Une aventure de Sherlock Holmes

Une aventure de Sherlock Holmes, d’après le roman de sir Arthur Conan Doyle, adaptation et mise en scène de Nathalie Veneau

 Vallee-de-la-Peur_06 Conan Doyle, écrivain écossais d’origine française (1859-1930),  fut médecin et notamment ophtalmologue  de 1882 à 1891 à Portsmouth. Il écrivit en même temps, Une Etude en rouge, qui, en 1887, obtient un grand succès et donna ses lettres de noblesse au roman policier. Il y créa le personnage de Sherlock Holmes, un détective, expert en criminologie qui, avec son ami, le docteur Watson, va désormais résoudre de complexes énigmes. Avec un immense succès.
Conan Doyle écrivit aussi quelques pièces de théâtre. Et les aventures de Sherlock Holmes, notamment et  depuis 1932, Le Chien des Baskerville, furent très souvent adaptées au cinéma par des réalisateurs anglais.
Dans La Vallée de la peur qui est à la base de cette adaptation théâtrale, le  fut aussi  au cinéma, il y a déjà juste un siècle! Le célèbre détective reçoit un message l’avertissant de l’assassinat de Douglas, au manoir de Birlstone, dans le Sussex en 1890. L’inspecteur MacDonald de Scotland Yard vient aussi lui annoncer la nouvelle et ils partent donc sur place.
Douglas a été tué d’un coup de carabine au visage. Méconnaissable… mais il porte les bagues du châtelain, sauf son alliance et a un curieux tatouage sur l’avant-bras.  Et quelqu’un a laissé un carton sur lequel est écrit : VV 341.  Et il y a une empreinte de pied taché de sang sur la fenêtre.
 Nouvelle et difficile enquête pour Sherlock Holmes qui va vite éliminer des suspects: l’ami et la femme du défunt, et démontrer finalement que le mort n’est pas le maître de maison mais un homme qui le poursuivait depuis l’Amérique.
Douglas, de son vrai nom, Birdy Edwards, avait traqué une bande d’assassins, les Éclaireurs dirigés par Mc Ginty,  en s’infiltrant dans leur réseau. Il avait changé de nom, avait été tatoué de leur marque, et  en  quatre mois,  il les avait fait tomber et plusieurs avaient été condamnés à mort. Mais ceux qui étaient en prison avaient juré de se venger et, une fois sortis, l’ont pourchassé. On ne vous dévoilera pas la fin comme nous l’a demandé l’adaptatrice et metteuse en scène. Ce qui ne change pas grand chose au plaisir ou au déplaisir que l’on peut avoir  à suivre son spectacle…
Les personnages :  John Watson, médecin et romancier, et seul véritable ami de Holmes qui a participé à la guerre en Afghanistan,  et sait parfaitement manier une arme avec sang-froid. Sherlock Holmes  qui va se retrouver face à son vieil ennemi, le professeur Moriarty. MacDonald, inspecteur de Scotland Yard, très ambitieux et impatient, souhaite résoudre en premier l’énigme de ce meurtre.
Il y a aussi White Mason un détective de province, à l’humour caustique, et très perspicace. Cecil Barker est lui, un ami de longue date de Douglas, a une certaine complicité avec Ivy sa femme. Elégant  et réputé pour ses nombreuses conquêtes féminines.
Ivy Douglas, femme discrète et dévouée à son mari, se retrouve veuve à trente ans mais ignore tout du passé de son époux, Quant à John Douglas, cet aventurier a longtemps vécu en Amérique où il s’est sans doute fait des ennemis.

  « Les histoires criminelles, dit Nathalie Venau, n’ont de cesse de fasciner les gens ! Qui n’a pas rêvé dans la vraie vie, de se transformer en détective afin d’élucider un meurtre.L’histoire possède tous les atouts d’une bonne intrigue policière : un crime sanglant, des indices étranges, et un coup de théâtre final surprenant ».  Mais les  adaptations de polars au théâtre  relèvent du casse-gueule.
Nathalie Veneau «pense rendre tout ceci réel».
Oui, mais comment ? Il existe des parentés certaines entre polar et scène. Conan Doyle a écrit des pièces. Agatha Christie a écrit aussi dix-neuf textes pour le théâtre,  dont cinq tirés de ses romans, dont le célèbre Dix petits nègres.
Et il y a tout un jeu subtil entre illusion et réel, entre réalité et fiction qui fait les bonnes adaptations  d’un polar, récit d’un fait divers, qui a quelque chose à voir avec la  mimesis  théâtrale. 
Ce qui doit aussi se traduire avec le cadre, toujours très important dans une enquête policière, quel que soit le milieu social, et ici le décor est bien chichiteux !
Côté scénario, Agatha Cristie avait finement vu  que le gros défaut des pièces policières relève d’une trop grande fidélité aux récits originaux. Nombreux personnages et fausses pistes, conduisent à des intrigues  complexes, qu’il faut absolument élaguer, si on veut être efficace sur une scène où, faute de temps, on  doit aller au fait. Ici manque une véritable dramaturgie, une bonne mise en scène réalisée avec rythme, une solide direction d’acteurs, et des comédiens au métier incontestable. Et donc très vite, l’ennui s’installe. Dommage. 

