En votre aimable compagnie, textes des résidents du Glandier

 

En votre aimable compagnie  textes des résidents du Glandier, mise en scène de Marie-Pierre Bésanger

 

nouvelles-zebrures_1« Les auteurs vivent au Centre du Glandier, certains travaillent au Centre d’aide par le travail,  d’autres sont en foyer de vie. Ils ont écrit leur urgence à dire, à être entendus, Ils parlent de «l’implosité du vivant» et c’est à nous que leur écriture s’adresse. »
Gianni Fornet,  en résidence à la Maison des auteurs de Limoges,  a mené un atelier dans ce foyer de Tulle, où il a recueilli des textes étonnants. Leur force et leur profonde réalité, intime et universelle,  l’ont poussé à partager cette parole avec un public «extérieur».
 Deux comédiens se sont emparés de ce matériau brut, avec une distance telle qu’ils  font ressortir le style de chaque auteur. L’humour n’est pas loin ; en tous cas, nous sourions à l’impact des mots. Gianni Fornet nous  livre sur le vif ses commentaires, éclairant le contexte, et de petites vidéos nous mettent dans l’ambiance. L’un des résidents, Nicolas, ne sait pas parler mais, jovial, s’exprime à sa manière: filmé, il en nous fait visiter l’ancienne chartreuse corrézienne de son point de vue, poétique. On découvre aussi l’étrange graphie de Marc Gleiser dont la prose somptueuse charrie la chair des mots dans son Texte aux acteurs.
«Parler, écrire, c’est tendre vers l’autre », résume la metteuse en scène qui a donné à entendre ces personnes, avec finesse, sans appel à la compassion. Mais dans ce va-et-vient entre oralité et écrit, on entend très bien la différence entre dire et mettre à distance en racontant. « Jadis, j’ai eu beaucoup d’ennuis, écrit une femme.» Dans ce «Jadis» («Il était une fois»), réside la posture de l’écrivain, fût-il dans l’autofiction.

  Certaines rencontres d’écriture aboutissent à de belles expériences théâtrales. En votre aimable compagnie en fait partie, comme le spectacle de Laurence Vielle, René qu’est qui te fait vivre, joué l’an dernier à la Maison des Métallos à Paris (voir Le Théâtre du Blog). Cette lecture, présentée aux Rencontres littéraires francophones de Limoges,  pourrait avoir une suite.
Et on retrouvera Marie-Pierre Bésanger aux prochaines Francophonies en Limousin en septembre prochain, avec Tu iras la chercher de Guillaume Corbeil,  et Gianni-Gregory Fornet avec les jeunes de la ville de: Ceux qui marchent-Itinérance de la jeunesse dans la ville: résidence d’écriture in situ, et réalisation d’une pièce multi-media sur la vie d’un groupe de jeunes de Niš (Serbie) en septembre 2015 (festival Urban Fest 11).

 Mireille Davidovici

 Nouvelles Zébrures, organisé par la Maison des auteurs jusqu’au 9 avril. www.les francophonies.fr


Archive pour 3 avril, 2016

En votre aimable compagnie, textes des résidents du Glandier

 

En votre aimable compagnie  textes des résidents du Glandier, mise en scène de Marie-Pierre Bésanger

 

nouvelles-zebrures_1« Les auteurs vivent au Centre du Glandier, certains travaillent au Centre d’aide par le travail,  d’autres sont en foyer de vie. Ils ont écrit leur urgence à dire, à être entendus, Ils parlent de «l’implosité du vivant» et c’est à nous que leur écriture s’adresse. »
Gianni Fornet,  en résidence à la Maison des auteurs de Limoges,  a mené un atelier dans ce foyer de Tulle, où il a recueilli des textes étonnants. Leur force et leur profonde réalité, intime et universelle,  l’ont poussé à partager cette parole avec un public «extérieur».
 Deux comédiens se sont emparés de ce matériau brut, avec une distance telle qu’ils  font ressortir le style de chaque auteur. L’humour n’est pas loin ; en tous cas, nous sourions à l’impact des mots. Gianni Fornet nous  livre sur le vif ses commentaires, éclairant le contexte, et de petites vidéos nous mettent dans l’ambiance. L’un des résidents, Nicolas, ne sait pas parler mais, jovial, s’exprime à sa manière: filmé, il en nous fait visiter l’ancienne chartreuse corrézienne de son point de vue, poétique. On découvre aussi l’étrange graphie de Marc Gleiser dont la prose somptueuse charrie la chair des mots dans son Texte aux acteurs.
«Parler, écrire, c’est tendre vers l’autre », résume la metteuse en scène qui a donné à entendre ces personnes, avec finesse, sans appel à la compassion. Mais dans ce va-et-vient entre oralité et écrit, on entend très bien la différence entre dire et mettre à distance en racontant. « Jadis, j’ai eu beaucoup d’ennuis, écrit une femme.» Dans ce «Jadis» («Il était une fois»), réside la posture de l’écrivain, fût-il dans l’autofiction.

  Certaines rencontres d’écriture aboutissent à de belles expériences théâtrales. En votre aimable compagnie en fait partie, comme le spectacle de Laurence Vielle, René qu’est qui te fait vivre, joué l’an dernier à la Maison des Métallos à Paris (voir Le Théâtre du Blog). Cette lecture, présentée aux Rencontres littéraires francophones de Limoges,  pourrait avoir une suite.
Et on retrouvera Marie-Pierre Bésanger aux prochaines Francophonies en Limousin en septembre prochain, avec Tu iras la chercher de Guillaume Corbeil,  et Gianni-Gregory Fornet avec les jeunes de la ville de: Ceux qui marchent-Itinérance de la jeunesse dans la ville: résidence d’écriture in situ, et réalisation d’une pièce multi-media sur la vie d’un groupe de jeunes de Niš (Serbie) en septembre 2015 (festival Urban Fest 11).

 Mireille Davidovici

 Nouvelles Zébrures, organisé par la Maison des auteurs jusqu’au 9 avril. www.les francophonies.fr

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