La trente et unième édition du Festival d’Aurillac

 

Festival international d’Aurillac: 31ème édition

 

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Quatre jours de spectacle, dans les rues, places et salles de spectacle, au centre d’une agglomération de plus de 35.000 habitants qui, pour quatre jours du 17 au  20 août, va accueillir des dizaines de milliers de spectateurs, dans une centaine de lieux  du in et du off (quelques centaines de compagnies «invitées») avec, on s’en doute des  impératifs  de sécurité draconiens, surtout après l’attentat de Nice. Comme ceux maintenant habituels dans la capitale et qu’ont prévus Jean-Marie Songy, directeur du festival, et Pierre Mathonier, maire d’Aurillac, la préfecture, et les services de police et de gendarmerie, et les ministères concernés, dont évidemment ceux de l’Intérieur et de la Culture… En proportion, festival d’Aurillac est aussi fréquenté que celui d’Avignon, puisqu’il ne dure  que quelques jours…
Vingt compagnies cette année mais très différentes, dont la moitié n’est jamais venue à Aurillac. Une programmation plus diversifiée qu’au début du festival. Il y aura comme d’habitude à la fois du théâtre, du cirque et d’autres formes de spectacle  parfois proches de la performance, et des arts visuels, ce qui est un peu la marque  d’Aurillac

 La compagnie KompleX KapharnaüM présentera son nouveau spectacle-performance  L’Immobile, une sorte de conte urbain, où le public est invité à goûter aux plaisirs de la ville du pape Géraud. Mais il y aura aussi le collectif de danse Malaxe, avec Icônes, d’Anne-James Chaton, un hommage aux héroïnes du XX ème siècle
Et Leurre H  par la compagnie l’Escale, une création collective d’une  anticipation politique en 80 minutes, écrite par  Grit Krausse et Hugues Hollenstein et Solen Henry qui a été créée en juin dernier au festival Parades à Nanterre (92). Le thème ?  En 2017, élections présidentielles : un parti d’extrême droite a gagné ! Un groupe décide alors à d’entrer en résistance. Pour  échapper à une vie clandestine, ils se camouflent en troupe de cirque itinérante. Mais le spectacle qu’il montre, devient la coulisse de  ses préparations secrètes. La radio transmet les informations : la société  française se transforme…
Trois  ans plus tard, le moment d’intervenir arrive enfin mais le  groupe est divisé : l’art pourrait-il pas suffire ou  le groupe devra-t-il s’engager dans l’action ?
Leurre H, construit comme un spectacle de cirque, se joue comme une vraie représentation mais entre fiction et réalité. Avec numéros, scènes d’actions, vie de groupe,  réflexions, et  retour historique sur cent ans avant, avec la fin de la 1ère guerre mondiale, la  Révolution russe, la montée du nazisme en Allemagne, l’assassinat de  Rosa Luxemburg et Karl Liebknecht à Berlin….

Il y aura aussi Hôtel particulier de la compagnie Carabosse créé l’an dernier, qui reprend un peu la belle idée d’André Engel, avec son fameux  Hôtel moderne d’après Kafka (1979). Avec douze comédiens, le public est invité à vivre une partie de la nuit ( soit un peu plus d’une heure dans un hôtel des années trente, accueilli par un majordome..
Cet Hôtel Particulier s’installe selon les possibilités dans un parc, une zone désaffectée, une place etc. et Carabosse invite le public à passer un moment sur nos rêves, entre complexe réalité et banale fiction.

Côté nouveau cirque, la compagnie Rasposo présentera La DévORée »qu’elle vient de créer au festival d’Hasselt en Belgique. On pourra voir aussi Garden Party  par la Compagnie N° 8, une création collective mise en scène par Alexandre Pavlata. La France va mal, s’écroule et a perdu de sa dignité ; valeurs et vertus en ruine, avec repli sur soi et désespoir à la clé.  Mais une caste/élite,  la bourgeoisie  résiste encore mais déprime… Elle donnera un cours de savoir-vivre, en une suite de tableaux champêtres et naïfs,  sur  le bonheur et les valeurs, dans une invitation à une promenade du déni.

Signalons aussi  la présence de l’incontournable du théâtre de rue, Generik vapeur avec La Deuche joyeuse, opéra de parvis, une création de cette compagnie qui a été cette année en résidence au Parapluie d’Aurillac. Un orchestre se rend dans une ville pour s’y produire, mais personne pour les accueillir… Pour contrer l’ennui et jouer coûte que coûte, un big band, fait de volutes métalliques, tulipes d’acier, engrenages et pièces de carrosserie, va tout donner pour monter La Deuche Joyeuse, mise en scène de Pierre Berthelot. «Opéra de parvis, c’est comme un sursaut musical qui précède le silence, la musique du vivant. Une aventure humaine qui emprunte au lego, le ludique, la simplicité, construire, bâtir pour faire exister au moins le contour du rêve, avant qu’il ne s’effondre comme les mandalas ou les châteaux de sable des enfants. »

Voici un avant-goût de ce que vous pourrez voir dans ce festival qui aura quand même lieu, alors qu’en France,  tant d’autres manifestations artistiques ont été annulées. Pour le moment, l’heure est aux Préambules, avec toute une série de spectacles dans les villages aux alentours d’Aurillac…

 Philippe du Vignal

Festival d’Aurillac du 17 au 20 août http://www.aurillac.net/

 

 

 

 

 

 

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