Le Mouffetard, Théâtre des arts de la marionnette/ saison 2015/2016
Le Mouffetard, Théâtre des arts de la marionnette/saison 2015-2016
Enfin, installé depuis trois ans dans un lieu permanent, le Théâtre de la marionnette offre une saison reflétant la grande diversité de cet art et s’adressant à des publics variés. Dès le 30 septembre, les adultes apprécieront Fastoche de Pierre Tual. Seul en scène, il manipule son double marionnettique, face à deux grandes figures également portées auxquelles est confronté ce trentenaire en crise.Un humour qui s’annonce grinçant.(jusqu’au 22 octobre.)
Dans la tradition de marionnette à gaine chinoise, Yeung Faï, entourés de tous ses minuscules personnages, invite grands et petits à une traversée dans l’histoire de son pays avec Tea House (voir Le Théâtre du Blog : Pyka Puppet Festival). (du 5 au 29 novembre.)
Pour le très jeune public, Damien Bouvet se métamorphose en clown masqué qui manipule accessoires et objets, et les transforme les éléments du quotidien en personnages incongrus et bigarrés. Dans les deux spectacles qu’il propose, les mots sont, pour lui, superflus ; il parle avec son corps. (La Vie de Smisse, du 9 au 30 décembre et Abrakadubra, du 1er au 6 décembre.)
Colette Garrigan a, comme tout bon Britannique, baigné dans Shakespeare depuis sa plus tendre enfance, et se risque à interpréter Macbeth du point de vue de la Reine sanglante. Interrogeant la relation des femmes au pouvoir, au mal et à la culpabilité, elle crée un univers inquiétant et insolite, grâce à des jeux d’ombre et de lumière sur des objets emblématiques. Lady Macbeth , la Reine d’Ecosse promet de belles images. (du 14 au 31 janvier).
On retrouvera avec plaisir l’univers exotique de Roland Shön dans une nouvelle aventure : La Ligne â. Un autobus fantasque emprunte des chemins de traverse et, de station en station, l’on rencontre d’étranges personnages, sur des îles lointaines ou hors des sentiers battus. L’artiste trace une cartographie du monde extravagante, inspirée de l’œuvre graphique multiforme et inventive de Saul Steinberg. (du 3 au 13 février.) Quelle bonne idée que de reprendre Les Trésors de Dibouji, un ancien spectacle, présenté plus de mille fois depuis 1996 ! Associant texte et images, Roland Shön propose d’explorer, en ethnologue, et à la lumière de bougies, les trésors amassés par des enfants : tous ces petits riens prennent une dimensions mythiques, d’autant qu’ils sont menacés de disparition. (du 16 au 28 février.)
Les contes pour enfants sont souvent cruels, comme nous le montrera Bodil Alling dans Hans Christian, you must be an Angel. Le collectif vient spécialement d’Aarus, à l’est du Danemark, pour célébrer, avec le public français, l’anniversaire d’Andersen lors d’un festin insolite (du 7 au 10 mars.)
De même, convoquant Alphonse Daudet, Luc Laporte a commandé à Sandrine Roche une pièce, Ravie, sur les autres chèvres de Monsieur Seguin qui, à l’instar de la dernière, Blanquette, ont toutes fini dévorées par le loup. Images et marionnettes raconteront comment ces êtres ont choisi la liberté, au prix de leur vie. (du 1er au 14 avril.)
Les spectacles s’installeront assez longtemps, afin de fidéliser le public, et une exposition accompagnera chacun d’entre eux. Le Mouffetard dispose, en outre, d’un centre de ressources où l’on peut trouver documents et pièces de théâtre.
Mireille Davidovici
Le Mouffetard, 73 rue Mouffetard Paris 5 ème; T: 01 84 79 44 44 ; www.lemouffetars.com