Double Vision
Double Vision, solo de Carolyn Carlson, associée à Electronic Shadow
Dans le cadre d’une riche programmation consacrée à Carolyn Carlson, le public a découvert un solo, avec une remarquable scénographie de Naziha Mestaoui et Yacine Aït Kaci (Electronic Shadow). Double vision en effet : un miroir suspendu aux cintres en fond de scène réfléchit les mouvements au sol, et les images projetées interférent avec le jeu de Carolyn Carlson.
Le corps dansant devient ainsi un corps-paysage, et sa robe à traîne occupe alors la presque totalité du plateau. Manipulés par des régisseurs invisibles et gonflés par des souffleries, les volants ondulent et décuplent l’amplitude des gestes. Les projections créent des images mouvantes : la neige tombe et recouvre peu à peu la danseuse et des colonies de fourmis rouges traversent le plateau ! Avec une musique originale de Nicolas de Zorzi qui donne un caractère onirique à ces visions.
Dans la deuxième partie, la vidéo se concentre sur des châssis rectangulaires en tissu descendant des cintres, et un curieux personnage, vêtu de pied en cap d’une combinaison noire, s’anime devant ce dispositif. Mais, trop nombreuses, les images brouillent parfois notre perception.
Après une heure de spectacle, Carolyn Carlson interprète le final dans le même espace mais un costume de Chrystel Zingiro remplace sa robe à traîne. Le public de fidèles est conquis.
Jean Couturier
Théâtre National de Chaillot du 10 au 12 février et Pneuma sera aussi dansé avec le Ballet de l’Opéra National de Bordeaux du 17 au 20 février.