Tempête sous un crâne, d’après Les Misérables

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Tempête sous un crâne, d’après Les Misérables de Victor Hugo, adaptation de Jean Bellorini et Camille de La Guillonnière, mise en scène de Jean Bellorini

 

Inutile de résumer la pièce : l’épopée de Jean Valjean, ex-forçat, converti par la désarmante charité d’un évêque, incarne la victoire des forces du bien sur celles du mal.  À mesure que le spectacle avance, nous voyons combien nous sommes imprégnés de ce grand roman populaire, tant de fois porté à l’écran et à la scène.
Tous les épisodes présentés pendant ces trois heures quarante-cinq opèrent comme des morceaux choisis familiers et nous guident au fil de cette adaptation qui prend ici une forme particulière, en épousant à la lettre le récit hugolien, sa profusion lyrique, son épaisseur humaniste.
Et, bien sûr, elle fait revivre ses personnages, les bons et les méchants, petites gens ordinaires devenus des êtres légendaires et  des types : autour de Jean Valjean, Fantine, Javert, Cosette, Marius, les Thénardier…
Pour tout décor, à cour, un arbre mort, et un lit en fer au centre, un plafond qui devient plate-forme praticable  grâce à un treuil; des points lumineux donnent quelques repères dans l’espace libre du grand plateau. Deux musiciens (accordéon, piano, batterie, guitares) apportent un univers sonore poétique et participent activement à l’action. Mais certaines chansons qui servent d’intermèdes ne sont pas à la hauteur des autres propositions musicales…

La narration, parsemée de quelques dialogues, est prise en charge  dans la première époque, par Clara Mayer et Camille de La Guillonnière qui assument toutes les actions et tous les personnages, changeant de rôle pour les besoins de l’intrigue, et jouant l’un avec l’autre, alternativement ou simultanément, en complicité permanente. Sorte de chœur réduit à un duo, il sont rejoints après l’entracte par Mathieu Coblenz, Karyll Elgrichi et Marc Plas. Tous remarquables de justesse et de sobriété, dans les partitions chorales comme dans les solos.
La deuxième époque fait une grande part aux journées de juin 1834 qui embrasèrent Paris,  aux barricades et à la répression sauvage des révolutionnaires. On découvre des épisodes oubliés, et d’autres inoubliables : les amours de Marius et Cosette, le sacrifice de Fantine, la fougue guerrière de Gavroche, la fuite de Jean Valjean et Marius dans les égouts, et le suicide de Javert qui clôt le spectacle.

L’action se développe selon le même principe choral, mais prend, avec sept acteurs et musiciens sur scène, une ampleur à la mesure de cette prose magnifique. La première partie avait tendance à s’étioler à cause d’une diction monocorde, et peinait à créer des images mais, ici, tout prend vie. Des mouvements de groupe, émergent des scènes isolées, avec gros plans sur tel ou tel épisode du roman, comme la mort de Fantine et celle de Gavroche, grands moments d’émotion. Avec aussi des discours politiques où l’on entend le credo progressiste de l’auteur, morceaux de bravoure rhétorique qui emportent l’adhésion.
   Jean Bellorini a su créer des images avec des moyens très simples, lumières, effets sonores, projections de papiers rouges… Le public est emballé.  A la tête du Théâtre Gérard Philipe de Saint-Denis depuis 2014, le metteur en scène reprend ce spectacle qu’il avait créé avec succès en 2010 au Théâtre du Soleil, et qui tourne toujours…Il a su, avec une distribution réduite, et une forme dramatique modeste mais ambitieuse, raconter, comme à livre ouvert, cette belle histoire, en respectant la langue brillante et le verbe porteur d’espoir du poète.
  Il faut aller voir ce spectacle et écouter ces paroles exprimées avec énergie et conviction par les jeunes comédiens : «Limiter la pauvreté sans limiter la richesse, créer de vastes champs d’activité publique et populaire, employer la puissance collective à ce grand devoir d’ouvrir les ateliers à tous les bras, des écoles à toutes les aptitudes et des laboratoires à toutes les intelligences, augmenter le salaire, diminuer la peine, balancer le doit et l’avoir, (…) en un mot, faire dégager à l’appareil social, au profit de ceux qui souffrent et de ceux qui ignorent, plus de clarté et plus de bien-être, c’est, que les âmes sympathiques ne l’oublient pas, la première des obligations fraternelles, c’est, que les cœurs égoïstes le sachent, la première des nécessités politiques. »

 Mireille Davidovici

 Théâtre Gérard Philipe de  Saint-Denis jusqu’au 10 avril.

