La Dispute
Paris Quartier d’Été:
La Dispute de Marivaux, mise en scène de Jacques Vincey
Jacques Vincey connaît bien les six jeunes apprentis-comédiens qu’il a formés, et à qui il donne leurs premiers rôles.« Avec eux, je ne fais pas un spectacle sur le temps, mais dans le temps (…) j’avais envie de monter non pas La Dispute, mais une Dispute avec eux (…) La Dispute ausculte impitoyablement ce fameux passage de l’enfance à l’âge adulte au cours duquel l’infini des possibles se resserre en un faisceau de comportements induits, plus ou moins consciemment, par le monde dans lequel il faut vivre.
Avec le sérieux et la légèreté des enfants quand ils jouent, les comédiens nous entraîneront dans une fête des sens, lumineuse et cruelle. ».
Nous sommes enfermés deux par deux dans de petites cabines aux miroirs sans tain, avec des écouteurs, autour d’une piste circulaire où nous allons assister aux premiers émois amoureux de ces jeunes couples privés de tout contact humain depuis leur naissance. Seule présence humaine: deux serviteurs noirs qui les ont servis depuis toujours…
Le Prince et son amie ont décidé de leur faire rencontrer l’autre sexe qu’ils découvrent avec ravissement, jurant de ne s’en jamais lasser. Mais rapidement, ils se séparent munis d’une tablette avec la photo de leur bien-aimé, puis se disputent au moment des retrouvailles. Séparés, ils rencontrent un inconnu dont ils s’éprennent tout aussi vite que de leur premier amour.
L’inversion des sexes joue un rôle étrange dans le charme auquel se livrent ces amoureux. On a un peu de mal à respirer dans ces petites cabines surtout avec les écouteurs sur les oreilles et dans la chaleur, mais on est séduit par cette mise en scène insolite. De lointains souvenirs de la mise en scène de Patrice Chéreau, bien différente, nous reviennent en mémoire.
Edith Rappoport
Théâtre 13 Paris jusqu’au 30 juillet à 19 et 21 h, relâche le 27. T: 01 44 94 98 00. Attention: il n’y a que 56 places.