Festival On y danse
Festival: On y danse, 21ème édition
Le Centre Wallonie-Bruxelles possède, au cœur de Paris, à côté du centre Georges Pompidou, un lieu de spectacle avec une programmation cinéma, et peut donc se faire l’écho du travail des artistes, toutes disciplines, confondues, issus de la Belgique francophone. On sait qu’en matière de danse, ce pays est le berceau d’un important courant. Tous les ans, pendant dix jours, de jeunes danseurs sont invités à dévoiler leur univers, leur style, leur être-au-monde, inscrits dans un paysage chorégraphique d’une grande diversité.
Modern dance chorégraphie de Johanne Saunier
C’est à un véritable marathon que se livrent trois danseuses (dont la chorégraphe) emportées par le rythme de Fast track, ou le simulant, quand le silence s’installe. Mais bientôt, des temps morts dévorent la danse, les corps se relâchent, se débattent, se tordent, menacés d’inertie, sans jamais tomber pourtant, sans jamais capituler.
Puis le tempo les ranime de plus belle. Une corde élastique, tendue en travers, aux tiers du plateau, délimite l’espace, créant une sorte de coulisse à vue, et a aussi pour fonction de faire rebondir et renvoyer les interprètes vers les spectateurs.
Bâtie sur un morceau de l’album We want Miles (1981), la chorégraphie épouse la musique de Miles Davis avec minutie. Mais on regrette que les costumes soient aussi peu flatteurs. Johanne Saunier, issue de la compagnie Rosas d’Anne Teresa de Keersmaeker, a créé sa propre structure, et, quand elle ne produit pas ses spectacles, collabore à de nombreux projets théâtraux ou musicaux.
Elle travaille souvent avec le compositeur Georges Aperghis, et a imaginé ici, avec Modern dance, un spectacle d’ une grande précision et d’une grande simplicité, où la danse prime, qui met en lumière la virtuosité de chacune des interprètes. Mais on peut dire, comme Paul Valéry l’a si bien exprimé : « Je croyais que les pieds de la danseuse savaient seulement dessiner, je vois aussi qu’il savent penser, et même écrire. »
Une artiste à suivre.
Mireille Davidovici
Centre Wallonie-Bruxelles, 46 rue Quincampoix, 75004 Paris. T: 01 53 01 96 96, jusqu’au 31 janvier; au programme : Double de Nono Battesti ; Hérétiques de Ayelin Parolin et S620 de Claudio Bernardo.
info@cwb. fr
http://www.dailymotion.com/video/xw1cc3