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Archive pour mars, 2016

Effet Bekkrel

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Festival Spring des nouvelles formes de cirque en Normandie, proposé par Plateforme 2 Pôles Cirque en Normandie

  Ce festival dirigé avec maestria par Yveline Rapeau, directrice de La Brêche à Cherbourg, du cirque-Théâtre d’Elbœuf, et de Plateforme 2 Pôles Cirque en Normandie, est, dit-elle, » le seul à l’échelon de cette grande région. avec tout un réseau de partenaires: entre autres, les espaces culturels du Nord-Contentin, le Centre chorégraphique, la Comédie/Centre Dramatique national de Caen et le Théâtre de Caen, le Théâtre municipal de Coutances, Le Préau/centre dramatique régional de Vire, la Scène nationale d’Alençon qui nous soutiennent, et, cette année, la prestigieuse abbaye du mont Saint-Michel. Difficile de trouver un plus bel endroit pour réconcilier l’âme et le corps…
  Cette année, deux femmes sont à l’honneur, Phia Ménard et Chloé Moglia; c’est aussi une façon de mettre l’accent sur la place des femmes dans le cirque contemporain. Et je veux absolument que Spring reflète l’excellence et le caractère innovant de nombre de spectacles qui ont complètement modifié le paysage du cirque depuis une vingtaine d’années.
Et ce programme renforce, je pense l’idée de fidélité artistique à laquelle je tiens beaucoup.
Le festival qui a maintenant sept ans, inaugure aujourd’hui une passerelle entre Cherbourg-en-Cotentin et Métropole Rouen Normandie, et je souhaite que le champ artistique du cirque actuel progresse encore sur le plan de la création et repousse les limites du genre.”  

 Effet Bekkrel, conception et interprétation de Fanny Alvarez, Sarah Cosset, Océane Pelpel, Fanny Sintès, regard et conseil à la mise en scène de Pierre Meunier

Le groupe Bekkrel inaugure dans ce merveilleux petit bijou qu’est le théâtre à l’italienne  de Cherbourg, dû à Charles Garnier, célèbre architecte de l’Opéra de Paris et natif de la ville, avec ce spectacle dont le nom est emprunté  à celui du célèbre physicien français Henri Becquerel, découvreur de la radioactivité…
Sur le plateau, quatre jeunes femmes montent avec maestria dans le noir ou presque, un système compliqué de fils, câble, mât chinois, corde lisse, agrès et bascule. Difficile à décrire, ces acrobaties qui s’enchaînent: toujours en mouvement, comme dans ce fabuleux numéro où deux d’entre elles, suspendues chacune à un bout d’une grande corde, ne cessent d’être en déséquilibre jusqu’à  ce que la troisième, propulsée par la quatrième à partir de la bascule rattrape la première accrochée à la corde!
Entre acrobatie, mât chinois, fil tendu, voltige, équilibrisme, avec  beaucoup de poésie et d’humour où on sent la patte de Pierre Meunier… et toujours avec une parfaite unité et sous les lumières des plus raffinées de Clément Bonnin.

A la limite du danger (toujours maîtrisé), ce spectacle poétique, aussi intelligent que sensible, né à Elbœuf l’an passé, qui met à l’honneur à la fois le corps et l’esprit et a quelque chose de fascinant où l’instabilité corprorelle devient le principe de base, associée à une modification plastique de l’espace avec de merveilleux changement de lumière…Pas si fréquent qu’un petit collectif comme celui-ci rassemble pour le meilleur, quatre jeunes femmes au parcours différent (dont Fanny Sintès passée par le Conservatoire national, et venue faire un stage d’un an au CNAC de Châlons-en-Chmpagne (voir Le Théâtre du blog). N’en déplaise à M. Laurent Wauquiez, nouveau président de la région Auvergne-Rhône-Alpes qui tapait sec avec une belle naïveté sur les écoles de cirque, ce spectacle n’est pas né par hasard: il y a derrière tout un enseignement qui force le respect!
« Nous nous sommes trouvées artistiquement, disent-elles, et  on a eu envie de partager la scène ensemble et on a présenté une petite forme avant que Fanny ne retourne faire du théâtre. On sentait qu’il se passait quelque chose, que de cette complicité naissait comme une promesse de se revoir. (…) Nos chemins ont pris des directions différentes mais on savait que le moment de se retrouver allait arriver… et c’est maintenant ! ».
  Du côté des bémols, une musique de basses pas toujours maîtrisée (heureusement il y a aussi des airs d’opéra)  et des nuages de fumigènes un peu faciles. Mais sinon, le temps de ces quelque soixante-dix minutes, surtout après une semaine de théâtre de texte souvent estouffadou (Edward Bond et Botho Strauss…), c’est un vrai bonheur de voir, sans autre parole que de rares grommelots, cette magie des corps dans l’espace.
Dernière image fabuleuse : les quatre complices se retrouvent- on se demande comment!- sur leur bascule suspendue à quelques mètres du sol, après avoir juste tiré quelques filins, avec l’aide de leur régisseur toujours attentif, sur une sorte de Radeau de la Méduse .
Le public du Trident, souvent très jeune, leur a fait une longue ovation tout à fait justifiée. Effet Bekkrel part ensuite en tournée, et s’il passe près de chez vous, surtout n’hésitez pas.

