DeGeneration
DeGeneration chorégraphie et musique d’Hofesh Shester
A la première, cette heure de danse intense a soulevé l’enthousiasme du public. Hofesh Shester a répété avec de jeunes danseurs durant six semaines, reprenant deux anciennes créations. «Je désirais revenir, dit-il, à quelque chose de plus simple, retrouver en quelque sorte le jus et la saveur des débuts en travaillant d’une façon plus resserrée et calme.»
Un travail fructueux : ses huit interprètes sont formidables d’énergie, et d’un engagement physique total. Nous reconnaissons ici les caractéristiques du chorégraphe: une bande-son qui surprend, avec des vibrations de basses dont les pulsations viennent se mêler subtilement à notre rythme cardiaque, afin de nous faire mieux ressentir le mouvement… Et de remarquables éclairages latéraux qui font osciller les corps entre ombres et lumières. Comme dans la troisième partie Disappearing Act qui regroupe tous les danseurs
Trois danseuses en robe rouge, et trois danseurs en costume de ville, donnent une dimension cinématographique aux images de la première partie Cult. Le plateau du théâtre des Abbesses apparaît alors plus grand tant l’utilisation de l’espace est remarquable.
On retrouve l’intensité et la précision des gestes d’Hofesh Shester qui, chez lui, sont toujours lourds de sens, notamment dans la deuxième partie, Fragments, quand un couple de danseurs nous emporte dans son histoire passionnelle, sur la musique de Jean-Sébastien Bach et d’Eric Idle. Un moment à la fois violent, tendre et émouvant, comme tout au long de ce triptyque.
Une belle réussite.
Jean Couturier
Théâtre des Abbesses jusqu’au 20 mai.