Les Vibrants
Festival d’Avignon:
Les Vibrants par la compagnie Teknaï, mise en scène de Quentin Defait
Parmi les nombreux spectacles sur la Grande Guerre, celui-ci reçu le label de la mission du Centenaire de la première guerre mondiale et ont été le coup de cœur du Club de la presse, au festival d’Avignon 2014. Eugène (Benjamin Brenière), jeune soldat engagé volontaire, qu’un éclat d’obus a laissé défiguré, est hospitalisé au Val-de-Grâce dans le service du docteur Morestin. Dans ce service des gueules cassées, où les miroirs sont absolument prohibés, une jeune infirmière fera tout pour le sortir de son mutisme.
Eugène a une fiancée, Blanche, jeune comédienne que, dans son état, il refuse de revoir. La grande Sarah Bernhardt (Amélie Manet), lors de sa tournée aux armées françaises, fait escale au Val-de-Grâce, invitée par le colonel Picot (Mathieu Hornuss) qui cherche à remonter le moral de ses hommes.
Elle rencontre Eugène, se prend d’affection pour lui, et lui apprend son métier puis lui offrira le rôle-titre de Cyrano de Bergerac, un comble pour le soldat dont le nez est une prothèse. Surprise : il apprend qu’il aura Blanche pour partenaire.
Le texte d’Aïda Asgarzadeh (qui joue aussi dans le spectacle) est bouillonnant d’intelligence et déploie de beaux ressorts dramaturgiques, bien relayés par les comédiens et la mise en scène. Cette saga humaine et historique rappelle la structure en fresque du Porteur d’Histoire d’Alexis Michalik, qui a triomphé à Avignon et au-delà avec lui aussi de jeunes comédiens.
Des rangées de tulle partagent le plateau en deux, et symbolisent les rideaux qui séparaient les lits d’hôpital. Malgré un espace réduit, les quatre jeunes comédiens passent facilement d’une scène à l’autre, en modifiant l’espace du plateau. Les masques, très réalistes, contribuent à l’unité esthétique du spectacle. On se laisse embarquer dans cette histoire émouvante et forte, grâce à une interprétation, des images et une travail sonore soignés… Autant de raisons d’aller voir la mise en scène de Quentin Defalt.
Julien Barsan
Théâtre de l’Alizé à 20h45 T. 04 90 14 68 70