Asa Nisi Masa
Asa Nisi Masa chorégraphie, scénographie et conception vidéo de José Montalvo
Incantation poétique, Asa Nisi Masa renvoie au film de Federico Fellini, Huit et demi, où Asa Nisi Masa, une formule magique lancée par une fillette, permet au jeune Guido de faire un plongeon onirique dans son enfance.
Au début du spectacle, le public est incité à la prononcer, suivant une gestuelle indiquée par les danseurs. Un rituel qu’ils répéteront sur scène, pour ponctuer les changements de tableaux. La pièce, destinée au jeune public, s’organise en rêves successifs, comme autant de contes où la danse, comme souvent chez le chorégraphe, flirte avec la vidéo. Les images, projetées sur grand écran en fond de scène, convoquent des animaux de toute taille, de tous poils et plumes, en peluche ou en chair et en os.
Volatiles graciles ou de poulailler, fauves bondissants, singes, tortues… se rejoindront sur une kora géante, voguant, telle l’arche de Noé. Le chorégraphe a l’art de démultiplier les échelles de grandeur : un énorme gorille regarde avec mépris la frêle danseuse qui, en bas de l’écran, dompte des oiseaux ; des éléphants viennent se percher sur la tête des interprètes.
Dans une deuxième partie, encore plus délirante, Don Quichotte et ses moulins à vent débarquent dans le métro parisien, station Asa Nisi Masa… En solo ou en tribu, les danseurs, eux aussi, de styles et d’apparences disparates, jouent avec les images, et vice et versa. Hip-hop, danse classique ou contemporaine, rythmes africains, flamenco, claquettes, figures acrobatiques coexistent, accentuant le caractère baroque de ces histoires à dormir debout (au bon sens du terme).
» Sur un sujet aussi universel que l’enfance et l’animalité, toutes les danses se rassemblent, dialoguent et se mélangent, commente le maître d’œuvre. Finalement, cette pièce, je l’ai écrite d’abord pour moi, pour laisser encore résonner l’extravagance de mes émerveillements d’enfant. »
Asa Nisi Masa, créée la saison passée au Théâtre National de Chaillot, où José Montalvo est artiste permanent, subjugue petits et grands par la magie de ses images et l’alacrité de ses danseurs.
Le baroque de la pièce s’affirme grâce à une impeccable synchronisme entre les mouvements des uns et des autres, la conjugaison du virtuel et du réel, et la maîtrise extraordinaire d’un désordre organisé. Une petite fausse note : les costumes ne sont pas du meilleur goût, et c’est dommage…
La tournée ne fait que commencer, ne manquez pas ce spectacle s’il arrive dans votre région, surtout si vous avez des enfants.
Mireille Davidovici
Vu à Bonlieu/Scène Nationale d’Annecy, le 21 novembre. Théâtre intercommunal Le Forum de Fréjus/Saint-Raphaël, les 29 et 30 novembre ; MA scène nationale-Pays de Montbéliard, les 2 et 3 décembre; Espace des Arts de Châlon-sur-Saône, les 10 et 11 décembre ; Théâtre du Vellein, (38) les 16 et 17 décembre ; Théâtre-Cinéma Paul Eluard de Choisy-le-Roi, les 19 et 20 décembre.
Maison de la Danse à Lyon, du 5 au 9 janvier ; Théâtre Jacques Prévert d’Aulnay-sous-Bois, les 15 et 16 janvier ; Théâtre des Sablons, Neuilly-sur-Seine, les 27 et 28 janvier; Le Rive Gauche, 76800 Saint-Étienne-du-Rouvray
les 28 et 29 février ; Théâtre municipal de Charleville-Mézières, les et 4 mars ;Théâtre de Bourg-en-Bresse, les 16 et 17 mars ; Le Carré Belle Feuille, Boulogne-Billancourt les 3 et 4 avril ; Le Pin Galant, à Mérignac les 3 et 4 mai ; Odyssud, à Blagnac du 25 au 29 mai; Théâtre National de Chaillot, Paris du 11 au 20 mai ; Châteauvallon/C.N.C.D.C , le 7 juin.