La nouvelle saison du Théâtre National de Strasbourg
La nouvelle saison du Théâtre National de Strasbourg:
Stanislas Nordey peut sourire: sa dernière création, Je suis Fassbinder de Falk Richter a été plébiscitée par le public et la critique à Strasbourg, en région et à Paris, et la saison qui s’achève, la première sous sa direction et il a pris des risques-a atteint 72.000 spectateurs, avec seize spectacles dont dix auteurs vivants, trois modernes: Bertolt Brecht, Luigi Pirandello et Paul Celan, et des classiques dont Les Liaisons dangereuses de Choderlos de Laclos et La Princesse de Clèves de Madame de La Fayette.
Les auteurs contemporains, Pascal Rambert, Falk Richter, Wajdi Mouawad ont eu une écoute de qualité et une confiance dans les grandes salles.
La nouvelle saison s’annonce continue sur ces mêmes voies audacieuses avec neuf créations, au lieu de trois l’an passé. Le directeur du Théâtre National de Strasbourg, en bon pédagogue, a rappelé au public que les seuls classiques ne font pas les grandes œuvres…Pourtant seront montés par de grands maîtres d’œuvre : Iphigénie en Tauride de Goethe par Jean-Pierre Vincent, Baal de Bertolt Brecht par Christine Letailleur, Le Temps et la chambre de Botho Strauss par Alain Françon, Le Froid augmente avec la clarté de Thomas Bernhard par Claude Duparfait. Et Charles Berling et Léonie Simaga créeront Dans la solitude des champs de coton de Bernard-Marie Koltès.
Au programme encore: Novus Angelus l’AntiFaust par Sylvain Creuzevault. Stanislas Nordey, lui, créera Erich von Stroheim de Christophe Pellet, et Blandine Savetier s’attaquera à Neige d’Orhan Pamuk. Adel Hakim, montera Des roses et du jasmin avec le Théâtre national palestinien.
Du côté des artistes associés, Julien Gosselin crée 2666 de Roberto Bolano au Festival d’Avignon, et Lazare conçoit Sombre Rivière-Vita Nova, et Ludovic Lagarde Providence d’Olivier Cadiot. Thomas Jolly, lui, créera au Festival d’Avignon avec les élèves de l’École, Le Radeau de la Méduse de Georg Kaiser.
Des mythes antiques revisités sont accueillis, comme Médée, poème enragé par Jean-René Lemoine mais Médée Matériau par Anatoli Vassiliev. Et un classique, Dom Juan de Molière par Jean-François Sivadier.
«Il s’agit de bouger soi-même, dit le directeur et metteur en scène mais aussi de faire bouger les lignes. La traversée de l’aventure ne peut s’accomplir que collectivement : les œuvres circulent, grâce à l’intervention des artistes associés à l’École, qui font une création au T.N.S. puis travaillent avec les élèves, la saison suivante.
La nouvelle promotion: le Groupe 43 investit les lieux en septembre prochain: avec douze apprentis-comédiens, six filles dont cinq «non blanches», et six garçons: un miroir enfin réactualisé de notre réalité, et deux futurs metteurs en scène, un apprenti dramaturge, quatre apprentis-scénographes, et six futurs régisseurs. Tous vont travailler avec Alain Françon, Jean-Pierre Vincent, Claude Duparfait, Vincent Goethals, Lazare, Françoise Bloch, metteuse en scène belge, Christian Colin, Véronique Nordey, et enfin avec Julien Gosselin pour le spectacle de sortie.
Stanislas Nordey est indéniablement porteur d’un enthousiasme communicatif, avec une attention qu’il prête au verbe, aux êtres et à l’art du théâtre.
Véronique Hotte
Festival d’Avignon: l’Ecole y sera présente Le Radeau de la méduse, mise en scène de Thomas Joly, du 17 au 20 juillet à 15h au Gymnase du Lycée Saint-Joseph, et avec Stoning Mary de Mathieu Bauer, du 22 au 24 juillet à 15h à La Chartreuse de Villeneve-lès-Avignon.
Et le T.N.S. rendra un hommage à Valérie Lang, en lien avec la parution de ses textes parus aux Solitaires Intempestifs.
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