 Pas la peine de vous déplacer mais pour vous consoler, vous pouvez lire le roman chez vous, ou en buvant un pastis anglais sur les bords de la Seine en crue, et/ou regarder le film The Triumph of Sherlock Holmes (1935) qui en a été tiré : Archive.org

Philippe du Vignal

Vingtième Théâtre 7 rue des Plâtrières 75020 Paris, jusqu’au 3 juillet.

 

 

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Archive pour 7 juin, 2016

Les Palmiers sauvages

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Les Palmiers sauvages d’après le roman de William Faulkner, mise en scène de Séverine Chabrier

Les Palmiers sauvages /Si je t’oublie Jérusalem sont deux nouvelles du célèbre écrivain américain (1897-1952), avec des chapitres de l’une et l’autre en alternance. William Faulkner raconte la vie d’Harry Wilbourne, un interne qui travaille dans un hôpital de La Nouvelle Orléans. Il a vingt-sept ans quand il rencontre Charlotte Rittenmeyer, une  sculptrice de vingt-quatre ans, mariée, deux enfants.
Passion subite et réciproque : il s’enfuit avec elle, d’abord à Chicago, puis dans le Wisconsin, et de nouveau à Chicago, puis à un chalet dans l’Utah,  et enfin dans un cabanon au bord de la mer, à la Nouvelle Orléans.  Aucun retour possible en arrière et une fuite en avant presque désespérée, pour vivre cette folle passion sans savoir où aller… Ils ne veulent pas d’enfant et l’un et l’autre ont du mal à se l’avouer mais leur amour-passion est vouée à l’échec et ne peut les mener qu’à une sorte d’art de mourir, et finalement à la mort. «Combien de fois, on a fait l’amour, en tout ? Combien de fois, on fait l’amour dans toute une vie?» se demande Charlotte, épuisée. 

  Les textes et scénarios de William Faulkner ont souvent fasciné les metteurs en scène de théâtre et les réalisateurs de cinéma (Le Grand sommeil d’Howard Hawks en 46, et Le Port de l’angoisse (1944)-tous deux d’Howards Hawks avec le couple mythique et modèle : Humphrey Bogart et Lauren Bacall-et il y a trois ans Tandis que j’agonise de James Franco, qu’avait aussi monté au théâtre, avant la seconde guerre mondiale, Jean-Louis Barrault, encore tout jeune. Et il y eut aussi Requiem pour une nonne adapté par Albert Camus en 1956.
  Séverine Chabrier, à la fois musicienne et actrice, a voulu porter à la scène ce texte et elle-même légèrement en retrait, improvise au piano pour soutenir les répliques des acteurs. « Ici, dit-elle, avec raison, c’est aussi une descente aux enfers, une précarité qui gagne, une sauvagerie, celle de la nature, du corps engrossé, qui prend le dessus ; un trajet particulièrement clair qui, libératoire à l’origine, finit par l’agonie (Charlotte)  et l’enfermement (Harry) et où chaque étape rature la précédente ».
Oui, mais voilà, comment faire passer sur un plateau de théâtre, cette histoire d’amour-passion qui est aussi celle d’un long voyage où il faut faire attention à la moindre dépense, et qui épuise nerveusement ses protagonistes? « Ainsi, ce n’est pas en moi que tu crois, dit Harry à Charlotte, que tu as confiance, c’est en l’amour. Je ne dis pas moi seulement, mais n’importe quel homme ? » Et elle avoue : «Oui, c’est en l’amour ». Comment dire cette sensualité, et cette quête personnelle sur fond de paysage aux palmiers sauvages constamment sous le vent ?
Le spectacle avait déjà été présenté en 2014 à Montreuil, mais nous ne sommes pas aussi enthousiastes que Véronique Hotte! (voir Le Théâtre du Blog)
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Sur le plateau nu, des lits pliants, des sommiers métalliques, de nombreux matelas en mousse posés à même le sol, un longue table pliante, au premier plan, un tourne-disques pour trente-trois tours qui ne finit pas de tourner, en fond de scène une vieille bibliothèque renversée, et côté jardin, des caisses en plastique bleu de bouteilles  de bière qu’Harry va déplacer à l’avant-scène, un haut rayonnage (le même que dans sa mise en scène du Déjeuner chez Wittgenstein (voir Le Théâtre du Blog) avec des boîtes de conserve soigneusement empilées;  et côté cour, un piano droit sur lequel Séverine Chabrier improvisera pendant le spectacle.
  Les deux acteurs, la plupart du temps à peu près nus- avec juste une hideuse ceinture en coton blanc pour camoufler la boîte-émetteur H.F., ou en slip noir ou blanc, c’est selon, essayent de nous faire croire qu’ils font l’amour devant nous, juste un peu cachés, et ne parlant à peu près tout le temps qu’au micro. Ils font de leur mieux mais mission impossible…
  L’ennui dans cette histoire-par ailleurs bien gérée par l’équipe de techniciens de Berthier-ce sont les stéréotypes scéniques actuels auxquels Séverine Chavrier recourt sans état d’âme, croyant sans doute être dans le vent?  Et on a droit, une fois de plus à ce clichés scénographiques : chaises empilées, avec à côté une petite rangée de fauteuils rouges de salle, drap couvert de sang pour montrer l’avortement pratiqué sur Charlotte par Harry, trois lampadaires en bois avec abat-jour très laids des années cinquante dispensant une lumière tamisée, comme pour dire que William Faulkner se situe dans un temps qui n’est plus le nôtre alors que les jeunes gens sont restés les mêmes, etc.?,  gros ventilateur de cinéma pour souffler des feuilles mortes, visages filmés et retransmis en gros plan sur écran en fond de scène, titres projetés en gros caractères, noirs brutaux, avec à la fin, une lumière très blanche au-dessus des gradins, scènes filmées par une caméra infra-rouge, ou encore déambulations d’Harry sur les passerelles de la cage de scène.
Et bien entendu, un recours incessant à la vidéo avec des paysages filmés en noir et blanc comme un train, une jetée où on voit Charlotte devant des vagues en furie, en noir et blanc,  ou Harry qui marche sur une plage et ensuite résistant mal aux vagues, ou deux images fixes de films porno doux… Bref, désolé, mais pas une once d’originalité dans cette mise en scène, quand même assez prétentieuse, reprend ce que l’on voit partout et depuis des années.

