Dindon malgré lui

Dindon malgré lui, d’après Molière et Feydeau, mise en scène de Loïc Fieffé et Laurence Causse

 

 vz-99b0fdba-a891-4902-bfe6-f12c6d704055 Ce spectacle avait déjà été joué à Paris il y a deux ans: c’est une sorte de patchwork assez  habile de scènes, entre autres, du Médecin malgré lui, des Femmes savantes, de Georges Dandin mais aussi de La Dame de chez Maxim, du Fil à la patte, et de La Main passe… Scènes d’anthologie sur le thème du couple, du mariage et de ses sorties de route, que Laurence Causse a soigneusement cousues entre elles, avec un bon rythme, et en y associant la fameuse chanson composée par Cole Porter (1953), et que chantent Luis Mariano et Dario Moreno mais aussi Ella Fitzgerald. Et qui revient comme une scie dans le spectacle: “C’est  magnifique. La vie est là  Qui vous prend par le bras Oh la la la C’est magnifique ! Des jours tous bleus Des baisers lumineux.”
Ce contre-point (bien vu) apporte un décalage assez réjouissant… Sur le très petit  plateau, deux portants tendus de toile blanche comme coulisses et un porte-manteaux pour les différents costumes, et  des chaises. Bref, un théâtre aux mains nues  avec le strict minimum, et quelques costumes …

  Et  cela donne quoi? Côté mise en scène, cela ne manque pas de rigueur et de savoir-faire; côté direction d’acteurs, Hélène Morgen  a une excellente diction (ce qui est plutôt rare par les temps qui courent) et une belle présence. Mais la jeune comédienne semble souvent peu rassurée, et sans doute, (par peur de ne pas se faire entendre?) articule comme une damnée, et, au début, parle trop fort, (bis: ce qui est plutôt rare par les temps qui courent!) et elle surjoue, en particulier dans Feydeau. C’est dommage mais corrigible: elle arrive ensuite à camper avec humour et en quelques minutes, un personnage difficile comme celui de la Môme Crevette, avec déjà un sacré métier…
 Patrick Chayrigues, moins convaincant, lui, se débrouille comme il peut. Pari difficile: ni l’un ni l’autre de ces comédiens n’a beaucoup de temps pour imposer un de ses onze personnages, et passer dans les mini-coulisses pour changer de costume. Mais, de toute façon, les conditions de travail ici sont loin d’être idéales: une seule représentation par semaine, et à 21h30!, (donc un manque d’entraînement évident), un espace scénique coincé entre deux gros piliers de pierre, pas de coulisses, et des loges sommaires.
  Par ailleurs,  les metteurs en scène auraient pu nous épargner les petites scènes de liaison genre théâtre dans le théâtre : “Excusez-nous pour le retard, mais mon camarade n’a pas réussi à garer sa voiture, il arrive”. Pénible, pesant et pas crédible un instant: ils auraient intérêt à vite supprimer ces scories…
Donc, un spectacle qui ne manque pas d’intérêt, souvent drôle et piquant, mais encore brut de décoffrage, qu’il faudrait affiner et jouer sur un véritable plateau. Hélas les petites scènes d’autrefois sont devenues chères à louer, et donc peu accessibles aux compagnies qui débutent!

Merci de ne pas déranger madame Fleur Pellerin, ministre de la Culture, pour ce genre de broutilles…

Philippe du Vignal

Théâtre Essaïon 6 rue Pierre au Lard 75004 Paris  chaque mercredi à 21h 30.

 

 
 

 


Archive pour 27 décembre, 2015

Dindon malgré lui

Dindon malgré lui, d’après Molière et Feydeau, mise en scène de Loïc Fieffé et Laurence Causse

 

 vz-99b0fdba-a891-4902-bfe6-f12c6d704055 Ce spectacle avait déjà été joué à Paris il y a deux ans: c’est une sorte de patchwork assez  habile de scènes, entre autres, du Médecin malgré lui, des Femmes savantes, de Georges Dandin mais aussi de La Dame de chez Maxim, du Fil à la patte, et de La Main passe… Scènes d’anthologie sur le thème du couple, du mariage et de ses sorties de route, que Laurence Causse a soigneusement cousues entre elles, avec un bon rythme, et en y associant la fameuse chanson composée par Cole Porter (1953), et que chantent Luis Mariano et Dario Moreno mais aussi Ella Fitzgerald. Et qui revient comme une scie dans le spectacle: “C’est  magnifique. La vie est là  Qui vous prend par le bras Oh la la la C’est magnifique ! Des jours tous bleus Des baisers lumineux.”
Ce contre-point (bien vu) apporte un décalage assez réjouissant… Sur le très petit  plateau, deux portants tendus de toile blanche comme coulisses et un porte-manteaux pour les différents costumes, et  des chaises. Bref, un théâtre aux mains nues  avec le strict minimum, et quelques costumes …

  Et  cela donne quoi? Côté mise en scène, cela ne manque pas de rigueur et de savoir-faire; côté direction d’acteurs, Hélène Morgen  a une excellente diction (ce qui est plutôt rare par les temps qui courent) et une belle présence. Mais la jeune comédienne semble souvent peu rassurée, et sans doute, (par peur de ne pas se faire entendre?) articule comme une damnée, et, au début, parle trop fort, (bis: ce qui est plutôt rare par les temps qui courent!) et elle surjoue, en particulier dans Feydeau. C’est dommage mais corrigible: elle arrive ensuite à camper avec humour et en quelques minutes, un personnage difficile comme celui de la Môme Crevette, avec déjà un sacré métier…
 Patrick Chayrigues, moins convaincant, lui, se débrouille comme il peut. Pari difficile: ni l’un ni l’autre de ces comédiens n’a beaucoup de temps pour imposer un de ses onze personnages, et passer dans les mini-coulisses pour changer de costume. Mais, de toute façon, les conditions de travail ici sont loin d’être idéales: une seule représentation par semaine, et à 21h30!, (donc un manque d’entraînement évident), un espace scénique coincé entre deux gros piliers de pierre, pas de coulisses, et des loges sommaires.
  Par ailleurs,  les metteurs en scène auraient pu nous épargner les petites scènes de liaison genre théâtre dans le théâtre : “Excusez-nous pour le retard, mais mon camarade n’a pas réussi à garer sa voiture, il arrive”. Pénible, pesant et pas crédible un instant: ils auraient intérêt à vite supprimer ces scories…
Donc, un spectacle qui ne manque pas d’intérêt, souvent drôle et piquant, mais encore brut de décoffrage, qu’il faudrait affiner et jouer sur un véritable plateau. Hélas les petites scènes d’autrefois sont devenues chères à louer, et donc peu accessibles aux compagnies qui débutent!

Merci de ne pas déranger madame Fleur Pellerin, ministre de la Culture, pour ce genre de broutilles…

Philippe du Vignal

Théâtre Essaïon 6 rue Pierre au Lard 75004 Paris  chaque mercredi à 21h 30.

 

 
 

 

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