Werther ! d’après le roman de Johann Wolfgang von Goethe

werther-csamuelrubio-27-br-1Werther ! d’après le roman de Johann Wolfgang von Goethe, mis en scène  de Nicolas Stemann

 

Le mythe des Souffrances du jeune Werther, court roman épistolaire écrit en 1774 par J. W. von Goethe à vingt-cinq ans, renaît, avec toujours la même modernité. Symbole de préromantisme mais aussi vision universelle, ce roman, selon son auteur, d’un jeune homme qui «appartient à l’histoire particulière de quiconque, doué d’un sens inné de liberté, se débat au milieu des contraintes sociales d’un monde vieilli et doit apprendre à s’y reconnaître et à s’y adapter. »
Le théâtre  fait ici une place à une jeunesse tragique qui ne veut pas le monde tel qu’il est, et qui veut être entendue. Message repris à sa façon  par Nicolas Stemann. Le roman, avec ses lettres du 4 mai 1771 au 24 décembre 1772, de la renaissance à la mort, se décline comme une tragédie classique: Werther raconte à son ami Wilhelm, sa rencontre avec Charlotte, à Weztlar, l’arrivée d’Albert, le fiancé qui était en voyage, puis son propre départ avec l’ambassadeur dont il est le secrétaire, sa démission, et enfin son retour auprès de l’aimée, son mal d’amour et son impuissance à retourner ou contrôler la situation.
La dernière partie du livre  a trait au suicide du jeune Werther, amoureux contrit, enfermé dans une vie sociale qui va aussi le jeter hors des codes. C’est le récit délicat d’une passion amoureuse impossible et d’un conflit existentiel avec le monde : «Devant mon âme, s’est levé comme un rideau ».
Nicolas Stemann joue ici la carte de l’ironie et de la satire… Chapeau de cow-boy et treillis pour Philippe Hochmair qui incarne avec désinvolture l’amant contrarié. Loin de l’ample chapeau et du long manteau blanc du célèbre tableau de Goethe dans la campagne romaine, qu’avait peint Johann Heinrich WilhelmTischbein.
  Ici, plus de paysage romantique avec jardin, fontaine et auberge de village, mais juste une table où Weerther  étend nonchalamment ses jambes, avant d’y poser salades verte et saucisses qu’il extrait d’un grand sac plastique. Auparavant apparaît en vidéo, un bouquet de fleurs champêtres  en fond de scène…
  Philipp Hochmair, facétieux et bon enfant, tient la caméra tout en déclamant  Werther ! en langues allemande et française, se regardant en miroir pour un autoportrait assez complaisant.
Humour, bouffonnerie, blagues faciles, sous-entendus un peu lourds, sollicitations du public, puis disparition du comédien quittant la scène un peu trop souvent: blancs et silences pour signifier l’impossibilité maladroite à vivre la situation mélancolique de l’amour empêché d’un jeune être.
On espérait toutefois davantage de finesse pour ce Werther !, ici un peu au rabais…

 Véronique Hotte

 Spectacle joué au Théâtre de la Commune/Centre Dramatique National d’Aubervilliers, du 8 au 12 mars.

 

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