Philippe du Vignal

Pour les autres spectacles du festival jusqu’au 30 mars : www. FESTIVAL-SPRING.EU
T : 02 33 88 55 55

La Mer d’Edward Bond

La Mer d’Edward Bond, nouvelle traduction de Jérôme Hankins, mise en scène d’Alain Françon

  160223_rdl_0899Le théâtre du dramaturge anglais est maintenant plus connu du public français  que La Mer, une de ses anciennes pièces, qui vient d’entrer au répertoire  de la Comédie-Française.
Depuis Sauvés, Edward Bond a rencontré le succès en Angleterre, et souvent ici. Et des metteurs en scène comme Georges Wilson, et surtout Claude Régy dans les années 70, puis  Jean-Pierre Vincent, (et surtout Alain Françon qui monta remarquablement Pièces de guerre et dix autres de ses pièces) finirent par imposer cet auteur contemporain le plus souvent respecté, même si le public et les critiques restent encore partagés devant ce théâtre exigeant sur le plan politique mais réputé quelque peu hermétique…

  “La Mer, dit Edward Bond, reste une pièce anglaise, hantée par la société anglaise et la paranoïa d’un peuple qui vit entouré par la mer. Mais la pièce a un étrange lien avec la France. Les jeunes homes laisseront leur os dans le sol français et les femmes de la pièce porteront leur deuil. La pièce se déroule quelques années avnt la Première guerre mondiale.”
  Cela se passe sur une plage, dans un salon ou une boutique de tissus dans une petite ville du Suffolk, en mer du Nord où vit une société bourgeoise. Une tempête a emporté Colin, un jeune homme à qui Mrs Rafi (Cécile Brun) voulait fiancer sa fille Rose. Raide et très autoritaire, elle  entend régir toute le communauté locale selon ses principes moraux. Il y a aussi Hatch, un marchand de tissus (Hervé Pierre), obsédé par l’idée que des envahisseurs extra-terrestres vont contrôler la planète, délire qu’il va faire partager aux ouvriers de la ville.  Hatch voudrait bien aussi  faire partie de la bourgeoisie locale mais ce petit boutiquier obséquieux n’a aucune chance et Mrs Rafi qui le méprise, le lui fera bien comprendre… Bref, ici  l’ordre social n’est pas prêt de subir des bouleversements.
Et Willy, l’ami de Colin qui enquête sur sa disparition, rencontre Evens, une sorte de vieil ermite, alcoolisé en permanence qui vit dans une cabane sur la plage et que Hatch, quant à lui,  prend pour un Martien. Willy veut persuader la jeune et belle Rose de choisir une autre vie, loin de cette petite ville étouffante et répressive. Cette ancienne pièce du dramaturge anglais ne manque pas d’intérêt; même si elle n’a ni la force ni l’envergure d’autres œuvres comme par exemple Sauvés ou Pièces de guerre, elle possède une certaine poésie teintée de surréalisme.
  A la mise en scène d’Alain Françon, d’une rigueur absolue, sans doute fait-il défaut une certaine folie; les acteurs, dont Cécile Brune et Hervé Pierre (qui, ce soir de première avait une diction des plus approximatives!) font le boulot mais de façon assez conventionnelle, comme si la pièce semblait les concerner de loin.
   Nous avons été assez peu touché par les petites histoires de cette société fermée pendant la première guerre mondiale, où se mêlent pourtant tragédie personnelle et collective. Même s’il y a de très belles et fortes images comme, au début ces combats suggérés de façon très remarquable par tout un univers sonore avec explosions ou, à la fin, cette dispersion des cendres d’une urne sur la plage.
 Mais comment s’intéresser par exemple à cette longue vente de pièces de tissu par Haft à Mrs Rafi, ou à cette répétition de théâtre amateur dirigée par cette même Mrs Rafi, bien longuette. Et il y a surtout une chose que l’on ne comprend pas du tout et qui nuit à l’ensemble du spectacle: pourquoi Alain Françon a-t-il demandé à son scénographe Jacques Gabel de couper une dizaine de fois le spectacle par un rideau où sont projetés de magnifiques graphismes non figuratifs. Certes, il faut changer le décor mais on aurait pu le faire à vue. Et du coup, c’est tout le rythme de la pièce déjà assez bavarde qui en est gravement affecté.
Bref, un spectacle inégal, que l’on peut conseiller aux gens de théâtre qui voudraient faire connaissance avec l’univers d’Edward Bond mais qui aura du mal à toucher un large public…

 

Philippe du Vignal

 

Comédie-Française, Salle Richelieu. Place Colette, Paris 1er, (en alternance).  T: 01 44 58 15 15

