My rock

My Rock, chorégraphie de Jean-Claude Gallotta, textes de Claude-Henri Buffard et Jean-Claude Gallotta

  My-Rock-Guy-Delahaye-septembre-2015-9-2000x1333Trente ans, c’est le temps que Jean-Claude Gallotta aura passé à diriger le Centre chorégraphique national de Grenoble, patron de ce Cargo qui a participé à l’aventure de la nouvelle danse française dès les années 80. C’est aussi l’âge de sa compagnie avec laquelle il a créé une soixantaine de pièces, dont certaines ont fait date. Une si longue carrière ne va pas sans trous noirs, et il y eut des moments difficiles où il semblait avoir épuisé son talent.
  Mais sa sensibilité au monde contemporain, son esprit curieux, prompt à saisir l’air du temps, l’ont toujours poussé vers de nouvelles expériences et il rebondit encore une fois avec My Rock. Après l’avoir déjà pensé et initié il y a quelques années, il en donne aujourd’hui une version énergique, sentimentale mais sans nostalgie, servie par de jeunes interprètes pleins d’ardeur.
  Duos et danses de groupe se succèdent au rythme des figures incontournables du rock and roll et vedettes des sixties: Elvis Presley, les Beatles, les Stones, les Who, Bob Dylan, Leonard Cohen, Lou Reed, jusqu’à Patty Smith, l’unique voix féminine.
On pourrait lui reprocher d’avoir omis l’héritage noir de Chuck Berry dont Elvis Presley héritera, ou d’autres voix féminines comme plus tard, Marianne Faithfull, mais Jean-Claude Gallotta précise bien qu’il est question de ses souvenirs d’adolescent et qu’il s’agit d’une histoire du rock tout à fait personnelle.
Il accompagne d’ailleurs le spectacle, lui conférant ainsi son unité. Sa longue silhouette brune qui le fait ressembler à un sympathique burratino napolitain, apparait plusieurs fois sur scène. Visage en partie caché sous le chapeau de son père, il raconte au public de petites anecdotes, tout en arpentant le plateau. Pour ceux qui l’ont connu à ses débuts, le bonheur de retrouver ses petits gestes à peine esquissés, ses envolées rieuses, ses arrêts brusques, est intact.
Les interprètes, les garçons surtout, rendent parfaitement le style Gallotta. 
Mais ce n’est pas tellement dans sa gestuelle-assez succincte et répétitive-que réside le charme de ce spectacle, mais plutôt dans l’humour et la légèreté. Il n’y a aucune prétention ici, juste l’envie de partager un moment agréable avec le public, presque entre amis. Cette convivialité est particulièrement bienvenue par les temps qui courent !

 Sonia Schoonejans

 Théâtre du Rond-Point, Paris, jusqu’au 6 décembre.

 

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