Il faut beaucoup aimer les hommes

Il faut beaucoup aimer les hommes de Marie Darrieussecq, conception et écriture du projet de Das Plateau, mise en scène de Céleste Germecartepostale_ifbalh_1617_5_image Toute l’équipe de Das Plateau, soit quelque dix-neuf personnes dont David Daurier 1 pour le montage des images  ont conçu cet étonnant spectacle, à partir de ce livre de Marie Darrieussecq  !
Avec deux acteurs seulement, Cyril Gueï et Maëlys Ricordeau, servis par une technique éblouissante dans un décor réduit au minimum, pour raconter une violente histoire d’amour née à Hollywood, entre Solange, grande actrice blanche et Kouhouesso,  un comédien noir  abonné aux seconds rôles, mais qui rêve de tourner Au cœur des ténèbres de Joseph Conrad, dans son pays d’origine, le Cameroun.
Dans la première séquence, on les découvre émergeant d’un tunnel lumineux- et à la profondeur étonnante dans cette petite salle de Théâtre ouvert. Ils ont d’énervants micros accrochés au menton… qu’ils perdent heureusement par la suite.
Ils font connaissance, se livrent aux confidences: Solange est amoureuse, lui refuse de se livrer et part au petit matin sans jamais s’installer. Et il est rongé par son projet de film, mais réussit à partir au Cameroun et nous y emmène avec des images surprenantes. Solange le rejoint, tourne dans son film, mais, au retour en France, elle découvre que son personnage a disparu .
Douleur, rupture, dépression, oubli: Solange finira quand même par retrouver son amant plusieurs années après mais trop tard… Théâtre ou cinéma, on ne sait plus bien, tant les effets scéniques sont maîtrisés, la musique et le jeu des acteurs  surprenants. En tous cas, une belle réussite.

Après Le bon chemin, théâtre-performance, (2009),  Sig Sauer Pro, un film réalisé en 2010, Notre printemps créé  au Théâtre de Gennevilliers en 2012, Dia de mucho, Vispera de nada (2013), et Cours les prairies (2014), le spectacle confirme la maîtrise étonnante de ce collectif pluridisciplinaire.

Edith Rappoport

Théâtre Ouvert jusqu’au 22 octobre à 20 h, du lundi au samedi. T: 01 42 55 55 50; le 18 novembre  au Pôle Culturel d’Alfortville; le 26 novembre, à la Ferme du Buisson de Marne-la-Vallée.
Du
6 au 14 décembre, Comédie de Reims.
Du
4 au 7 janvier, Centre Dramatique National d’Orléans et le 13 avril, Espace Pluriels de Pau.


Archive pour 21 septembre, 2016

Monkey Money

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Monkey Money  texte et mise en scène de Carole Thibaut

 

Après avoir dirigé Confluences à Paris  et  maintenant à la tête du Centre Dramatique National de Montluçon, rebaptisé Théâtre des Ilets, Carole Thibaut continue à se battre pour l’égalité hommes/femmes, et prend part notamment aux Journées du matrimoine…  Pour Monkey Money (en référence à la monnaie de singe), elle raconte que l’idée du spectacle lui est venue, après qu’elle ait passé une journée dans un centre de crédit, où, grâce à une connaissance, elle a pu se balader du service de recouvrement à celui de la communication, en passant par ceux de la vente ou la comptabilité. Surprise par la fausse bonne ambiance qui y régnait, elle a interrompu ses projets en cours pour raconter, comme en urgence, ce « cœur fermé de l’enfer capitaliste »

 Cela se passe  pendant une fête d’anniversaire de la Bee Wi Bank, où un jeune loup, image de la réussite fulgurante de cet établissement, est intronisé par le patriarche, dirigeant historique et fondateur, qu’il décrirait presque comme une entreprise sociale qui cherche à rendre riches les pauvres.
 Le champagne coule à flots, et la fille du patriarche offre sa main au jeune ambitieux en lui expliquant qu’il lui faudra impérativement entrer dans la famille, s’il veut un jour présider aux destinées de la Bee Wi Bank. Un homme entre alors, et à la surprise générale, apostrophe le directeur et  fondateur : il s’immolera en plein milieu de la fête, si sa dette n’est pas annulée. Il discutera ensuite avec la fille héritière, en lui demandant de prendre soin de sa fille à lui, une fois qu’il se sera fait cramer…

Il tient parole! Commence alors la deuxième partie où tout semble se retourner et où la fille du patriarche ira dans les sombres quartiers, à la recherche de celle qu’elle nommera désormais sa fille, conformément aux dernières volontés de son défunt père. Thème très actuel, mais l’écriture de Carole Thibaut qui mêle le concret et le symbolique ne fait pas mouche à chaque fois. Même si elle essaye de prendre le parti de chacun, il y a souvent beaucoup de premier degré, et des passages en voix off, très écrits mais inutiles.

Dommage ! Le spectacle est servi par une scénographie intelligente et bien éclairée,  avec des châssis semi-opaques qui permettent de passer de la richesse au chaos, et qui font aussi écran pour une vidéo-c’est rare-pas trop intrusive…
A la hauteur d’une mise en scène qui tente d’en mettre plein la vue : Arnaud Vrech est  excellent en jeune ambitieux, Valérie Schwarcz touchante et Charlotte Fernand  toujours  en colère. Thierry Bosc, lui,  campe un patriarche  excessif, et Michel Fouquet semble, lui, un peu trop calme. Carole Thibaut s’empare d’un thème intéressant mais difficile, et malgré une écriture pourtant prometteuse, le spectacle n’arrive pas à vraiment décoller…

Julien Barsan

Maison des Métallos, Paris, jusqu’au 25 septembre. T : 01 47 00 25 20.
Théâtre des Ilets, C.D.N. de Montluçon, du 11 au 14 octobre. T : 04 70 03 86 18

 

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