la représentation de la Comédie Française. On a plutôt devant soi un très joli spectacle dans un emballage-cadeau, avec des costumes modernes, décalés, très « comité Colbert », d’avant-garde chic et choc. L’idée qu’il s’agit d’une répétition au foyer des comédiens donne un petit côté entre-soi charmant et agaçant, un peu inutile aussi : on n’a pas besoin de ce prétexte pour entrer dans l’artifice de la comédie.
Cet envers du décor, reconstitué par Jacques Gabel, est du reste très joli, et, pour ce qui est du spectacle, on est gâté : un petit bout de comédie musicale dansé avec grâce et exactitude, de piquantes micro-chorégraphies  aux révérences décalées, et des plateaux de cocktails…
Les comédiens sont beaux, talentueux, précis, avec l’étincelle d’humour qu’il faut, avec aussi  un jeu rapide et net qui ne traîne pas à distiller les vérités. Ça pétille, c’est vif, même si  le plateau est un peu encombré; c’est luxueux et agréable comme du champagne.
Avec ce qu’il faut d’acidité et avec aussi, un arrière-goût intéressant d’amertume.

 Christine Friedel

 Comédie Française,  salle Richelieu, en alternance jusqu’au 1er mars.


Archive pour décembre, 2014

Livres….

 Livres: 

Numance de  Miguel de Cervantès, nouvelle traduction et édition de Jean Canavaggio,

 

 9782070444106Numance, pièce écrite entre 1583 et 1585, a pour thème un événement historique: le suicide collectif des défenseurs d’une cité proche de l’actuelle Soria, dont on peut encore visiter le site. Capitale des Arévaques, bâtie sur une colline abrupte à 1.400 m d’altitude, Numance, à la différence des autres cités celtibères, avait refusé de se soumettre aux Romains, et avait réussi à tenir en échec, seize années durant, plusieurs consuls.
Mais  Scipion Emilien, le vainqueur de Carthage, envoyé en Espagne, refuse tout combat, dévaste la campagne environnante, et entoure Numance de circonvallations qu’il fait garder par soixante mille hommes. En 133 avant J.C., après quinze mois de siège, la plupart des défenseurs affamés se donnèrent la mort plutôt que de se rendre, et les survivants furent vendus comme esclaves.
La ville est rasée et Scipion, rentré à Rome, obtient le triomphe. La pièce, synthèse dramatique de Miguel de Cervantès, répond à un souci d’expressivité, créant un enchantement cohérent de scènes qui  illustrent la marche inéluctable de Numance vers sa fin.
Jean Canavaggio, spécialiste éclairé de l’œuvre, note qu’entre chaque destinée particulière et le destin collectif de la cité, s’établit un jeu de correspondances réorchestré par l’intervention des allégories: Espagne et Douro, quand Scipion décida de l’encercler, et Guerre, Maladie, Faim, quand les Numantins s’apprêtent à mettre fin à leurs jours.
Scipion essaie d’émouvoir et de séduire un enfant, Barriato qui, après avoir redouté la mort, refuse d’entendre ses paroles et se lance du haut d’une falaise dans l’immortalité. L’apparition finale de  Renommée,en couronnant la scène, conclut Numance, et  lui donne à la fois son éclat et son véritable sens.
D’un côté, Scipion et ses généraux, et de l’autre, Théogène et les chefs numantins; autour d’eux, veillent soldats, messagers, prêtre, femmes, enfants et allégories, unanimes dans le sacrifice de Numance. La pièce comporte quatre journées, au style sublime et à l’écriture tendue, avec épithètes homériques, parallélismes, antithèses et sentences.
C’est l’une des œuvres les plus singulières que nous ait léguées le Siècle d’or espagnol. La décision collective des assiégés, exclut toute visée militante comme toute vision providentielle, et donne tout son prix à cette apologie de la résistance.
Ce geste assumé s’insère dans le temps, à travers toutes les révolutions possibles. Selon Marie Laffranque, il signifie l’avènement d’une humanité qui, au lieu de se référer sans cesse à des exemples passés, se constitue comme son propre modèle, et le propose aux siècles à venir. Geste de rébellion sans cesse réactualisée, comme, il y a quelque soixante-dix ans pendant la guerre civile en Espagne.
Ce chef-d’œuvre est ainsi pris dans un jeu moderne de perspectives temporelles.