 De quoi épater les bourgeois ? Mais qui peut encore être sensible à ce petit cocktail de texte souvent monologué, avec performance, vidéos en tout genre, musique d’accompagnement en direct mais amplifiées au piano, logorrhées au micro sur fond de musique enregistrée invasive, bruitages très forts mais aussi cris et chuchotements et, à la fin , comme dans une performance des années soixante, la chute provoquée-et sans doute-symbolique!- des boîtes de conserve. Tous aux abris…
Soyons honnêtes: il y a de brefs moments où quelque chose qui ressemblerait à une certaine émotion se passe dans les dialogues qu’échange le couple. Mais cette mise en scène de l’œuvre du grand romancier, telle que l’a revue Séverine Chavrier qui semble souvent aller à la ligne, ne fera pas date. Et, malgré la présence des deux acteurs tout à fait méritants, reste à comprendre comment ce grand moment de théâtre contemporain a été aidé par la DRAC/Ile de France et est arrivé jusqu’aux Ateliers Berthier…

Philippe du Vignal

Odéon-Théâtre de l’Europe, Ateliers Berthier 1 rue André Suarès, Paris 17 ème. T: 01 44 85 40 40 jusqu’au 25 juin.
Les Palmiers sauvages est publié aux éditions Gallimard.

 http://www.dailymotion.com/video/x426jz3

La nouvelle saison du Théâtre National de Strasbourg

 La nouvelle saison du Théâtre National de Strasbourg:

 NordeyStanislas 2_©LINDERBenoit_2999Stanislas Nordey peut sourire: sa dernière création, Je suis Fassbinder de Falk Richter a été plébiscitée par le public et la critique à Strasbourg, en région et à Paris, et  la saison qui s’achève, la première sous sa direction et il a pris des risques-a atteint 72.000 spectateurs, avec seize spectacles dont dix auteurs vivants, trois  modernes: Bertolt Brecht, Luigi Pirandello et Paul Celan, et des classiques dont Les Liaisons dangereuses de Choderlos de Laclos et La Princesse de Clèves de Madame de La Fayette.
Les auteurs contemporains, Pascal Rambert, Falk Richter, Wajdi Mouawad ont eu une écoute de qualité et  une confiance dans les grandes salles.
La nouvelle saison s’annonce continue sur ces mêmes voies audacieuses avec neuf créations, au lieu de trois l’an passé. Le directeur du Théâtre National de Strasbourg, en bon pédagogue, a rappelé au public que les seuls classiques ne font pas les grandes œuvres…Pourtant  seront montés par de grands maîtres d’œuvre : Iphigénie en Tauride de Goethe par Jean-Pierre Vincent, Baal de Bertolt Brecht par Christine Letailleur, Le Temps et la chambre de Botho Strauss par Alain Françon, Le Froid augmente avec la clarté de Thomas Bernhard par Claude Duparfait. Et Charles Berling et Léonie Simaga créeront Dans la solitude des champs de coton de Bernard-Marie Koltès.
Au programme encore: Novus Angelus l’AntiFaust par Sylvain Creuzevault. Stanislas Nordey, lui, créera Erich von Stroheim de Christophe Pellet, et Blandine Savetier s’attaquera à Neige d’Orhan Pamuk. Adel Hakim,  montera Des roses et du jasmin avec le Théâtre national palestinien.
Du côté des artistes associés, Julien Gosselin crée 2666 de Roberto Bolano au Festival d’Avignon, et Lazare conçoit Sombre Rivière-Vita Nova, et Ludovic Lagarde Providence d’Olivier Cadiot. Thomas Jolly, lui, créera au Festival d’Avignon avec les élèves de l’École,  Le Radeau de la Méduse de Georg Kaiser.
Des mythes antiques revisités sont accueillis, comme Médée, poème enragé par Jean-René Lemoine mais Médée Matériau par Anatoli Vassiliev. Et un classique, Dom Juan de Molière par Jean-François Sivadier.
«Il s’agit de bouger soi-même, dit le directeur et metteur en scène mais aussi de faire bouger les lignes. La traversée de l’aventure ne peut s’accomplir que collectivement : les œuvres circulent, grâce à l’intervention des artistes associés à l’École, qui font une création au T.N.S.  puis travaillent avec les élèves, la saison suivante.
La nouvelle promotion: le Groupe 43 investit les lieux en septembre prochain: avec douze apprentis-comédiens, six filles dont cinq «non blanches», et six garçons: un miroir enfin réactualisé de notre réalité, et deux futurs metteurs en scène, un apprenti dramaturge, quatre apprentis-scénographes, et six futurs régisseurs. Tous vont travailler avec Alain Françon, Jean-Pierre Vincent, Claude Duparfait, Vincent Goethals, Lazare, Françoise Bloch, metteuse en scène belge, Christian Colin, Véronique Nordey, et enfin avec Julien Gosselin pour le spectacle de sortie.
Stanislas Nordey est indéniablement porteur d’un enthousiasme communicatif, avec une attention qu’il prête au verbe, aux êtres et à l’art du théâtre.

Véronique Hotte

Festival d’Avignon: l’Ecole y sera présente Le Radeau de la méduse, mise en scène de Thomas Joly, du 17 au 20 juillet à 15h au Gymnase du Lycée Saint-Joseph, et avec Stoning Mary de Mathieu Bauer, du 22 au 24 juillet à 15h à La Chartreuse de Villeneve-lès-Avignon.
 Et le T.N.S. rendra un hommage à Valérie Lang, en lien avec la parution de ses textes parus  aux Solitaires Intempestifs.

 

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Ce que l’arbre m’a raconté

Ce que l’arbre m’a raconté, d’Aristide de Monico, Nathalie Soussana et Yannick Thépault

 

  Le spectacle qui avait été créé au Théâtre de la vieille grille, est repris à Lilas en scène. « Ces histoires, dit Aristide de Monico, nous les avons mises dans la musique d’un arbre, et cet arbre, nous l’avons planté dans le shetl de Kasrilevkè, un village imaginaire créé par Sholem Aleikhem. À notre tour, nous avons plongé dans cet univers, nous avons cousu ensemble ces récits hassidiques selon la vieille dramaturgie du tailleur. Voilà comment s’est bâtie la charpente un peu bancale de notre maison de contes yiddish, dans cette bourgade juive mythique.»
Aristide de Monico se revêt d’une ceinture rouge et d’un chapeau, devant la projection d’un  pauvre shetl : «La terre est faite pour qu’on s’y installe et non pour qu’on la répande, il n’y a pas que les murs qui ont des oreilles, les arbres aussi! » L
a clarinette de Yannick Thépault répond avec ironie aux récits yddish et hassidiques qu’Aristide de Monico raconte avec verve, en s’adressant au tout puissant : «Nous possédons dans notre shetl, un lot de pécheurs, et toi un lot de pardons ! S’il y a des miracles, c’est parce que nous avons besoin d’y croire,  voyez comment les histoires racontées font des miracles. Il existe une chose que fous ne trouverez nulle part, il existe un lieu où vous trouverez cette chose, et toutes ces histoires, c’est l’arbre qui me les a racontées ». 
 Aristide de Monico, juste sur un plateau nu, emmène un auditoire complice, dans un voyage à la fois fascinant et plein d’humour.

Edith Rappoport

Spectacle vu à Lilas-en-Scène, rue Chassagnolle, Les Lilas (Seine Saint-Denis),  le 4 juin. T : 01 43 63 41 61.

 

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