Riquet
FESTIVAL D’AVIGNON
Riquet, texte d’Antoine Herniotte, mise en scène de Laurent Brethome
Le conte déjà réécrit par Carles Perrault est l’histoire d’une reine qui eut un enfant très laid. Mais une fée lui dit qu’il aurait beaucoup d’esprit. Sept ans plus tard, la reine d’un royaume voisin eut deux petites filles dont l’une très belle, mais la fée dit à la reine qu’elle aurait peu d’esprit. La deuxième, très laide, aurait tant d’esprit que personne ne s’apercevrait de sa laideur.
Mais elles pourraient transmettre ou leur beauté ou leur esprit leurs maris. On ne s’intéressait qu’à la princesse douée d’esprit, et pas à la belle princesse qui un jour où elle était allée dans un bois pour pleurer, vit un homme très laid. Riquet à la houppe, qui la consola et la demanda en mariage pour pouvoir lui donner de l’esprit en plus de sa beauté.
La princesse accepta de l’épouser dans un an jour pour jour et Riquet lui transmit son esprit comme la fée lui en avait donné le pouvoir. Tous les jeunes princes du royaume allèrent alors la voir puisqu’elle était belle et était aussi devenue intelligente, mais elle retourna dans le bois pour réfléchir.
Cela faisait un an exactement qu’elle avait promis sa main à Riquet, qui eut un peu de mal à convaincre la princesse. Mais il y rappela à la Princesse qu’elle avait aussi un don : celui de donner la beauté à son mari. Elle céda et ils se marièrent avec le consentement de son père.
Antoine Herniotte a adapté cette histoire en mettant l’accent sur les notions de laideur, de beauté et d’intelligence de chacun des personnages. Sur scène, trois châssis de papier tendu qui deviendront ensuite des écrans où peindra en direct Louis Lavedan. Le spectacle tenant ainsi d’une sorte de performance plastique liée à l’action dramatique. Ce qui n’est pas du tout évident. « C’est comme le dit Laurent Berthome, un conte pour tous dont les trois figures domptent la fatalité afin de choisir leur avenir ». Oui, mais comme nombre d’adultes dans la salle, nous avons eu du mal à entrer dans ce conte qui parfois manque de lisibilité, à cause d’une direction d’acteurs assez flottante. Cela criaille beaucoup dans cette chapelle qui n’est sans doute pas le lieu idéal pour ce genre de conte. François Jaulin, Dominique Gubser et Yasmina Remil ont du mal à imposer les personnages tels que les voit Antoine Herniotte, et tels que les met en scène Laurent Brethome.
Que cela ne vous empêche pas d’y aller mais nous avons été déçus.
Philippe du Vignal
Chapelle des Pénitents blancs à 11h et à 15h jusqu’au 8 juillet.