Bingo, one man rose

Festival d’Avignon:

Bingo, one man rose d’après Blaise Cendrars, mise en scène de Raynald Flory

6 L’Exposition des Arts décoratifs de 1925 et l’Exposition coloniale de 1931 correspondent au succès de l’art «nègre»,  et à la véritable découverte de l’expression plastique de la culture noire, animiste et fétichiste.
 De même, la littérature orale de civilisations qu’elles soient blanches ou noires, s’impose comme une évidence. Aux Demoiselles d’Avignon (1907) de Pablo Picasso, répond en miroir et, en décalage temporel, L’Anthologie nègre (1921) de Blaise Cendrars, la prise en compte du continent noir, source, reviviscence et renouveau. L’imaginaire africain a été révélé à travers les lectures de contes oraux, œuvres d’art à la force vive et brute.

Le poète y rassemble des récits issus de légendes qui parlent de la création de l’univers, des animaux et des hommes, contes merveilleux significatifs d’une littérature orale. Bingo, one man rose,  avec le conteur Pascal Thétard, se présente comme une gourmandise colorée et acidulée. Il virevolte, pirouette pour signifier et vivre avec le spectateur une autre scène, une autre situation, un changement d’interlocuteur.

 Comme dans ce conte où Madame est suivie par un œuf qu’elle finit par poser sur une étagère au-dessus de son lit ; elle le couve, lui parle, et il finit par éclore en un mari qui, dès qu’il se montre égoïste, retourne dans son œuf, déposé sur l’étagère, selon le souhait de l’épouse. La vie ne se montre pas si compliquée, si on sait l’adapter à ses désirs premiers…

 La poésie pure semble aller de soi, recelant la lumière de tous les mystères.  Comme dans ces quelques vers de ce long poème Tu es plus belle que le ciel et la mer, avec la répétition célèbre et évocatrice dans ce refrain impératif : «Quand tu aimes il faut partir … Quitte ta femme, quitte ton enfant, quitte ton ami quitte ton amie …»

 Pascal Thétard, le soleil dans les yeux, invite à un voyage onirique radieux, scandé de pauses inattendues mais qui suivent son chemin parmi les broussailles emmêlées des contes et légendes où se retrouvent des comportements universels. Le comédien ne perd jamais le fil poétique de son histoire, tournant et dansant, se rapproche du public pour s’en s’éloigner plus tard, toujours présent sous l’éclairage évident des mots du poète.

Un spectacle vivant et rafraîchissant d’enfance et de modestie.

 Véronique Hotte

La Caserne des Pompiers, jusqu’au 26 juillet, relâche le 21 juillet, à 11h 45. T : 04 90 25 74 30.

 

 

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