Les Corvidés et Tâkasûtra

160709_rdl_0062Festival d’Avignon :

Sujets à vif: programme B

Les Corvidés  conception de Jonathan Capdevielle et Laetitia Dosch

 L’écrin du jardin de la Vierge accueille ces courts spectacles, coproduits par la SACD ( Dieu sait qu’elle a dû en voir de toutes les couleurs, la petite vierge blanche !) Deux imposants corbeaux nous saluent par des croassements. Puis, miracle, ils parlent! Et racontent leur quotidien de corbeaux de spectacles, leur plaisir de voir la Cour d’honneur en «plein écran», se comparent à leur «pote, le poulpe du spectacle d’ Angélica Liddell» ( voir Le Théâtre du Blog), nettement moins chanceux.

Jonathan Capdevielle dont on connaît le talent d’imitation, prête sa voix aux corvidés qui observent, commentent, plaisantent et n’hésitent pas à demander au responsable du lieu « de mettre les belles nanas» au premier rang.
 Mathieu Bauer, directeur du Centre Dramatique de Montreuil, présent à cette représentation, se fait traiter d’Harry Potter ! Et on a aussi droit à une  parodie, sur le mode corbeau, des fameuses trompettes de Maurice Jarre qui précèdent les spectacles du Festival et du Théâtre National de Chaillot, ex-T.N.P. de Jean Vilar, ! Et bien sûr, on ne résiste pas à la blague du corbeau qui a «des heures de vol » !

Après ce prélude-le seul moment vraiment réussi du spectacle-Laetitia Dosh et Jonathan Capdevielle entrent en scène. Lui, en noir, elle, en long fourreau échancré . A la question qu’elle lui pose : «As-tu sucé récemment? » on comprend vite qu’ils sont des vampires, chauves-souris humaines en quête de sang mais aussi de chair fraîche, avec  des dialogues assez crus !  Ensuite, il ne se passe pas grand-chose, ils errent sur le plateau en parlant doucement, semblant chercher leurs marques et leurs mots. Un moment spectaculaire:  ils donnent à manger aux corbeaux, mais manquent de se faire becqueter ! Bref, on assiste à un brouillon de spectacle plutôt vulgaire, et qui souffre d’un manque de dramaturgie.

 

Tâkasûtra conception de Sophie Cattani et Herman Diephuis

 160709_rdl_0203En seconde partie, le danseur chorégraphe Hermann Diephuis et la comédienne-metteuse en scène Sophie Cattani (inoubliable dans le film Tomboy), en costume sobres : pantalon sombre et chemise blanche, annoncent être là pour susciter le désir en nous ! Ils nous proposent un petit ballet enchaînant des positions du Kâmasûtra et ponctué d’un « taka » ,quand tout le monde est à sa place !

Puis, Kâmasûtra à l’appui, dans la traduction de Frédéric Boyer, ils nous expliquent quelle position privilégier, au cas où l’homme est de corpulence plus forte que la femme, et inversement… Ensuite, ils décrivent de façon technique, les huit étapes de la fellation.
 L’amour se dévoile comme une mécanique avec ses bons et mauvais gestes. On sent Hermann Diephuis plus habile dans la danse, et Sophie Cattani plus à l’aise avec le texte (même quand son micro se détache, à force de positions scabreuses ! Mais elle ne ménage pas ses efforts. Après un ballet amoureux plusieurs fois reproduit, on a droit, pour finir, à une petite danse à la Fred Astaire.
Un spectacle plutôt amusant et bien enlevé. Après la vulgarité gratuite de la pièce précédente où personne n’a bougé, difficile de comprendre pourquoi des gens partent l’air outré, c’est ça aussi Avignon !

Julien Barsan

Spectacle joué au Jardin de la Vierge du lycée Saint-Joseph, du 8 au 14 juillet.

 

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