Le Roi Bohème

 Le Roi bohème de Stanislas Cotton, mise en scène de Vincent Goethals

 

Roi bohème A - photo JJ Utz Le directeur du Théâtre du Peuple de Bussang met en scène  cette  fantaisie amoureuse et poétique  de Stanislas Cotton dont il a déjà monté, entre autres, et avec talent, Bureau national des Allogènes.  Cette écriture corrosive, à la fois poétique, ludique et politique, fait bon ménage avec le  jeu de Sébastien Amblard.
«L’histoire d’un roi de Bohème et de ses sept châteaux que le narrateur n’arrive jamais à raconter» est, à l’origine, un récit fantaisiste de Charles Nodier (1780-1844), paru en 1828,  et inspiré de Tristram Shandy de Laurence Sterne (1713-1768), dont la narration est  similaire, avec jeux de mots et  écriture au style imagé.

Ce  solo n’est pas l’illustration du  texte de Charles Nodier mais  il y a  cette même relation duelle entre Vincent Goethals et Stanislas Cotton. Mélange d’onirisme et d’expressionnisme chez le roi, installé entre dilettantisme, fantaisie d’esprit et allure bigarrée, parole sucrée ou bien étrange, si ce n’est  inquiétante.
Aurelio est embauché chez Monsieur Lampadaire, comme vendeur d’escarpins à talons aiguille, ou ballerines  au rouge velours flamboyant de théâtre à l’italienne. Passe Camelia une jeune fille qui s’entiche de ces mules satinées, tandis qu’Aurelio, hypnotisé, fixe la courbe de son pied et « son peton menu ».
Nous ne dévoilerons pas le scénario coloré, entre polar et film noir, mais le vendeur de chaussures finit son parcours dans la rue, non plus à l’ombre de Monsieur Lampadaire, mais sous un réverbère. Qu’est-il arrivé ? Le spectateur doit trouver l’énigme…
Le jeune garçon semble plus attaché aux  atours féminins: pantoufles rouge de vair façon Cendrillon, culotte de dentelles et soutien-gorge fleuri, qu’à cette jeune femme et à son être intime. Sébastien Amblard imite à merveille la demoiselle qui balance sa croupe; il saute d’un étal de marchandises à l’autre, en séducteur viril et éloquent, puis erre dans la rue et prend gîte sous le halo d’un réverbère, parmi un amas de journaux et un long manteau pelé. Et  ce Roi bohème, qui jamais ne perd sa verve, entretient toujours folie et mensonges.
Un conte noir et provocant qui fait se serrer la gorge du spectateur.

Véronique Hotte

Le Lucernaire, rue Notre-Dame des Champs 75006 Paris jusqu’au 8 août, du mardi au samedi 19h. Tél : 01 45 44 57 34


Archive pour 11 juin, 2015

Le Roi Bohème

 Le Roi bohème de Stanislas Cotton, mise en scène de Vincent Goethals

 

Roi bohème A - photo JJ Utz Le directeur du Théâtre du Peuple de Bussang met en scène  cette  fantaisie amoureuse et poétique  de Stanislas Cotton dont il a déjà monté, entre autres, et avec talent, Bureau national des Allogènes.  Cette écriture corrosive, à la fois poétique, ludique et politique, fait bon ménage avec le  jeu de Sébastien Amblard.
«L’histoire d’un roi de Bohème et de ses sept châteaux que le narrateur n’arrive jamais à raconter» est, à l’origine, un récit fantaisiste de Charles Nodier (1780-1844), paru en 1828,  et inspiré de Tristram Shandy de Laurence Sterne (1713-1768), dont la narration est  similaire, avec jeux de mots et  écriture au style imagé.

Ce  solo n’est pas l’illustration du  texte de Charles Nodier mais  il y a  cette même relation duelle entre Vincent Goethals et Stanislas Cotton. Mélange d’onirisme et d’expressionnisme chez le roi, installé entre dilettantisme, fantaisie d’esprit et allure bigarrée, parole sucrée ou bien étrange, si ce n’est  inquiétante.
Aurelio est embauché chez Monsieur Lampadaire, comme vendeur d’escarpins à talons aiguille, ou ballerines  au rouge velours flamboyant de théâtre à l’italienne. Passe Camelia une jeune fille qui s’entiche de ces mules satinées, tandis qu’Aurelio, hypnotisé, fixe la courbe de son pied et « son peton menu ».
Nous ne dévoilerons pas le scénario coloré, entre polar et film noir, mais le vendeur de chaussures finit son parcours dans la rue, non plus à l’ombre de Monsieur Lampadaire, mais sous un réverbère. Qu’est-il arrivé ? Le spectateur doit trouver l’énigme…
Le jeune garçon semble plus attaché aux  atours féminins: pantoufles rouge de vair façon Cendrillon, culotte de dentelles et soutien-gorge fleuri, qu’à cette jeune femme et à son être intime. Sébastien Amblard imite à merveille la demoiselle qui balance sa croupe; il saute d’un étal de marchandises à l’autre, en séducteur viril et éloquent, puis erre dans la rue et prend gîte sous le halo d’un réverbère, parmi un amas de journaux et un long manteau pelé. Et  ce Roi bohème, qui jamais ne perd sa verve, entretient toujours folie et mensonges.
Un conte noir et provocant qui fait se serrer la gorge du spectateur.

Véronique Hotte

Le Lucernaire, rue Notre-Dame des Champs 75006 Paris jusqu’au 8 août, du mardi au samedi 19h. Tél : 01 45 44 57 34

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