Exposition Etoiles

Exposition Etoiles

  IMG_8855Une superbe exposition qu’il faut voir, si l’on veut pénétrer dans l’intimité des étoiles de l’Opéra de Paris, Clairemarie Osta et Nicolas Le Riche. Eléphant Paname, un ancien hôtel particulier, devenu Centre d’Art et de Danse à la riche décoration intérieure, leur fournit un bel écrin, où sont montrés des objets qui témoignent d’un parcours de vie où sphères privée et artistique se confondent.
 La photographie est ici omniprésente: dans la salle du dôme constellée d’étoiles, entourant tutus et pourpoints ; au deuxième étage, elles illustrent par ordre chronologique,et avec intelligence la riche carrière des deux étoiles ; enfin, au troisième étage, des photos de grande dimension, annoncent les futurs projets du couple.
  Les costumes retrouvent ici une nouvelle vie, tout en étant les témoins du passé. Comme le dit Christian Lacroix : «Au-delà de raconter le rôle, le caractère du personnage, ils soulignent le langage des corps qu’ils mettent en valeur en prolongeant leur gestuelle. Réceptacle de tous les efforts, de toute la technique, de toutes les grâces possibles, du trac aussi, et des applaudissements, de la fatigue enfin, ils sont un peu comme des héros au retour du combat, fragiles mais toujours flamboyants, même en sourdine, émouvants .»
 Que ce soit le tutu blanc du concours de promotion de Clairemarie Osta, ou les pourpoints du Lac des cygnes de Nicolas Le Riche, tous ces costumes ont une âme, pour peu que les croyances animistes d’enfant demeurent en nous. Comme les chaussons mythiques en danse, au point que le New York City Ballet les revend parfois au public…
 Nous découvrons, entre autres, ceux de Clairemarie Osta lors de sa dernière interprétation, L’Histoire de Manon, sur la scène de l’Opéra. On voit aussi l’affiche de cette soirée, le 13 mai 2012, portant les dédicaces de tous ses amis danseurs.
Un tableau du scénographe Georges Wakhévitch (1907-1984), représentant une scène du Jeune homme et la mort,  de Jean Cocteau, chorégraphié en 1946 par Roland Petit qui avait révélé le talent de Nicolas le Riche, fait face à des éléments de décor de cette pièce. Dans une douce atmosphère où les musiques de Clavigo, ou du Lac des cygnes accompagnent les  vidéos, il faut se laisser aller à contempler ces fragments de vie, et ces objets, mémoire du spectacle.
Des itinéraires d’artistes qui vont se poursuivre, avec leur enseignement auprès des élèves de l’Atelier d’Art Chorégraphique (LAAC),qu’ils ont créé, et sur les plateaux du monde entier, avec leur dernière création commune PARA-ll-ELES, jouée au Théâtre des Champs-Elysées. Car ils veulent continuer de briller : «Alors je ferme les yeux, en imaginant qu’ensemble, nous serons des étoiles.»

Jean Couturier

Exposition à ELEPHANTPANAME jusqu’au 29 mai

www.elephantpaname.com

www. theatrechampselysees.fr

 

Chinoiseries d’Evelyne de la Chenelière

Chinoiseries  d’Evelyne de la Chenelière, mise en scène de Nabil El Azan

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  »Je voudrais que M. Chiton ait les bras un peu trop longs. Il a la cinquantaine mais ses bras lui donneraient un peu l’air adolescent. Je voudrais que Mme Potée porte des tenues extravagantes jurant avec sa timidité. Elle a aussi la cinquantaine », écrit l’auteure québécoise à propos de ses personnages. Elle a imaginé deux voisins de pallier qui se côtoient sans se parler, alors qu’ils s’épient, fantasment l’un sur l’autre et s’inventent les souvenirs d’une vie commune mais ne réussissent jamais à s’aborder.
Alternant récit à la troisième personne et dialogue, présent, passé et conditionnel, les personnages dans leurs actes les plus quotidiens, sont comme décalés du réel. Ils soliloquent, tout en se répondant indirectement, de même qu’ils se frôlent, tout en ne se voyant pas.
Le décor fonctionnel, imaginé par Anne Sophie Grac -une structure tubulaire à laquelle sont accrochées des fenêtres mobiles, et qui encadre des appartements jumeaux sans séparation- installe les voisins dans une promiscuité virtuelle. À cour, s’amorce un escalier.
Christine Murillo joue une Mme Potée exubérante, empotée dans ses peignoirs orientaux criards. Avec une perruque noire aux cheveux raides à lourde frange, elle va et vient, apprenant le chinois et brisant ses assiettes, maladresse de myope ! Dans son isolement, «elle n’a d’autre envie que de casser sa vaisselle».

