Sacré Sucré, Salé de Stéphanie Schwartzbrod

Sacré Sucré, Salé de Stéphanie Schwartzbrod, mise en scène de  l’auteure et de Nicolas Struve

 

94ba038039603447dcae6fc02978ebfaProposition a priori alléchante : la metteur en scène et comédienne nous invite à partager les traditions culinaires liés aux religions du Livre avec pour chaque mois, un rituel : Noël, puis l’Epiphanie, Pourim, Pessah, le Carême, Pâques, l’Aïd el kebir…          
Tour à tour juive, catholique et musulmane, elle prépare et fait mitonner, sur une gazinière, la chorba du Ramadan (excellente !) qu’elle servira au public à la fin du spectacle.  De son livre de cuisine, Saveurs sacrées : Recettes rituelles des fêtes religieuses, Stéphanie Schwartzbrod a tiré un spectacle : « La scène s’est transformée en un espace de conte, de sketch, même de cinéma avec un court extrait des Dix Commandements… »
  Après un prologue emprunté au Repas de Valère Novarina, invoquant l’espace, le temps, la vie, la mort et le théâtre, elle s’active au fourneau en nous donnant ses recettes au fil de l’an. À chacune, correspond une anecdote et une symbolique de la nourriture : à Pessah, on mange des matsos (pains azymes) en souvenir de Moïse guidant son peuple au-delà de la Mer Rouge, sans que le pain ait eu le temps de lever, explique-t-elle. Le jeûne du Ramadan brûle les péchés, comme le soleil brûle le sol : étymologiquement « ramadam » : être brûlant, et « ramada »:  coup de chaleur…
Pour la fête de Pourim, célébrant la victoire d’Esther, épouse du roi Assureus sur le méchant ministre Aman qui voulait exterminer les Juifs, représentés par Mardochée, la comédienne fait participer le public à son récit. Au nom d’Aman, on agite des crécelles, tandis que Mardochée est acclamé.
Facile mais peu efficace, bien que la démarche corresponde à l’esprit de Pourim, fête de la transgression où l’on s’enivre, l’on joue et l’on se déguise. « On apprend beaucoup de choses sur ce qu’on mange mais aussi sur ce qu’ «ils» mangent, écrit la comédienne. Les coutumes de ces trois religions sont profondément reliées (…). En les abordant par leurs pratiques festives et culinaires, on trouve un moyen de mettre en avant ce qui les rapproche. »
 Au-delà d’une démarche et d’un concept intéressants, et malgré la mise en scène de Nicolas Struve qui a mis la main à la pâte, le projet peine à trouver sa véritable dramaturgie. Ni le texte de Stéphanie Schwartzbrod, (plus didactique que théâtral) ni son interprétation, parfois caricaturale, n’ont su nous convaincre. Mais elle nous incite à puiser dans les recettes de son livre.

Mireille Davidovici

Théâtre de l’Aquarium, jusqu’au 26 mars. T. 01 43 74 99 61
Saveurs sacrées : recettes rituelles des fêtes religieuses, est publié aux éditions Actes-Sud

 

 

 

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