La belle au bois dormant

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La Belle au bois Dormant chorégraphie de Youri Grigorovitch avec les danseurs du Bolshoi

 

C’est un réel privilège que de voir un grand ballet classique sur la scène historique du Bolshoi. Ce théâtre académique d’État,  qui a été  entièrement rénové depuis 2011 après six années de travaux est un lieu mythique, et le restera encore pendant  longtemps… Il a des proportions majestueuses et un rapport scène/salle parfait. Entièrement habillés en rouge et or, la salle et son personnel accueillent le public de façon à ce que chacun se sente un peu comme un petit prince. La fosse d’orchestre se situe au niveau du parterre, comme au New York City Ballet.
 Les lustres devant chaque baignoire, et le lustre central donnent une excellente luminosité à la salle. Le mot Poccua (Russie en alphabet cyrillique) est décliné une soixantaine de fois sur le rideau de scène : nous sommes bien ici dans le plus grand théâtre du monde, et il est russe ! Chaque personne qui y travaille, des ouvreurs à  tous les interprètes, se sent fière d’appartenir à cette institution qui emploie 3.000 personnes.
La Belle au bois dormant est l’une des rares pièces au répertoire du Bolshoi à ne pas aller en tournée, du fait des décors importants d’Ezo Frigerio. Le scénographe de Giorgio Strehler et de Rudolf Noureev semble s’être inspiré de l’esthétique monumentale du Vatican, avec ses colonnades torsadées. La richesse des costumes multicolores de Franca Squarciapino accompagne les dorures des décors qui entrent en résonance avec celles de la salle.

   Quant à la musique de Tchaikovski, elle est remarquablement interprétée par l’orchestre dont le rythme intense et les envolées romantiques de son chef, Vassily Sinaisky, viennent conforter le public dans son goût du classique. La chorégraphie de 2011 de Youri Grigorovitch, sur les traces de Marius Petipa, met en lumière la remarquable vivacité et la technique des danseurs que nous retrouvons avec bonheur, après les avoir vus ici en janvier pour une reprise de L’Appartement de Mats Ek. Issus le plus souvent de l’Académie chorégraphique de Moscou, ils sont toujours aussi impressionnants par leur engagement physique et leur sens du jeu.
   Mais ce ballet de deux heures trois quarts a un prix ! Il n’est pas aisé de se procurer un billet, même avec la réservation  par Internet qui facilite les choses… à condition de s’y prendre à temps. Et un autre ballet, très organisé, se déroule donc chaque soir et en toute impunité, devant le Bolshoi, celui des vendeurs au noir. Les bonnes places se négocient pour les plus chanceux, autour de 100 à 500 euros. Précisons que l’on voit correctement la scène de presque partout.
Surprenant : à sa création, le 15 janvier 1890, ce ballet en deux actes fut un triomphe mais la musique de Tchaikovski suscita de fortes critiques: «Le compositeur abuse de sa maîtrise… À quoi bon des teintes aussi compactes, d’aussi grosses masses orchestrales pour accompagner le baptême d’Aurore? Ne dirait-on pas, en entendant cette musique, qu’il s’agit de Macbeth et des sorcières.»
La critique est un art délicat, et pas toujours visionnaire.

 

Jean Couturier

bolshoi.ru

 

 


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