Jean-Claude Leguay est un M. Chiton encombré de ses bras, dont il s’étreint lui-même tous les matins, faute de semblables à caliner. A-t-il tué sa mère ?  Elle le hante, et l’a littéralement « aspiré »… en expirant. Il entretient des conversations avec elle, imitant sa voix et son ombre à chignon se profile derrière un rideau, telle la mère d’Antony Perkins dans Psychose, film auquel renvoie aussi la musique.
Nabil El Azan multiplie les références avec une bande-son de scènes  de cinéma. Un jour où l’ascenseur est en panne, les deux personnages tombent nez à nez dans la montée (rencontre ratée, un fois de plus !), sur le thème de Jumeji qui rythme l’inoubliable descente d’escalier de Maggie Cheung dans In the  Mood for love de Wang Kar-wai (composé par Shigeru Umebayashi).

  Et le refrain d‘Un homme et une femme de Francis Lai accompagne un semblant de voyage en voiture sous la pluie, et son ballet d’essuie-glace… Ces interventions musicales ajoutent une épaisseur ironique (par contraste, ou par analogie avec les films) et soulignent le jeu burlesque des acteurs que nous avions appréciés l’un et l’autre (en compagnie de Grégoire Oestermann ) dans l’aventure du Baleinié, ce Dictionnaire des tracas qui donna lieu à trois spectacles : Xu, Oxu, Ugzu (voir Théâtre du blog).
Ils composent ici un couple monstrueux et émouvant : le rire n’est pas loin des larmes quand ils évoquent les enfants qu’ils n’auraient pas eus, ou quand, sur l’air de Hable Con Ella (Parle avec elle) de Pedro Almodovar, ils osent quelques pas de danse (hommage à Pina Bausch, en passant).
D’une facture complexe, Chinoiseries ne se livre pas d’emblée et les situations restent continument ambigües: sont-elles réelles, présentes, passées, anticipées ou rêvées ? Nabil El Azan a su mettre en scène cette pièce atypique, et d’une grande liberté de ton, en impulsant chez les acteurs un jeu tout en finesse. Sans craindre le grotesque et tout en ménageant des suspensions poétiques.

Le spectateur ne sait jamais, jusqu’à la fin, très émouvante, sur quel pied danser. Mais l’art du « comme si»  et du faux-semblant, n’est-il pas l’essence même du théâtre ?

 

Mireille Davidovici  

 

Vingtième théâtre, 75020 Paris, du jeudi au dimanche, jusqu’au 8 mai

Théâtre des Halles, Avignon, 11 et 12 mai

Occident de Remi de Vos

Occident de Rémi de Vos, mise en scène de Dag Jeanneret

 occidentPubliée en 2006, la pièce a été montée par Dag Jeanneret deux ans plus tard,  et a déjà beaucoup tourné. Mais elle trouve aujourd’hui une actualité toute particulière! Le titre  renvoie au nom de cet ancien groupuscule d’extrême droite de sinistre mémoire mais aussi aux mœurs occidentales… De fait, le mot ici s’impose à la fois comme emblème du rejet de l’étranger, spécialement arabe, et comme moment de crise dans la vie d’un couple occidental.
A travers les propos racistes, haineux et misogynes de l’homme (Christian Mazzuchini), c’est, dit Rémi de Vos, » une pièce noire qui met en scène un couple monstrueux et comique. Il et Elle ne tiennent plus que par un jeu (de mots), une danse (de mort), un rituel (intime) qui les font se tenir encore l’un en face de l’autre. L’extrémisme dont il est question est une donnée du jeu.»
Le rite apparaît alors tout à la fois comme l’expression d’une douleur et sa thérapie.  Occident dit toute la misère affective, sexuelle mais aussi sociale d’un couple. Avec un dialogue nourri de propos haineux et violents;  scandé par  des reproches, menaces et insultes, il tourne à un déferlement verbal de fantasmes sexuels.
 Dag Jeanneret a mi en scène avec habileté ce rituel en sept tableaux et un épilogue, ici  rythmés par  des noirs sur fond de concerto de Vivaldi. Effet de contraste garanti entre la joie de cette musique, et le marasme d’un combat verbal entre un pauvre gars impuissant et sa femme (Stéphanie Marc) qui s’y s’attache de façon névrotique…
 Il passe ses journées à boire au Palace ou au Flandre et s’agite, se répand en gestes incontrôlés et violents d’ivrogne. Elle  ne fait rien et reste à l’attendre : elle s’impose juste par son calme et son immobilité.  Le ton monte entre eux, et ce combat de paroles leur tient lieu d’étreinte et comme dans un jeu sexuel,  en arrive à un orgasme verbal : Lui éructe des «Je t’aime», de moins en moins articulés, Elle, passive, reçoit ces  décalrations d’amour et s’en repaît de façon insatiable.
Trois praticables noirs en U, avec en fond de scène un écran blanc, favorise la lecture de ce rituel chorégraphié, en soulignant la dimension obsessionnelle de la répétition. On ne se lasse pas de cet Occident, dont les mises en scène peuvent proposer de multiples variations.

 Michèle Bigot

 Spectacle vu le 10 mars au Théâtre Joliette Minoterie de Marseille.

