Les Femmes savantes de Molière

Festival d’Avignon:

Les Femmes savantes de Molière, mise en scène d’Agnès Larroque

les_femmes_savantes« Le grand Molière est ici respecté mais revisité dans une mise en scène qui nous montre son  actualité »… Promesse de note d’intention maintes fois lue mais… pas toujours tenue. La compagnie du Détour, habituée d’Avignon et experte dans l’art du burlesque, avait déjà présenté Modestes Propositions et Éloge de la motivation,  des spectacles fondés sur l’humour et le geste, et sur des textes porteurs de sens. Les Femmes savantes lui offre un beau scénario avec, au centre, la question du féminin et où les pédants sont montrés du doigt.

Sur le grand plateau, une cuisine avec appareils électroménagers, meubles  et sol en damier noir et blanc. A cour et à jardin, des tables de maquillage. Les changements de costumes se font à vue. On houspille souvent le régisseur, pour qu’il vienne nettoyer avec son serpidou. Avec force costumes et perruques, Adeline Benamara, Irène Chauve, Valérie Larroque, Frédérique Moreau de Bellaing, Laure Séguette et Christophe Noël interprètent tous les personnages. Les scènes s’enchaînent avec fluidité, et celles avec Trissotin et Clitandre sont particulièrement drôles.

Ici, le burlesque et le gag, comme celui de la peau de banane, font rire  un public de tout âge. Mais cela implique un jeu précis. Ce vrai moment d’humour, dans un festival parfois trop sérieux, apporte un réel plaisir : c’est trop rare pour ne pas s’y précipiter !

Julien Barsan

Théâtre des Lucioles jusqu’au 28 juillet à 17h T. 04 90 14 05 51

 

 


Archive pour 20 juillet, 2016

Soft virtuosity, still humid, on the edge

Festival d’Avignon:

Soft virtuosity, still humid, on the edge, chorégraphie de Marie Chouinard.

160718_rdl_0549L’artiste canadienne réalise ici chorégraphie, vidéo, scénographie, lumières, et costumes qui, comme ceux de Liz Vandal qui a collaboré à nombre de ses pièces, jouent sur l’antagonisme entre déformation des corps et grande sensualité. Ici, la déformation naturelle du corps qui domine.
Deux danseurs traversent le plateau en claudiquant, suivis de deux danseuses qui s’étreignent sur une plate-forme tournante, tandis qu’une  vidéo démultiplie joliment leur image sur le mur du fond de la cour. Puis les dix interprètes, en combinaison moulante bleue,  traversent à nouveau la scène,  corps ou visages déformés par des spasmes, ou par ce qui pourrait correspondre à des
infirmités.
Ainsi, Marie Chouinard pose la question de notre regard sur ces êtres différents de nous, qui évoluent en solo, trio ou groupe, figures dérangeantes d’une puissante animalité. A la fin, une danseuse en costume transparent fait naître une chrysalide : matrice de vie imaginaire.
Quand tous se regroupent pour former une masse mouvante, la caméra vient au plus près des corps et les renvoie en images morcelées, nous laissant découvrir le détail des mains et des visages. «Ce qui m’intéresse, dit la chorégraphe: travailler sur les visages et leurs détails : une bouche qui, lentement, se décrispe, des regards qui changent…»

Les danseurs vont traverser de nouveau la scène de jardin en une (trop!) lente, procession, quasi religieuse, sur une musique répétitive de Louis Dufort. Malgré un intense engagement  et la précision des gestes, la pièce n’évolue guère pendant cinquante minutes et devient ennuyeuse. Malgré un travail efficace, une technique sans faille, qui mêlent provocation et recherche esthétique…
Ce regard sur les démarches anormales, parfois sur pointes ou demi-pointes, relève
presque de l’observation clinique, et fait l’originalité de cette  chorégraphie, dans un monde qui cherche à normaliser l’être humain.

Jean Couturier

Cour du Lycée Saint-Joseph à 22 h jusqu’au 23 juillet.
Www.mariechouinard.com

Macbêtes

Festival d’Avignon:

Macbêtes -Les petits polars de la Licorne, d’Arthur Lefebvre, mise en scène et scénographie de Claire Dancoisne

macbetes Christophe Loiseau (3)Juste après Sweet Home à 19h, le Théâtre de la Licorne, présente un autre polar de sa série, Macbêtes, dans le superbe cloître de la Chartreuse de Villeneuve-lez-Avignon… Dans cette relecture de Macbeth, on retrouve le bestiaire cher à Claire Danscoisne : insectes volants, rampants, grimpants. Dans la fameuse scène des sorcières, un gros hanneton hésite puis entre dans l’oreille de Macbeth pour lui souffler sa prophétie. Ce Macbeth des bas-fonds et des cloaques  n’a jamais été aussi proche du père Ubu avec sa petitesse d’esprit et une ambition démesurée qui semble être plus celle de sa femme que la sienne.

Rita Burattini et Maxence Vandevelde (qui signe aussi la musique originale), incarnent Macbeth et sa lady. Ils arborent un étonnant maquillage, orange, blanc et bleu, et des lunettes ressemblant à de petites cuillères. Avec une gestuelle contrariée, des voix profondes, ils nous font pénétrer dans cette version hyper-rapide mais très incarnée du drame shakespearien.
  Le cafard comploteur et l’araignée perfide correspondent bien à cette sombre histoire. Les petits (et moins petits) insectes sont très bien réalisés, notamment cette grosse bête qu’ils démantibuleront pour en sucer les boulons et en faire leur repas, un peu comme nous le faisons avec les fruits de mer. La manipulation est aussi très étudiée, et  le vol des hannetons, aussi lourd et hasardeux que celui des vrais !

Il vaut mieux avoir lu avant le synopsis de ce Macbêtes (surtout pour les plus jeunes) : le spectacle dure en effet quarante minutes, mais impossible de s’y ennuyer : il nous offre un éclairage particulier sur ce classique du théâtre…

Julien Barsan

Villeneuve-en-Scène, cloître jusqu’au 21 Juillet à 21h  et  Sweet Home  à 19h .T : 04 32 75 15 95.
Macbêtes se jouera ensuite au Théâtre du Peuple de Bussang.

 

 

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