Déesses et Démones

Déesses & Démones chorégraphie de Blanca Li

IMG_7337Voilà un challenge important relevé par Maria Alexandrova, danseuse-étoile du Bolchoï qui s’est engagée dans une aventure chorégraphique atypique, sur un concept de Blanca Li, autour de la place des femmes dans les mythes antiques. Ceci prouve, une fois de plus, la faculté d’adaptation des interprètes de cette institution russe. Après deux mois et demi de répétitions fragmentées entre Paris et Moscou, elle danse ici en duo avec Bianca Li qui poursuit ici son exploration des nouvelles technologies au service de la scène, après Robot, joué avec succès en 2013, dans ce même théâtre.     
  Avec les arrangements de Tao Gutierrez de musiques célèbres comme La Danse Macabre de Camille Saint-Saëns ou Le Concerto pour piano n°1 de Frédéric Chopin, avec les costumes d’Azzedine Alaïa ou de Jean-Paul Gaultier (entre autres) et le concours de John Nollet, star de la coiffure, la chorégraphe  a voulu construire un spectacle ouvert au grand public et destiné à une diffusion internationale.
  Elle entend ainsi mettre en valeur l’esthétique et la technique des  interprètes qui, adoptant alternativement des styles opposés ou similaires, se croisent et dont parfois les silhouettes se reflètent en fond de scène. Un tulle, qui permet aussi des projections, les sépare du public, et rend malheureusement, leur présence irréelle, impalpable.
  Ici, scénographie et technique ont tendance à masquer la précision des mouvements. Vu la sophistication des effets visuels, chaque tableau demande des conduites lumière, vidéo et son très précises, et le rythme du spectacle s’en ressent…
Certaines séquences sont d’une belle esthétique, comme celle en noir et blanc, sur les notes de Chopin, avec une gestuelle en miroir;  l’apparition des interprètes, de profil, à la manière des frises murales d’Antoine Bourdelle représentant Isadora Duncan et Vaslav Nijinski ;  ou encore le tournoiement des amples robes multicolores dont l’ombre au sol se trouve projetée en fond de scène pour démultiplier les corps des danseuses. 
Le titre de la pièce pourrait être celui d’une exposition, tant le sujet est vaste.  Le public est libre d’interpréter, à sa manière, le sens des images produites, mais le spectacle doit encore mûrir et trouver son rythme, entre contraintes techniques et réalité du geste dansé, pour que nous puissions apprécier, à sa juste mesure, le talent de ces interprètes fascinantes, chacune dans son style : contemporain ou classique.

Jean Couturier

Théâtre des Champs-Elysées jusqu’au 3 janvier.
blancali.com    

 

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