Mass b conception et chorégraphie de Béatrice Massin

Mass b conception et chorégraphie de Béatrice Massin

IMG_8842La chorégraphe aime mêler danse baroque, sa spécialité, et contemporaine; elle a associé Christian Rizzo à son travail avec onze jeunes danseurs. Ils réalisent une pièce sensible, d’une heure, qui a du mal à trouver son rythme au début : les interprètes traversent la scène de cour à jardin, dans la pénombre, en courant ou en chutant sur le sol!
 Puis le spectacle prend forme, lentement. Ici, il faut s’attacher davantage à la beauté des mouvements  et ne pas chercher une réelle ligne dramaturgique. Les danseurs se croisent, en groupe ou seuls. Nous décelons, au sein d’une gestuelle contemporaine, des fragments de style baroque, conjugués de façon harmonieuse avec les musiques de György Ligeti et Jean-Sébastien Bach, diffusées alternativement dans différents espaces de la scène.
 La scénographie minimaliste de Fréderic Casanova, accompagnée d’un remarquable travail de lumière de Caty Olive, transforme ce ballet en tableau contemporain. Dans la deuxième moitié de Mass b, le rythme s’accélère et les enchaînements rapides se succèdent avec bonheur. Les mouvements sont fluides et les danseurs semblent prendre un réel plaisir à cette écriture chorégraphique différente de celle qu’ils pratiquent habituellement.
Béatrice Massin, devenue une ambassadrice de la danse baroque en France et à l’étranger, et la fait découvrir au public du théâtre National de Chaillot lors d’une journée : L’artiste et son monde, qui lui a été consacrée.

Jean Couturier

Théâtre National de Chaillot, Paris du 9 au 18 mars.       

 

Fukushima cinq ans après

 

Fukushima,  cinq ans après.

 

FukushimaPlusieurs collectifs se sont installés, ce mois-ci, à la Parole Errante d’Armand Gatti à Montreuil pour présenter films, poèmes, installations plastiques, musiques, débats politiques, artisanat et peintures. Le 11 mars, Bruno Boussagol, grand explorateur de Tchernobyl, avait invité ses amis japonais, pour commémorer les désastres de  Fukushima…
À l’entrée, une Installation pour cent visages en suspension d’Alexandra Fontaine: soit six masques terreux environnés de messages en japonais, au-dessus d’un amas de pierres funéraires. La sculpteuse, qui a vécu au Japon, délivre ici un message d’une grande force poétique.

 Il y a aussi une importante exposition d’œuvres plastiques autour d’Armand Gatti et des stands de livres. Bruno Boussagol présente la soirée avec d’abord un film : Le Canon des petites voix, de Kamanaka Hitomi, sur les désastres causés par l’explosion de la centrale nucléaire, en 2011, la vie quotidienne des habitants qui sont partis ou ceux qui restent, tentant courageusement de désamianter les terrains près des écoles, la séparation des couples, les départs et les retours, après les évacuations forcées dans un rayon de 20 à 30 km autour de la centrale, selon le taux de contamination au césium. Mais aucune aide n’est prévue; les familles, informées des risques pour les enfants, ont dû partir ou vivre là, avec une angoisse quotidienne.
Dans un temple bouddhique abritant un jardin d’enfants, la vie tourne autour des gestes à accomplir pour éviter l’exposition interne et externe, contrôler chaque aliment, traquer les radiations dans l’air et le sol, dosimètre et pelle à la main. Les mères se partagent les cartons de légumes qui arrivent au temple de tous les coins du Japon, cuisinent ensemble, organisent des vacances pour les enfants, mais se sentent trahies par les autorités.
L’avenir de Fukushima peut pourtant se lire dans celui de Tchernobyl, il y a vingt-cinq ans déjà,  avec nombre de cancers de la thyroïde apparaissant chez enfants et adolescents, dix à quinze ans plus tard,  et ceux des adultes continuant à progresser…
 Ensuite Gérard Bournet a présenté Franckushima, un essai graphique. Comment appréhender l’univers de la radioactivité dont le propre est d’être invisible, inodore, sans goût ni saveur ? Cinq ans après Fukushima, la liquidation du désastre a, du moins en grande partie, permis sa banalisation et son oubli généralisé. À travers une démarche documentaire et graphique,  l’auteur veut faire de ce livre, une « caisse de résonance sur les catastrophes nucléaires ». Pour mieux nous préparer, dit-il, à celle qui nous guette en France!
Et Bruno Boussgol parla aussi de Tchernobyl, le nuage sans fin, une bande dessinée réalisée par Ming avec l’Association française des malades de la thyroïde.

