Sisters, Sirens and Songwriters

Sisters, Sirens and Songwriters par le Black Rock Coalition Orchestra

 4823321_2a182274-0879-11e5-a3a0-001517810e22-1_545x460_autocropBlack Rock Coalition, association créée en 1985, rassemble  de nombreux groupes et projets, dans tous les styles. Son ambition : mettre en avant la musique noire américaine qui fut à l’origine du rock et de bien d’autres courants. Sisters, sirens and songwriters : sous  ce titre mystérieux, un collectif féminin présente, deux heures durant, avec quatorze musiciennes (chanteuses et instrumentistes), un vibrant hommage aux compositrices noires: Abbey Lincoln, Nina Simone, Betty Davis, Chaka Khan, Big Mama Thornton, Sugar Pie De Santo…
 Les six chanteuses de l’orchestre reprennent le flambeau de leurs prédécesseures et nous donnent aussi à entendre des morceaux de leur cru, directement inspirés du rhythm-and-blues afro-américain. La chef du groupe, Tamar Kali, offre ainsi, en ouverture, une belle interprétation de It was you de Memphis Minnie, et chante ensuite ses propres paroles, flirtant avec le punk-rock dont elle est issue.
 Steffanie Christian nous convainc plus avec son Hit, qu’avec Nutbush city limits de Tina Turner. Amma Whatt, dont les rondeurs, soulignées par son costume, contrastent avec la longue silhouette de Grace Jones, interprète, d’elle, avec nuances et humour, Pull up the bumper, et Maybe qu’elle a composée.
 La guitariste Kat Dyson, très présente tout au long de ce concert, excelle aussi dans la partie vocale de Trying for days de Maxyan, repris en chœur par les autres chanteuses et par le public. Think d’Aretha Franklin, fait aussi un tabac…
Elles débordent toutes de talent, chacune dans son style, et nous font goûter les richesses de la musique afro-américaine du XXème siècle, soulignant ainsi le rôle important que les femmes y ont joué. Loin de présenter une anthologie, elles montrent ici qu’elles en sont les dignes héritières, avec ce beau concert, original et très cohérent.

 Mireille Davidovici

Programmation hors-les-murs de la MC93, dans le cadre du Festival Standard Idéal, au Théâtre Gérard Philipe 53 Bd Jules Guesde  Saint-Denis, jusqu’au 5 juin.  T :  01 41 60 72 72.  www.mc93.com
Et le 6 juin aux Nuits de Fourvière à Lyon

 


Archive pour 4 juin, 2015

De nouveau: L’Art du rire de Jos Houben

De nouveau:  L’Art du rire de Jos Houben

 L-ART-DU-RIRE_GiovanniCittadiniCesi_036Déjà repris au Rond-Point en 2011 (voir Le Théâtre du Blog) puis en 2013, ce solo tourne dans le monde entier et donne toujours le même plaisir. Jos Houben explique aux spectateurs, avec une démonstration précise et loufoque, les aléas du rire : nous sommes un peuple potentiel de rieurs, mais… nous ne supportons pas d’être, un seul instant, celui dont on rit et donc l’objet moqué.
Le philosophe Henri Bergson reprend dans Le Rire, l’exemple classique de la chute, en analyse l’aspect involontaire et inadapté aux circonstances de la vie: «Par manque de souplesse, par distraction ou obstination du corps, par un effet de raideur ou de vitesse acquise, les muscles ont continué d’accomplir le même mouvement quand les circonstances demandaient autre chose. C’est pourquoi l’homme est tombé, et c’est de quoi les passants rient ».
Nul n’oserait rire de celui qui montre, jamais distrait, souplesse  et attention. L’étourdi souffre, lui, d’une certaine raideur de l’esprit, à la fois du corps et du caractère, ce qui en fait une figure comique, dont le rire est le châtiment royal. Chacun aimerait se reconnaître dans toute figure verticale de dignité, les pieds et le bas du corps du côté de l’enfer, la tête et les bras levés aspirant au ciel. Perdre sa verticalité, et préférer par accident la déclivité ou le sol,  nous exclut aussitôt.
Rire corporel, vocal ou respiratoire, les manifestations sonores sont diverses ; chacun a sa musique et en arpente les gammes à plaisir : montée du rire, rire en cascade, rire qui descend, rire-mitraillette, eau qui coule, rire aspirant ou silencieux. Jos Houben, comédien belgo-français,  a pour ambition de méditer sur le rire. Pourquoi  s’esclaffons-nous? Pourquoi, et comment, rions-nous ?
Il se propose de déconstruire le système méticuleux de cette mécanique, dans une posture qui est la même, d’un soir à l’autre, d’un public à l’autre. Avec une simple petite table de bois, une carafe d’eau et deux chaises, il s’applique à démonter les tenants et les aboutissants de situations périlleuses. Il se met à la place des autres,et,  à contre-temps, trébuche et se trompe lamentablement : Home erectus, homo sapiens, homo ludens. L’homme s’amuse en effet, et rejoue à satiété la vie et le monde…
Ainsi, Jos Houben imite une poule, ou joue un camembert, car tout a un corps et  une vérité que voit notre corps, avant même les mots qui la nomment. Avec une puissance réelle d’observation, l’acteur se commet avec humilité dans ces morceaux de bravoure que provoquent les petits accidents de la vie et les hasards de l’existence. Illusionniste, il donne le change, digne en toute circonstance.

Un clown poétique doué d’une formidable technique et  qui possède une belle complicité avec le public.

 Véronique Hotte

 Théâtre du Rond-Point, jusqu’au 28 juin à 18h30. T : 01 44 95 98 21

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