The Ventriloquists convention

The Ventriloquists convention, conception, mise en scène et scénographie de Gisèle Vienne, texte de Dennis Cooper, en collaboration avec les interprètes.

 

 TheVentriloquistsConvention_photo1_EstelleHanania-740x1024 Quand le public entre,  les acteurs, déjà sur scène, fument, vont et viennent, parlent entre eux dans une salle de conférences avec plusieurs rangées de chaises orientées face à nous.
Seul, un homme, en costume sombre, s’est assis avec une marionnette sur les genoux. Il joue avec elle et ils se murmurent des blagues, ricanent mais finissent par se fâcher et se taper dessus violemment, avant de retomber dans une sorte d’apathie. D’autres marionnettes attendent, seules, sur des chaises. Dans cet univers enfantin et inquiétant à la fois, la musique, jouée en boucles, accentue le malaise.
Soudain, dans une entrée triomphale, le maître de cérémonie arrive, accueilli par les applaudissements enthousiastes des participants. Il ressemble à un homme d’affaires à l’impeccable costume trois pièces;  avec  mot pour chacun, il a la plaisanterie et le rire faciles. Faisant le «show», à l’américaine, parlant fort et sans pudeur, il va mener la soirée, établir les hiérarchies dans cette assemblée hétéroclite, et distribuer ou retirer brutalement la parole à chacun des participants qui présente un numéro de ventriloquie à l’appréciation des autres.

 C’est une convention aux allures de foire aux monstres, où on évoque souvent des traumatismes d’enfance tourmentée, bafouée. Dans une fusion totale entre les marionnettes et leur géniteurs.. Mais on parle trop ici de la question de l’identité de sorte que le spectacle sombre dans un pathos contre-productif. Il y a pourtant de très beaux moments, comme dans  cette scène étonnante, toute en sous-entendus tendres et sensuels,  où la marionnette du chanteur Kurt Cobain dialogue avec un coussin, ou, comme dans ce numéro, hilarant et terrifiant à la fois,  quand l’homme en costume sombre du début, avec Olson, sa marionnette, fait du chantage au suicide avec une agrafeuse !
Les acteurs, très impressionnants, ne sont pas des ventriloques professionnels mais ont suivi pour l’occasion une formation. Cette convention existe bien aux États-Unis où la metteuse en scène s’est rendue pour en rapporter du matériau documentaire. On retrouve ici le travail de confrontation entre corps et texte, de la chorégraphe et plasticienne Gisèle Vienne, formée à l’École Supérieure des Arts de la Marionnette. Mais elle ne semble pas toujours bien maîtriser son projet et regarde évoluer ses acteurs sans vraiment les orienter. Est-ce à cause de la prédominance de l’écriture de Dennis Cooper ?

  Elle tente une nouvelle approche du théâtre dans une veine burlesque, et il faut sans doute lui laisser le temps de s’affranchir de certaines appréhensions…

Gérard Cherqui

 Spectacle vu au Centre Georges Pompidou.
Théâtre de Nanterre-Amandiers /Centre dramatique national dans le cadre du Festival d’Automne du 27 novembre au 4 décembre.

 


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