 Edith Rappoport

 D’autres soirées sont prévues, dans le cadre de  Nous la forêt qui brûle,  Maison de l’Arbre de Montreuil
9 rue François Debergue 93100 Montreuil jusqu’au 31 mars

http://paroledemain.jmdo.com, : laparoledemain@gmail.com  

 

Cavafis,poète grec d’Alexandrie

Cavafis, poète grec d’Alexandrie, d’après la traduction d’Arnaud Roy, conception et mise en scène de Dimitra Pandora

 CavafisGrec, mais né et mort à Alexandrie, Constantin Cavafy (1863-1933) fut un poète singulier et secret. Fonctionnaire, il mena une vie solitaire et séparée du monde. Avec une rare sensibilité, il impulsa une résonance profonde à l’expérience intense de rencontres viriles, interdites en son temps. Il écrit en transposant le désir en contemplation méditative: paysage, visage, antique ou contemporain : «Un lointain écho de ces jours de plaisir, un écho de ces jours m’est revenu tout à l’heure, quelque chose de l’ardeur mutuelle de notre jeunesse. »
Temps passé et temps présent se confondent chez lui à travers une même vision du monde qui décèle toujours une population exclue, de siècle en siècle. Neuvième enfant d’une famille bourgeoise ruinée lors de la dépossession par les Anglais, des commerçants grecs du coton, l’écrivain  fut particulièrement à l’écoute des oppressions politiques, religieuses ou morales.

Avec une vision tragique du monde, il conjugue le déclin de l’empire hellénistique avec celui de la colonie grecque d’Égypte au XX ème siècle, mais aussi avec une critique ironique de notre modernité. En 1872, sa famille émigra en Angleterre avant de revenir à Alexandrie, mais sans espoir de retrouver sa fortune passée. Le grec Constantin Cavafy conservera toutefois durant trente ans, un poste de petit fonctionnaire dans une administration égyptienne contrôlée par les Anglais…
Dimitra Pandora offre au public l’écoute grave et éclairée du sentiment douloureux de solitude, à travers les réminiscences des plaisirs perdus, entre visions impressionnistes et rappels aigus de sensualité. elle montre bien comment l
’écriture fulgurante du poète saisit en les revivifiant des instants existentiels, grâce à l’impression proustienne à nouveau ressentie d’un lieu ressurgi, d’un visage reconnu : «Désirs et sensations, voilà mon apport à l’Art. »
Le poète, (Sarantos Rigakos), assis sur un banc, de dos, regarde la mer et ses vagues, ou bien marche patiemment le long du rivage, investi par la puissance de l’horizon lointain. Avec des images vidéo, cette mise en scène  nous fait sentir la force de l’imaginaire et la nécessité de la rêverie. Dans Ithaque, Cavafy se compare à Ulysse, et dans Antoine abandonné des dieux, à un héros antique.
Les belles comédiennes impliquées dans cette aventure, Caroline Rabaliatti, Dimitra Pandora et Athina Axiotou, traduisent le sens d’une vie intense : le salut par la création poétique.
Ainsi, avec des mots-poèmes qui sortent d’une boîte de Pandore que l’on rangerait pour former un recueil, elles font entendre une parole personnelle et pourtant partagée.
 Un joli théâtre avec de beaux objets, un écritoire ancien, une plume d’écrivain, aux lumières tamisées… Sur le plateau, se tient sévère et muette, debout ou bien assise auprès de la flamme d’une bougie, la Muse de l’Art, figure mélancolique de jeune femme à la longue robe noire et inspiratrice du poète.
 Avec humour et gravité, mouvements  ordonnancés, apparitions et disparitions fugitives, les actrices révèlent les mouvements pudiques d’une âme hantée par les regrets, les méprises et une présence au monde marginalisée : « Comme les corps de beaux défunts… C’est à de tels corps que ressemblent les désirs qui nous ont quittés. Sans s’être accomplis, sans avoir connu, ne fût-ce qu’une seule nuit de plaisir ou un matin radieux. »
Ce spectacle poétique est un moment délicat dédié à l’art, à l’amour et à la politique, à travers toutes les formes de dissidence, et u
n poème comme Murailles révèle en même temps toute la souffrance d’être : «Sans préméditation, sans merci, sans vergogne, Tout autour de moi, ils ont élevé des hautes murailles … Mais je n’ai jamais entendu le martèlement des maçons ni l’écho de leurs voix. Imperceptiblement, ils m’ont enfermé hors du monde. »
Mais heureusement restent, comme dans ce spectacle, la poésie immuable et les songes vivaces.

 Véronique Hotte

 Spectacle vu le 7 mars à la Maison d’Europe et d’Orient, 3 passage Hennel 75012 Paris.

