Complexity of belonging

Complexity of belonging, conception, mise en scène et chorégraphie de Falk Richter et Anouk van Dijk

 

Falk RichterCette création commune en langue anglaise, Complexity of Belonging de l’auteur et metteur en scène Falk Richter, de la chorégraphe Anouk van Dijk et de la compagnie de danse australienne Chunky Move est une réflexion sur le sentiment d’appartenance et sur la question d’identité :  «Qu’est-ce qui prime dans la définition de soi ? Le sexe, L’orientation sexuelle, la nationalité, une culture, une histoire, une fille, une mère, un amant? »
La communication généralisée, le caractère planétaire des phénomènes financiers, avec l’ouverture des économies nationales et régionales au marché mondial, ne garantit pas, loin de là, l’existence d’une société commune, aux ressources équitables. Mais ce n’est pas l’urgence de la question pour ces jeunes gens porteurs de la parole  politique de Falk Richter, performeurs, interprètes et danseurs qui vivent en ces temps immédiats sans émettre  de revendication. Eduqués et cultivés, ils subissent les conséquences d’un monde dont ils ne font pas partie et qui laisse beaucoup de gens sur le bord de la route.
 Chacun d’eux reçoit au moins un don, la vie elle-même, l’existence dans le monde, la possibilité de s’exprimer par le verbe et le corps.
Mais la qualité de vie de ces jeunes gens privilégiés est mise à mal, et révèle un ressentiment, au-delà du cosmopolitisme et du dialogue des cultures. Ainsi, un trentenaire  doit aller travailler très loin de sa compagne psychologue, restée en Australie qui, lasse de cet éloignement, veut aussi vivre sa vie. Telle autre, européenne, est venue en Australie pour faire des recherches sur les Aborigènes, et sur leurs relations avec la population dominante.
  Deux hommes gays, désireux d’un enfant, se posent la question de  la gestation pour autrui. Et tandis que les se sont posée ces questions existentielles, s’exprime en même temps le panache des corps dansants, expressifs et libres, dans un paysage d’immense désert australien à l’horizon céleste sur écran vidéo. Le dispositif est complété par une caméra pour les entretiens de la sociologue-ethnologue, et de skype pour conversations  entre partenaires éloignés géographiquement.
 Beaucoup sont rivés à leur ordinateur, entre contacts superficiels et réseaux sociaux, mais tous dansent, arpentant magnifiquement l’espace, jouant avec une série de fauteuils design de bureau, prenant appui sur ces sièges, se cachant derrière et au risque de perdre leur équilibre, les rangeant en ligne pour sauter de l’un à l’autre.   Gravissant ces obstacles comme autant de barrières de vie, se refusant à considérer que leur existence  doive rester confinée dans de vastes espaces de bureau anonymes,  il sont en proie à une grande solitude. Revient régulièrement l’image scénique de l’habitacle d’avion, appareil destiné à s’abîmer dans la mer, métaphore des vies humaines bousculées et perdues.
 Une danseuse, déclamant avec panache, énumère plus d’une centaine d’exigences, quant à son désir d’homme idéal auquel elle s’attacherait : elle danse royalement, tête en bas et corps contorsionné.; Les interprètes expérimentés jouent leur partition avec grâce, donnant à voir des corps pleins et vivants.

Véronique Hotte

Spectacle joué au Théâtre National de Chaillot, du 3 au 6 juin

 

 

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