Lento

 

Lento, conception et interprétation d’Olli Vuorinen et Luis Sartori do Vale

 

   cienuua_hd02maria-sandellLe spectacle était passé avec un grand succès aux Hivernales de Caen (voir Le Théâtre du Blog).  Sur le plateau, une forêt noire de ballons clairs gonflés à l’hélium se tiennent à hauteur d’homme, retenus au sol par un fil doté d’un aimant, comme des tiges de fleurs ployant sous le vent.  Avec souplesse et de beaux réflexes acrobatiques, Olli Vuorinen, un grand finlandais, d’apparence nonchalante, jongle et manipule en artiste chevronné les objets et la vie qui se faufile, et Luis Sartori do Vale, un  artiste et acrobate brésilien se fraient agilement un chemin parmi tous ces ballons, avec le désir de créer un lien fort avec le public, et ont choisi de travailler avec ces ballons ludiques et  populaires.
  Ces grands enfants  jouent sur la fragilité et la maîtrise, le risque, l’échec et la réussite. Comment en découdre avec l’existence ? Ce qu’on croyait solide, tenu et retenu, échappe parfois et ce que l’on considérait comme fragile, résiste étrangement. On peut tout faire avec un ballon : jouer de la musique, comme défier les lois de la gravité, s’amuser avec l’apesanteur, tenter de s’envoler dans les hauteurs et finir par se laisser emporter par un souffle plus fort que soi.
 On peut aussi éprouver  l’évanescence des choses quand le ballon éclate dans les mains.  Rien n’est acquis, tout est à recommencer. Un couteau menaçant en caresse la surface lisse ,avant de le percer méchamment,  après qu’il ait résonné de manière très musicale.
Ce spectacle poétique et onirique incline au voyage par-delà la mémoire et les souvenirs, le passé et le présent, les projets d’avenir et les rêves récurrents, Olli Vuorinen, et Luis Sartori do Vale courent, glissent, ondulent, tombent, rampent puis se relèvent pour sauter encore. Comme les elfes des contes pour enfants, ils  arrivent puis disparaissent, insaisissables comme la vie qui va et s’enfuit.   

   Marionnettistes nés, ces inventeurs d’une expérience sensorielle singulière, privilégient la douceur et l’écoute, de l’autre et de soi, à travers la perte programmée des tensions et des entraves à la paix intérieure, militant sagement pour le poids léger d’une existence pleine et entière.
Un plaisir.

 Véronique Hotte

 Le spectacle s’est joué au Théâtre de la Cité Internationale, du 24 avril au 7 mai. Et en tournée

 

DAROU L ISLAM |
ENSEMBLE ET DROIT |
Faut-il considérer internet... |
Unblog.fr | Annuaire | Signaler un abus | Le blogue a Voliere
| Cévennes : Chantiers 2013
| Centenaire de l'Ecole Privé...