Le Bourgeois gentilhomme

Le Bourgeois gentilhomme, comédie-ballet de Molière,  musique de Lully, mise en scène de Denis Podalydès,  direction musicale de Christophe Coin

 vic12053174 Denis Podalydès propose un zoom facétieux sur un Orient de fantaisie à travers la scène du Mamamouchi, le fameux cérémonial turc inventé par Cléonte, le prétendant de sa fille Lucile pour investir Monsieur Jourdain d’un titre de noblesse oriental,  stratagème habile pour que je jeune homme puisse épouser, malgré ses origines roturières, la fille de Monsieur Jourdain, ce faux gentilhomme  rêvant de quartiers de noblesse.
  La turquerie finale, son travestissement cérémonieux de Grand Siècle, joue avec l’outrance bouffonne, les mœurs orientales attitudes grotesques de derviches aux  turbans démesurés, un « jargon sabir parlé à Tunis», et  le tour est joué.
Cette comédie-ballet avec ses airs de menuet est une mascarade, avec scènes burlesques devant lesquelles s’amusaient, sans finesse ni distinction, les courtisans vaniteux du Roi de France, dits  « gens de qualité » ou « gens d’esprit ». C’est en cela qu’elle est une comédie de mœurs et de caractère, manifestement éloignée de tout réalisme, où Molière ridiculise les prétentions du bourgeois, mais aussi celles des danseurs,  musiciens,  tireurs d’armes, et pédants philosophes, mais elle n’en touche pas moins le vrai.
Comme le note avec justesse R. Jouanny: « I
l peint le vice profond d’une noblesse qui s’arroge le droit d’avoir une morale de caste, morale, où l’escroquerie et l’abus de confiance paraissent naturels envers autrui, dès qu’autrui est roturier ».
Monsieur Jourdain ne redescend plus de son rêve magnifique, avec  plumes et de chapeaux étranges, vêtu de soieries colorées ( somptueux costumes de Christian Lacroix!), et goûte à l’enchantement de la musique et de la danse, prend plaisir à la magie de la langue française, et à ses tournures poétiques: mots d’amour, consonnes et voyelles. Séduit par la grâce d’une marquise, amante d’un courtisan et faux ami, Monsieur Jourdain aimerait lui écrire de la prose...
   Sur scène, instruments de musique, maître à danser, musiciens, danseuses et chanteurs… Un élève du Maître de musique écrit un air que le Bourgeois lui a demandé pour une sérénade. Pas de danse et airs de musique se succèdent agréablement  jusqu’au ballet final, convention théâtrale loin de toute vraisemblance,  et vértiable folie…
Pascal Rénéric incarne à merveille ce personnage ridicule, entreprenant et sympathique, souriant, ouvert aux arts et à la culture, mais qui ne peut  jamais y accéder. Raillé par sa servante Nicole, ridiculisé par les remontrances de Madame Jourdain… Mais le comédien ne quitte jamais sa fantaisie et son extravagance.
La mise en scène de  Denis Podalydès est un
rien grotesque parfois, tient souvent de la caricature appuyée, et  ne ménage pas ses effets, quand il se moque avec bonheur des vaniteux.

 Véronique Hotte

 Théâtre des Bouffes du Nord jusqu’au 26 juillet. T : 01 46 07 34 50.


Archive pour 1 juillet, 2015

Le Bourgeois gentilhomme

Le Bourgeois gentilhomme, comédie-ballet de Molière,  musique de Lully, mise en scène de Denis Podalydès,  direction musicale de Christophe Coin

 vic12053174 Denis Podalydès propose un zoom facétieux sur un Orient de fantaisie à travers la scène du Mamamouchi, le fameux cérémonial turc inventé par Cléonte, le prétendant de sa fille Lucile pour investir Monsieur Jourdain d’un titre de noblesse oriental,  stratagème habile pour que je jeune homme puisse épouser, malgré ses origines roturières, la fille de Monsieur Jourdain, ce faux gentilhomme  rêvant de quartiers de noblesse.
  La turquerie finale, son travestissement cérémonieux de Grand Siècle, joue avec l’outrance bouffonne, les mœurs orientales attitudes grotesques de derviches aux  turbans démesurés, un « jargon sabir parlé à Tunis», et  le tour est joué.
Cette comédie-ballet avec ses airs de menuet est une mascarade, avec scènes burlesques devant lesquelles s’amusaient, sans finesse ni distinction, les courtisans vaniteux du Roi de France, dits  « gens de qualité » ou « gens d’esprit ». C’est en cela qu’elle est une comédie de mœurs et de caractère, manifestement éloignée de tout réalisme, où Molière ridiculise les prétentions du bourgeois, mais aussi celles des danseurs,  musiciens,  tireurs d’armes, et pédants philosophes, mais elle n’en touche pas moins le vrai.
Comme le note avec justesse R. Jouanny: « I
l peint le vice profond d’une noblesse qui s’arroge le droit d’avoir une morale de caste, morale, où l’escroquerie et l’abus de confiance paraissent naturels envers autrui, dès qu’autrui est roturier ».
Monsieur Jourdain ne redescend plus de son rêve magnifique, avec  plumes et de chapeaux étranges, vêtu de soieries colorées ( somptueux costumes de Christian Lacroix!), et goûte à l’enchantement de la musique et de la danse, prend plaisir à la magie de la langue française, et à ses tournures poétiques: mots d’amour, consonnes et voyelles. Séduit par la grâce d’une marquise, amante d’un courtisan et faux ami, Monsieur Jourdain aimerait lui écrire de la prose...
   Sur scène, instruments de musique, maître à danser, musiciens, danseuses et chanteurs… Un élève du Maître de musique écrit un air que le Bourgeois lui a demandé pour une sérénade. Pas de danse et airs de musique se succèdent agréablement  jusqu’au ballet final, convention théâtrale loin de toute vraisemblance,  et vértiable folie…
Pascal Rénéric incarne à merveille ce personnage ridicule, entreprenant et sympathique, souriant, ouvert aux arts et à la culture, mais qui ne peut  jamais y accéder. Raillé par sa servante Nicole, ridiculisé par les remontrances de Madame Jourdain… Mais le comédien ne quitte jamais sa fantaisie et son extravagance.
La mise en scène de  Denis Podalydès est un
rien grotesque parfois, tient souvent de la caricature appuyée, et  ne ménage pas ses effets, quand il se moque avec bonheur des vaniteux.

 Véronique Hotte

 Théâtre des Bouffes du Nord jusqu’au 26 juillet. T : 01 46 07 34 50.

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