Le Cercle des utopistes anonymes

Le cercle des utopistes anonymes d’Eugène Durif, mise en scène de Jean-Louis Hourdin

Le-cercle-des-utopistes-anonymes-de-Eugène-DurifDans le paysage théâtral contemporain, Eugène Durif, à la fois auteur, comédien et grand connaisseur des auteurs de langue française d’hier et d’aujourd’hui, occupe une place particulière.  Le style de l’homme, avec un air timide  et un petit sourire permanent peut décontenancer :  on ne lui ferait pas jouer les tragédiens ! Cela tombe bien,  il s’agit d’autre chose avec ce cercle des utopistes anonymes !
Pour ceux qui ont vu son précédent spectacle La Faute à Rabelais,  il s’agit de la suite:  on retrouve Pierre-Jules Billon à la musique, Eugène Durif  qui dit ses textes, chansons et poèmes,  et un rideau rouge de velours. Mais, ici, un élément perturbateur sème le trouble dans ce duo bien huilé: Stéphanie Marc vient, avec son sac de courses, passer une audition, et un petit jeu à trois s’instaure: méfiance du musicien envers la jeune fille qui cherche à séduire le patron, et qui met toute sa bonne volonté pour intégrer le projet d’un petit cercle un peu secret qui s’interroge sur l’utopie…
Mis en scène de Jean-Louis Hourdin, le spectacle alterne avec les textes d’Eugène Durif, un très beau fragment de Fourier, une belle citation de Maïakovski, des chansons et des gags,  et de nombreux slogans de mai 68 proches de haïkus, refleurissent sur scène! L’amour aussi est une vraie question, peut-être une utopie ? En tout cas, c’est la quête de Stéphanie Marc tout au long du spectacle, son leitmotiv.
L’écriture d’Eugène Durif est très précise, légère et pleine de jeux de mots: montage savoureux, autant dans le fond que dans la forme, avec un petit jeu entre les personnages, même si il n’a pas l’air très naturel. C’est  aussi cela, son théâtre, comme s’ils savaient que l’on sait qu’ils jouent! Les chansons sont un peu plus laborieuses mais en allègent le rythme.
On retrouve un peu, et cela manque un peu de surprise, le même principe que dans La faute à Rabelais, qui  présentait un éventail d’auteurs plus large et plus divers. Stéphanie Marc, la nouvelle venue,  a une belle naïveté et un jeu complet.
C’est un agréable moment, une petite rêverie utopiste et littéraire, mais pour laquelle, seule réserve, il faut bien se concentrer et faire abstraction du bruit à l’extérieur  du Grand Parquet…

Julien Barsan.

 Le Grand Parquet jusqu’au 3 mai les jeudi, vendredi, samedi à 20h et le dimanche à 15h. T : 01 40 05 01 50

 

 


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