 Véronique Hotte

Folio Théâtre N°156, Gallimard

La Dame de pique de Pouchkine, traduit du russe par André Gide et Jacques Schiffrin, dossier et notes réalisés par Sylvie Howlett, lecture d’image de Juliette Bertron

 

01029883415La Dame de pique (1834) nouvelle fantaisiste entre réalisme et fantastique, s’amuse des clichés romantiques – les amours contrariées – dans l’aristocratique  Saint-Petersbourg gouvernée par l’argent. Pouchkine poétise le réalisme et se risque à insérer, ici et là, de courts dialogues éloquents qui ne nécessitent nul commentaire mais plutôt une bonne dose d’humour et d’ironie, quant à l’appréciation du monde décadent du XIXème siècle. Le dialogue commence in medias res, sans psychologie esquissée des personnages, ni biographie, ni portrait : seule compte la vivacité des réparties.
La prédiction par les cartes existe en Europe depuis le XVIème siècle, mais diminue au siècle des Lumières. Comme beaucoup de Russes, Pouchkine apprécie les ouvrages populaires et les jeux de prédiction mais sans y croire. En exergue : « Dame de pique signifie malveillance secrète » (Le Cartomancien moderne). Formellement, une histoire de jeu de Pharaon, tel est l’objet de cette Dame de pique.
Au jeu du Pharaon, le banquier distribue (c’est la « taille ») un jeu de cartes ; chaque joueur choisit une carte et mise – ou « ponte »-, puis le banquier distribue un second jeu : si la carte qu’il pose à sa droite, correspond à celle du joueur, le banquier ramasse sa mise ; si c’est celle de gauche, le joueur touche le double de sa mise. Le jeune militaire Tomski raconte à ses amis, après une nuit passée à jouer, l’histoire de sa grand-mère qu’au XVIIIème   siècle à Paris, on surnommait la Vénus moscovite, tant sa beauté et ses toilettes, dignes d’une déesse, emportaient tous les cœurs. En ce temps-là, les dames jouaient au pharaon : « Un soir, à la cour, ma grand-mère, jouant contre de duc d’Orléans, perdit sur parole une somme considérable. »
Le grand-père du jeune homme, refusant d’acquitter l’énormité de la dette, la grand-mère se tourne vers un ami mystérieux que Casanova décrit espion dans ses Mémoires, le comte de Saint-Germain qui dispose de sommes énormes, mais refuse d’avancer la dette  de la dame mais lui propose de regagner l’argent :« Et il lui révéla un secret que chacun de nous paierait cher… »
Et le soir même, la grand-mère de Tomski parut à Versailles au jeu dit « de la Reine ». Face au duc d’Orléans qui tenait la banque, elle choisit trois cartes, les joua l’une après l’autre en doublant chaque fois sa mise.  Elle put  donc s’acquitta glorieusement de sa dette. Or, cette histoire fantastique trouble au plus haut point Hermann, un compagnon d’armes de Tomski, un Allemand qui ne joue jamais mais qui, personnage-clé de la littérature russe, observe sans rien dire, économe, prudent et maniaque.
Pris en tenaille entre rêve et réalité fantasmée, Hermann simule un amour pour l’orpheline de la vieille tutrice qu’est devenue en ce XIXème siècle la Vénus moscovite qu’il voudrait approcher pour récupérer son secret de jeu. Dans les nouvelles romantiques, l’homme défie le destin avec le jeu, comme Faust, lors de son pacte avec le diable : un défi de la condition humaine soumise au hasard. Il s’agit de conférer à l’homme, l’espace d’un instant, une toute-puissance interdite.
La fin du XVIIIème siècle, siècle de condamnation des fausses croyances, de la superstition et du triomphe de la libre-pensée, est aussi celui du fraudeur romantique. Jusqu’au bout du récit, règne fantastique et  hésitation entre le merveilleux et l’étrange, dans l’inquiétude et le pressentiment du surnaturel. L’univers du joueur relève du passé, du mystère et du mysticisme, un monde propice aux apparitions étranges, aux fantômes et aux figures d’un imaginaire fantasmé.
Le passé s’impose avec une règle d’or inexorable: le témoignage du passage du temps qui fait de la plus belle jeune femme, une sorcière à la beauté féérique disparue. Hermann, hypnotisé par la toilette de la vieille dame qu’il surprend sans qu’elle le sache, et observe patiemment, comme dans un rituel, la laideur qui s’apparente à un mystère. D’où l’analyse comparative de cette scène avec le tableau de Goya, Les Vieilles (1808-1812). Sylvie Howlett pour les commentaires et Juliette Bertron pour la lecture d’image font de cette nouvelle de Pouchkine, un bonheur de lecture.
Une promenade romantique sur le chemin cahoteux et chatoyant du jeu des désirs, que la vie et le rêve dispensent en désordre quand les deux mondes s’interpénètrent.

