Festival interceltique de Lorient
Festival Interceltique de Lorient, du 7 au 16 août:
Danu (Irlande), Shooglenifty (Écosse) et The Dhol Drummers of Rajasthan (Inde)
Danu, groupe de musique traditionnelle irlandaise est aussi ouvert au répertoire contemporain ; l’énergie et l’empathie de ses arrangements emportent l’adhésion. Il y a vingt ans, le Festival Interceltique de Lorient les accueillait sur scène pour un premier concert, et leur offrait un vrai lancement dans une carrière professionnelle.
Ils sont revenus à Lorient pour fêter ce vingtième anniversaire, après sept albums et nombre de représentations et créations à travers le monde entier. Ils sont plus rôdés que virtuoses, forts de leur technique et de leurs gestes rapides. Muireann Nic Amhloibh, la vocaliste, joue aussi du tin whistle et de la flûte irlandaise. À la flûte aussi, Tom Doorley ; à la guitare, Donald Clancy ; au violon, Oisin Mc Auley ; au bouzouki et au fiddle, Éamon Doorley ; au bodhran et aux uilleann pipes, Donnchadh Gough ; enfin, à l’accordéon à boutons, le malicieux Benny Mc Carthy. Il manque pourtant un supplément d’âme, un souffle vital qui donnerait au concert un coup de fouet, et une véritable conviction.
En seconde partie de soirée, le groupe écossais d’Edimbourg, Shooglenifty fête de son côté, son vingt-cinquième anniversaire. Ces musiciens toniques privilégient les instruments très amplifiés à cordes : banjo, violon, guitares et basses et percussions. Ce qui produit un folk urbain très rock, mêlant des influences orientales et latinos. C’est une musique à danser plus qu’à écouter.
Mais le concert trouve la grâce et un envol puissant, avec les Dhol drummers of Rajasthan, musiciens traditionnels et précis. Derrière deux gros tambours colorés et à lourds pompons rouges, ils jouent avec de fines baguettes, et battent vivement des mains.
Les drummers du Rajasthan impulsent au rythme scénique une acuité et une vibration singulières. Et la chanteuse écossaise de Shooglenifty, Kaela Rowan, offre à travers les inflexions de sa voix, la possibilité pour le public de rapprocher le râga indien du chant traditionnel gaélique, comme avec ces chants de travail, vifs et allègres, frappés et entêtants, transmis de siècle en siècle, et de génération en génération.
Véronique Hotte
Spectacle vu à L’Espace Marine, le 12 août.