Je hais les marionnettes
Pyka Puppet Festival:
Je hais les marionnettes de et par Jean-Louis Heckel
Reprenant le principe de son spectacle, Qui manipule qui, avec sa compagnie La Nef, Jean-Louis Heckel retrouve ici la marionnette de Rosie Palmer, responsable d’une émission web radio émise en direct, et la contrebassiste Anne Shreshta.
Il nous conte ici l’histoire d’un personnage, Victor Schimpferling, grand maître de la marionnette, fils caché d’Edward Gordon Craig et d’Isadora Duncan, vivant à Saint-Petersbourg, et mêle à cette fiction vie des éléments autobiographiques renvoyant à sa propre carrière théâtrale.
L’occasion pour lui de citer des propos d’Antoine Vitez ou d’Edward Gordon Craig sur l’art du marionnettiste et d’évoquer les diverses esthétiques de cette discipline. Il dialogue avec Rosie, magnifiquement manipulée par Pascal Blaison et se confronte, en silence, à une étrange figure métissée qui l’attend, assise dans un petit castelet. Autant Rosie Palmer/Pascal Blaison fait preuve d’une véritable assurance, autant Jean-Louis Heckel semble plus fragile dans son récit, comme si le poids du passé l’envahissait. Cette fragilité touchante, facilement perceptible dans le petit théâtre de l’Atalante, donne à cette évocation le ton intimiste d’une émission nocturne de France-Culture, d’autant que l’accompagnement musical s’y prête.
Entre pédagogie et poésie, Je hais les marionnettes devrait trouver son rythme, au fil des représentations. Le spectacle, en tout cas, traduit bien l’amour indéfectible que nourrit bien sûr Jean-Louis Heckel pour les marionnettes…contrairement à ce que nous dit le titre.
Jean Couturier
Spectacle joué au théâtre de l’Atalante le 9 juin.