 Véronique Hotte

Folioplus classiques, n°267

 

Un parfum d’orange amère de Jean Benguigui

9782213685618-XLe comédien s’est illustré au cinéma, comme au théâtre d’abord, et nos premiers souvenirs de lui remontent aux premiers  spectacles de Patrice Chéreau   entre autres, Les Soldats de Jacob Michael Lenz qui avaient révélé en 1967, le jeune metteur en scène, sorti tout doit comme Jean Benguigui, Jean-Pierre Vincent, Jérôme Deschamps du lycée d’exception qu’est Louis-le-Grand à Paris (quelle pépinière et quels profs devait-il y avoir!).
Jean Benguigui nous conte avec beaucoup  de tendresse, son enfance de rêve à Oran, et quand on connaît  un peu la ville comme nous, on peut imaginer l’amour viscéral de  ses habitants pour cette ville, même si elle comme coupée en deux, d’un côté les algériens et de l’autre les pieds-noirs,  et l’admiration pour les spectacles de théâtre ou de music-hall,  avec  Sacha Distel ou Juliette Gréco, venus de Paris, les corridas avec Luis Dominguin, etc… mais aussi pour la nouvelle star de la haute-couture l’Oranais Yves Saint-Laurent qui fait alors  ses débuts de grand couturier dans la capitale.
Mais le rêve va bientôt s’écrouler, il n’a que dix-sept ans, et l’O.A.S. (Organisation de l’Armée Secrète française qui luttait pour garder l’Algérie française, avec des attentats criminels), devient de plus en plus menaçante et veut l’enrôler; la guerre  est bien là et les ! Sa famille l’envoie donc en métropole finir ses études secondaires…
Avec son oncle Elie, ses cousins,  et sa sœur le voilà  parti pour la grande aventure. A la fois attaché à Oran et et enfin heureux de quitter le cocon familial  où il devait se sentir en sécurité absolue, mais où il devait se sentir un peu enfermé; il retournera quelque dix ans plus tard comme comédien, puis à nouveau en 1990.
Non, cela ne se passe pas au Moyen-Age mais il y a quelque cinquante ans, et ce qu’a vécu le jeune Jean Benguigui, des millions d’autres pieds-noirs  comme lui l’ont vécu, et c’est ce qui rend si justes et si passionnants ces souvenirs.
Il rencontre donc  Patrice Chéreau, puis entre à l’école du Théâtre National de Strasbourg dont il ne garde pas un excellent souvenir, et retrouve ensuite Jean-Pierre Vincent et Patrice Chéreau qui licenciera peu après sa troupe de copains de lycée pour jouer plus perso, rencontre aussi Robert Gironès, etc…travaille avec Marcel Maréchal, André Engel, Gabriel Garran, Jacques Nichet, et des acteurs comme Jean Carmet, Michel Serrault, ou Gérard Depardieu. C’est donc un peu de toute l’histoire du théâtre français du XXème siècle qui défile devant nous. Et c’est souvent passionnant.
Jean Benguigui commence aussi une carrière au cinéma et dans des téléfilms, dès les années 75, mais, dans les derniers chapitres, où  pointe  souvent l’auto-célébration, il a comme le souffle court; anecdotes ans grand intérêt qui relèvent plutôt du bloc-notes personnel, style plus convenu, avec entre autres, nombre d’adverbes de manière, et c’est un peu dommage.
Reste un livre-témoignage, somme toute, agréable à lire, où se raconte le parcours d’un homme et d’un comédien aux très nombreuses expériences.

