L’Avare de Molière, mise en scène de Ludovic Lagarde

L’Avare de Molière, mise en scène de Ludovic Lagarde

  L'Avare 7©Pascal Gély basse defLa scénographie inattendue d’Antoine Vasseur impose au regard l’immense dépôt d’une enseigne contemporaine, peut-être spécialisée dans le mobilier d’intérieur ou de bureau. L’espace scénique est ainsi saturé, avec des dizaines de piles de cartons, grands, moyens et petits, hautes tours stables aux angles géométriques aigus comme une maquette architecturale. 
Un quartier de ville dans la ville, avec ses allées travées, coursives, parcours, cachettes obligées et  repaires oubliés. Opèrent ici servantes et valets de cette comédie; munis de diables, ils manipulent, avec une technique sûre, des masses de cartons.
 Valère, un jeune homme d’aujourd’hui, à la tenue à la fois négligée et étudiée, est l’homme de confiance du tyrannique Harpagon dont Elise, sa fille, en vamp à talons aiguilles et collant noir, est aussi l’amante de Valère.
 Cléante, jeune loup et frère d’Élise, parcourt les lieux en rongeant son frein, agacé par l’avarice d’un père qui l’empêche de faire le beau et de rendre ses hommages à la tendre et libre Marianne, une jeunesse sucrée… qu’Harpagon aimerait bien croquer. Tout va décidément mal chez lui, avec sa folie de garder le moindre sou: foin de l’avarice et des avaricieux!
La Flèche, le valet de Cléante, aimerait en découdre avec cet homme «de tous les humains le moins humain», et le comique Maître Jacques, à la double casquette de cuisinier et de cocher,  en a assez de préparer des repas avec rien, et est pris de pitié pour ses chevaux qui «ne sont plus rien que des idées ou des fantômes, des façons de chevaux».  Sans le sou et le cœur battant, il tient à ses heures un stand festif de pizzas.

Marion Barché, Myrtille Bordier, Louise Dupuis, Alexandre Pallu, Tom Politano, Julien Storini, et Christèle Tual dans Frosine, entremetteuse et femme d’affaires qui hante les aéroports avec sa valise à roulettes, donnent la mesure de cette folie obsessionnelle qui les a contaminés et rendu nerveux, méfiants et moqueurs.
En maître de sujets soumis, Laurent Poitrenaux mène la danse avec panache. Son Harpagon impose aux siens, avec humour, un désir tyrannique de thésauriser, et père impatient et brutal, il méprise Cléante, son rival en amour. C’est un comédien généreux pour ce monument d’égoïsme qu’est Harpagon…

 Véronique Hotte

 Le spectacle s’est joué au Théâtre de Lorient/Centre Dramatique National du 23 au 26 mars.

 

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