Tsumori Chisato, un défilé de mode original
Tsumori Chisato, un défilé de mode original.
La créatrice de mode japonaise a décidé, pour la présentation de sa nouvelle collection de prêt-à-porter, d’embarquer les spectateurs dans un voyage sous-marin, et a choisi un lieu symbolique : Elephantpaname, un centre d’art de 500 m2, près de l’Opéra Garnier, ouvert à des cours de danse, à des expositions temporaires et parfois à des spectacles.
Cet hôtel particulier, érigé sous Napoléon III et surmonté d’une voûte étoilée, est un espace rêvé pour accueillir la collection printemps-été 2016 présentée par les huit mannequins de Tsumori Chisato.
Une vidéo explicative nous montre un petit homme, en tenue de plongée, qui part à la recherche de la femme idéale à travers les méandres des motifs de tissus colorés. On le retrouvera aussi sur les premières robes du défilé. Les mannequins se succèdent sur de petits podiums, chacun éclairé par une douche de lumière, le reste de la salle étant plongé dans l’obscurité. Une musique originale de Mode-F nous emporte dans les abysses, avec, comme seul élément de vie joyeuse, les teintes vives et les dessins parfois naïfs des vêtements qui se suivent à un rythme harmonieux.
C’est une autre façon d’apprécier la beauté de ces créations de mode et les mannequins, pour une fois, ne passent pas rapidement, comme c’est souvent le cas dans les défilés traditionnels. Les paupières des jeunes femmes, couvertes de feuilles d’or, répondent aux étoiles de la coupole.
Tsumori Chisato n’a jamais travaillé pour la scène, et pourtant ses coupes et dessins pourraient aisément illustrer La Flûte enchantée ou les pièces fantastiques de Maurice Maeterlinck. «Quand je me regarde dans le miroir, dit-elle, je suis toujours surprise de ne pas voir une enfant.»
Le public est sorti heureux de ce calme voyage dans la beauté. Une façon décalée d’apprécier l’univers de la mode, empreint, d’habitude, d’une certaine hystérie.
Jean Couturier
www.elephantpaname.com www.tsumorichisato.com