Paroles de femmes n°2: Garde barrière et garde fous

Garde barrière et garde fous, d’après l’émission Les Pieds sur terre par Sonia Kronlund, Monique garde barrière, reportage d’Olivier Minot, et Les Travailleurs de l’ombre: Garde-fou, jusqu’au bout de la nuit, reportage d’Elodie Maillot, mise en scène de Jean-Louis Benoit

BER160307104Le théâtre, ces derniers temps, fait feu de tout bois et n’en finit pas d’adapter, de créer des spectacles à partir de lettres, romans, nouvelles, essais  de philo ou de sociologie, discours politiques, modes d’emploi, etc. et-mais c’est plus rare-d’interviews comme ceux que Jean-Louis Benoit a mis en scène à partir d’une émission (2008 et 2007) de France-Culture.
  Pour faire entendre la parole de femmes qui n’ont pas grand chose à voir entre elles:  Monique, garde-barrière SNCF, le jour dans la campagne profonde, et Myriam, infirmière de nuit à l’hôpital psychiatrique Sainte-Anne, au cœur même de Paris… Mais toutes les deux, la cinquantaine, se retrouvent seules pendant de longues heures de solitude dans un travail souvent ingrat, et mal payé, peu reconnues, mais aux lourdes responsabilités (ni l’une ni l’autre n’ont droit à l’erreur!). Et obligées de faire avec et selon des horaires précis qui règlent leur vie la plus intime, avec l’obligation absolue de veiller à la conservation des représentants de l’espèce humaine… Qu’ils soient assis dans leur voiture, parfois fous de la route et donc inconscients du danger que représente le passage d’un train, ou allongés, en proie aussi à différentes formes de folie, dormant peu dans leur lit d’hôpital.
Des travailleuses comme tant d’autres absolument sans défense et peu représentatives qui intéressent donc peu les syndicats et les politiques, et qui font déjà, ou vont faire les frais des injustices et casses  économiques et politiques dans notre douce France.
Comme Monique, à l’heure des TGV, finalement peu rentables parce que trop chers, et de l’informatique. Surtout quand la SNCF exige la rentabilité et se fout royalement, avec la bénédiction de l’Etat, des lignes secondaires (fréquents retards, travaux entraînant des suppressions de trains, absence au dernier moment du conducteur donc annulations de train sans aucune compensation pour les clients (on ne dit plus usagers, vous saisissez la nuance!) , mise en place au dernier moment pour remplacer une motrice défaillante  d’un car roulant de nuit d’Aurillac à Paris (si, si c’est vrai), etc.).
Ou comme Myriam qui va encore devoir travailler davantage à cause de la diminution de personnel à outrance dans les hôpitaux.  Toutes deux ne savent pas de quoi leur avenir sera fait, et la SNCF, une fois de plus n’a rien anticipé… Ses usagers, comme les malades hospitalisés, devront s’adapter…
Ces interviews, avec leur langue simple et directe, remplacent bien des leçons d’économie politique et mettent le doigt, là où cela fait mal! Mais on peut parier qu’aucun ministre, député, conseiller général, maire ou représentant de parti politique ne fera le déplacement jusqu’au Théâtre de l’Aquarium!

  Sur le plateau, juste une chaise et une table, et en fond de scène, des parois transparentes- décor simple et rigoureux  de Jean Haas- qui vont aussi servir d’écran pour les vidéos de Pascal Sautelet: un beau paysage de voie en rase campagne, ou les visages tourmentés de patients anxieux qui ne trouvent pas le sommeil dans leur lit d’hôpital.
  La mise en scène de Jean-Louis Benoit est précise et efficace. Et Léna Bréban que l’on a pu voir jouer avec Jacques Livchine, Pascal Rambert, Alain Françon ou déjà Jean-Louis Benoit, se révèle être une fois de plus une bonne comédienne et très à l’aise dans ces deux personnages. Diction impeccable, aucune criaillerie et une formidable présence:  elle sait créer une véritable émotion, sans tomber dans le pathos.
L
e premier texte nous a paru plus juste et plus convaincant: nous pénétrons dans un univers rural inconnu de la plupart des spectateurs, qui fleure bon les années soixante et dont nous reprendrions bien une louche. Le deuxième nous a semblé plus conventionnel: sans doute, sommes-nous en général plus familiarisés avec la vie d’un hôpital, de visu ou par le biais d’innombrables films ou séries télé, voire par des spectacles de théâtre comme celui d’Olivier  Saladin, tout à fait remarquable dans un monologue de Daniel Pennac au Théâtre de l’Atelier (voir Le Théâtre du Blog).
Reste à savoir si ces deux monologues font une soirée de théâtre ? Pas si sûr… Il en aurait peut-être fallu un troisième. Mais bon, un coup de Cartoucherie un soir de printemps avec ses arbres remplis d’oiseaux, cela ne se refuse pas  et vous y découvrirez une comédienne, si vous ne la connaissiez pas.

Philippe du Vignal

Théâtre de l’Aquarium, Cartoucherie de Vincennes, jusqu’au 26 mars. T: 01 43 74 99 61.
Excellente nouvelle: François Rancillac, directeur du Théâtre de l’Aquarium, après les basses manœuvres du cabinet de Fleur Pellerin qui voulait le virer, a enfin été reconduit dans ses fonctions, suite à une mobilisation sans précédent (voir Le Théâtre du Blog)!

 
 

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