Petit Psaume du matin
Festival Paris-Quartier d’été:
Petit Psaume du matin chorégraphie de Josef Nadj
Pour sa dernière édition de Paris-Quartier d’été dont il quitte la direction, après vingt-sept ans de belles découvertes, dont le Roméo et Juliette du Footsbarn Travelling Theatre dans les jardins du Palais-Royal, ou Italienne avec orchestre de Jean-François Sivadier à l’Opéra-Comique, Patrice Martinet reçoit, comme à son habitude, le public, dans la cour intérieure du magnifique centre culturel irlandais, et salue les figures mythiques de la danse contemporaine: Josef Nadj et Dominique Mercy.
Ces artistes reprennent, en lumière naturelle, une création initiée lors du Sujets à vif de la S.A.C.D. au festival d’Avignon 1999, et qui avait reçu le grand prix Danse 2001-2002 du Syndicat professionnel de la critique. Ils arrivent du fond de la cour comme des fantômes en longs manteaux sombres : un moment magique. Ils vont ensuite se découvrir, se protéger, s’écouter, se regarder, se supporter, avec, comme vecteurs, des objets.
Un balai, une chaise, un manteau ou une trousse de maquillage …qui induisent à chaque fois, un nouveau jeu. Certains solos de Dominique Mercy portent l’empreinte de Pina Bausch.
Les amples gestes de Josef Nadj, fluides et gracieux, le font ressembler à un oiseau. Au milieu de quelques silences, on entend parfois des pigeons, mouettes, ou corbeaux (titre d’un ancien spectacle de Josef Nadj). Des musiques de Macédoine, Roumanie ou Cambodge… rythment les temps forts de la pièce. Josef Nadj-qui signe la chorégraphie -dirige parfois les mouvements de Dominique Mercy.
Les voir évoluer lentement à l’écoute l’un de l’autre, est émouvant. Un moment sobre, poétique et tendre, dans cette nuit parisienne si fragile aujourd’hui, pour nous dire, sous les fenêtres de l’Institut Curie, que l’art, malgré le temps qui passe et les drames qui s’accumulent, nous permet de rester vivant.
D’autres pièces vont suivre. «C’est avec nostalgie, a dit Patrice Martinet, que je repense à ce qui fut possible, et je prends congé avec émotion de tous les compagnons fidèles du festival, auquel je souhaite l’avenir heureux que son passé lui assigne.»
Merci à vous, Monsieur Martinet.
Jean Couturier
Centre culturel irlandais 5 rue des Irlandais 75005 paris jusqu’au 23 juillet. T: : 01 58 52 10 30
www.quartierdete.com