Palissades, installation spectacle poétique et ludique

Palissades, installation spectacle poétique et ludique du Phun, mise en  jeu de Phéraille

 Palissades-Dossier-de-diffusionFondé à Toulouse,  le Phun défend depuis 1985, une relation artistique dans l’espace de tous les publics, et propose un théâtre vivant, à la fois populaire et d’une grande exigence artistique. Le Phun développe une poétique qui convie l’imaginaire de chacun, et joue des décalages suscités par les univers singuliers de ses spectacles pensés comme la mise en espace d’une fiction  dans la ville.

Depuis une semaine, ces Palissades sont installées sur le mail Saint-Blaise à Paris, au cœur de l’ancien village de Charonne,  qui fut jusqu’en 1860, date de  son annexion à la ville de Paris, une zone champêtre périphérique. A proximité, un café accueillant reçoit les spectateurs qui peuvent s’abriter de la pluie, en attendant l’ouverture du chantier, et certains arrivés, un peu en avance, ont le privilège d’être accueillis dans la petite cabane d’Honorine, pleine de livres, où ils peuvent lire à voix haute, des poèmes de Nazim Hikmet et de Rainer Maria Rilke…
Quelques enfants turbulents s’y mettent aussi; peu concentrés, ils voudraient chanter des poèmes appris en classe, mais  ont du mal à les lire…

 Pour l’ouverture officielle à 18 h, on assiste à la présentation du Cabinet Boufard, puis on pénètre dans la première cabane, un peu à l’abri de la pluie, où un Jean-Marc Ayrault nous parle des oiseaux, avec leur 1.300 allers et retours vers leur nid/chambre nuptiale.
Dans une deuxième cabane, madame Bonfard nous propose du thé et des gâteaux, nous parle des jardins partagéspour aller à la rencontre des voisins, pour se dire qu’on n’est pas dans une cordiale indifférence.

 Troisième cabane : on y évoque l’origine de la ville depuis le XVIIème siècle puis les rues rectilignes du Baron Haussmann, préfet de la Seine qui modifia le centre de la ville  pour des motifs de circulation, d’hygiène  mais aussi… de contrôle politique. On parle aussi de la célèbre invention du préfet Eugène Poubelle. Deux hommes qui ont transformé les villes. Mais on parle aussi du premier congrès de Monsieur Urbain en 1911, puis de l’invention du béton au XIXème siècle bien avant Le Corbusier, et de  Fulgence Bienvenüe (1852-1936), inspecteur général des Ponts et Chaussées qui, avec Edmond Huet, fut le père du métro parisien.

 Cette interrogation sur le devenir urbain réjouit le quartier depuis le début de la semaine avec cette installation de pin blond, insolite et chaleureuse, mise en vie par toute une équipe. On se souvient sans doute de La Vengeance des semis, (1985 déjà !) devant la gare d’Aurillac où de nuit, une famille de jardiniers avait créé en pleine ville un jardin, avec un carré de salades, quelques rangées d’oignons,  un mini-de champ de colza, quelques cèpes de vigne,  un tas de fumier, un bout de  potager. Ou des Gûmes  (2000) où le Phun avait métamorphosé des parcs, en y plantant 1.500 pieds de tournesols et en créant une installation lumière féerique.  Les Gûmes  avaient même été programmés au  au festival in d’Avignon seule compagnie sans doute avec Le Royal de Luxe, à avoir eu cet honneur. »

Drôle et poétique, le Phun qui a joué dans le monde entier,  interroge les habitants d’une ville sur leur rapport avec la réalité  du quotidien  qui les environne. Une fois de plus, il  nous aura surpris.

Edith Rappoport

Mail Saint-Blaise, 70 rue Saint-Blaise, 75011 Paris jusqu’au 15 octobre de 15 à 18 h, présent par Art’R et le Moulin Fondu, Attention : réservation gratuite et obligatoire sur Art’R.fr

 Et du 25 au 30 octobre: accueil par Lieux publics à Martigues (13).

 

 

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