Philippe du Vignal

Editions Fayard. 18 €

 

Le Goût du faux

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Le Goût du faux et autres chansons, mise en scène de Jeanne Candel

 

 Jeanne Candel, avec sa compagnie de la Vie brève, a l’art d’accomplir un travail rare de recherche et de laboratoire. Figure emblématique mais discrète et sûre, la metteuse en scène, à l’écoute des uns et des autres qui se révèlent être sur le plateau des personnalités  singulières, tisse en aparté une toile solide et d’un fil précieux.
Elle fabrique la matière arachnéenne d’un spectacle fin et léger, qui avance en compositions éclatées, et constructions post-dramatiques, sans situations identifiables ni personnages de pièce classique. Les acteurs, impliqués dans le processus d’écriture, improvisent durant les répétitions, ou bien inventent des scènes à part, qu’ils partagent ensuite avec le groupe.
Après la découverte, entre autres, de Robert Plankett (2010)  (voir Le Théâtre du Blog), de Some kind of monster (2012) et depuis la révélation du Crocodile Trompeur/Didon et Énée d’après l’opéra d’Henry Purcell et d’autres matériaux avec Samuel Achache, pour lequel elle reçut le Molière du théâtre musical 2014, Jeanne Candel compose ses spectacles avec  de la musique.
Dans Le Goût du faux et autres chansons, les comédiens sont aussi musiciens: ainsi, la brune et élégante Juliette Navis revient régulièrement jouer au piano; on la voit de dos quand elle marche, la longue traîne de sa robe retenue par une machine à coudre, dont le mécanisme fait résonner le sol. On reverra plus longuement Juliette Navis, cette fois en animatrice décidée, robe longue moulante scintillante, et micro à la  main, interpellant en anglais le public dont elle raille les connaissances approximatives de la langue de William Shakespeare…
Quant à la blonde Sarah Le Picard, chanteuse de la petite formation orchestrale, elle est aussi une intervieweuse ironique en tenue de fêtes de fin d’année; installée dans le haut de la salle, micro en main, elle pose des questions à deux cosmonautes russes en mission qui communiquent avec la Terre, par caméra et écran interposés. Peu loquaces, ils semblent bien se porter, attachés à leur siège, mimant gestes et poses physiques étranges,  jambes et bras en lévitation.
Auparavant, une comédienne facétieuse, en robe moulante et seins dénudés, intrépide et un rien gouailleuse, se met à danser furieusement, puis qui se retrouve en petite tenue sous une toile plastique qui recouvre le plateau, mimant le monstre du Léviathan perdu, et évoluant dans les eaux profondes de son lac. Elle réapparaîtra à d’autres moments, les mains bleuies comme des gants.
Un couple semble vivre des moments difficiles: elle, vive et dynamique, et lui, écrivain en souffrance, plutôt passif et dépressif. Femme d’affaires, elle lui propose un nouveau départ professionnel et artistique pour eux deux en Amérique latine mais il décline son offre…
Une autre femme, dans sa cuisine, prend sa tête pour un morceau de viande et, avant de le mettre  au four, elle jette, debout sur la table, des épices sur sa chevelure, et se met du persil dans les oreilles. On revoit régulièrement des situations qu’on a pu saisir çà et là dans le spectacle, et les saynètes s’entrecroisent, délicates et élaborées avec soin, et composent la belle toile initiale qu’on pressentait, légère et évanescente.
Cela dit, on aurait aimé que toutes ces improvisations, fort riches et subtiles quand elles sont créées sur le plateau mais qui s’étirent, puissent offrit au public un peu plus de sens qui, même s’il s’amuse et rit, semble attendre davantage de ce  Goût du faux et autres chansons

 Véronique Hotte

 Théâtre de la Cité Internationale, avec le Festival d’Automne, jusqu’au 13 décembre. T : 01 43 13 50 50 / 01 53 45 17 17.

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