L’Etranger

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L’Etranger, d’après Albert Camus, chorégraphie de Jean-Claude Gallotta

  «Aujourd’hui ma mère est morte». Cette pièce, comme le roman, débute par cette phrase et le chorégraphe- qui est aussi le narrateur-nous fait entrer d’emblée dans l’intimité du récit où il va mêler ses propres souvenirs au texte d’Albert Camus.
Sa voix off, calme et rassurante, va nous captiver jusqu’à la fin. «Et puis, suite au décès de ma mère, dit Jean-Claude Gallotta, j’ai retrouvé des archives qui concernaient la vie de mes parents en Algérie, la jeunesse de ma mère à Oran. J’ai repensé au livre d’Albert  Camus et au film que Luchino Visconti a réalisé à partir de L’Etranger. J’ai vu l’occasion d’écrire un spectacle intime, de voir comment l’écriture littéraire peut provoquer les mouvements dans les corps.»

Ainsi vont alterner avec une belle fluidité: récit, photos, extraits de films et danse. Les trois interprètes collaborent avec le chorégraphe depuis plusieurs années, ce qui lui apporte un réel confort car ses gestes s’inscrivent naturellement dans leurs corps.
Les images présentées sont d’une grande beauté, riches en références cinématographiques (Andreï Tarkovski ou Federico Fellini) ; le visage d’Albert Camus apparait aussi de façon furtive. Projetées dans la pénombre, elles prennent un caractère onirique, ce qui atténue la dureté des souvenirs et du récit.
Les titres des séquences : La Mère, Marie, Le Chien, La Mort, donnent au spectacle une grande lisibilité. Les danseurs évoquent par leurs gestes, ces différentes étapes. Nous pensons alors à Racheter la mort des gestes, titre d’un précédent spectacle de Jean-Claude Gallotta (voir Le Théâtre du Blog).

Ximena Figueroa, Thierry Verger et Béatrice Warrand étaient les seuls danseurs permanents associés à la MC2 : Grenoble mais son nouveau directeur n’engage plus que des intermittents. Ils ont donc quitté le centre chorégraphique national en décembre dernier,  avec Jean-Claude Gallotta.
Cette nouvelle aventure les sublime et cela se ressent sur le plateau. Aux saluts de cette première, une réelle émotion était perceptible dans la salle et sur scène.  L’éternel «jeune homme de la danse française» nous a, à nouveau, touchés, et c’est tant mieux.

Jean Couturier

Théâtre des Abbesses, Paris jusqu’au 5 mars. 

 


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