Assommons les pauvres, par le Grand Théâtre Tilhomme
Assommons les pauvres, par le Grand Théâtre Tilhomme, d’après Victor Hugo, Léon Bloy, Roger Vaillant et Charles Baudelaire
Évelyne Pieller a rassemblé des textes de Victor Hugo, Léon Bloy, Roger Vaillant autour de l’effrayant Assommons les pauvres ! de Charles Baudelaire.
Le poète raconte que, vers 1848, il avait passé quinze jours à lire de la littérature à la mode, puis avait ressenti le besoin de prendre l’air, » car le goût des mauvaises lectures engendre un besoin proportionnel du grand air et des rafraîchissants. »
A l’entrée d’un cabaret, le narrateur rencontre un vieux mendiant qui demande l’aumône. Et un « bon Démon » le pousse à battre ce mendiant. Ce qu’il fait mais ce dernier lui donne une bonne correction.
Le narrateur reconnaît alors que le vieillard pour son égal, lui donne la moitié de sa bourse et l’encourage à agir de même avec ses «confrères ». On a pu comme Charles Mauron voir dans ce texte , une «réfutation sarcastique du socialisme de Proudhon », voire une incitation à la lutte des classes selon Dolf Oehler.
Le spectacle met en lumière le cynisme et l’égoïsme rampants qui règnent toujours sur notre société depuis plus de cent-cinquante ans, sous couvert de démocratie. Il y a une synthèse remarquable entre les tirades de L’Harmonie du Bazar de la Charité, d’après Léon Bloy, dites par Jacques Pieller et Jean-Marc Hérouin, et les musiques orchestrées par un jeune batteur remarquable Lucas de Geyter, accompagné par Johan Toulgoat à la guitare, et Jérôme Baudoin à la basse.
On nous distribue à l’entrée des bouchons d’oreilles pour couvrir ces paroles qui nous parviennent malgré tout.
Il y a un joli café où l’on peut ensuite discuter avec les artistes après le spectacle…
Edith Rappoport
Le spectacle s’est joué jusqu’au 29 octobre au Triton, aux Lilas (Seine Saint-Denis) 11 bis rue du Coq Français. T: 01 49 72 83 13.
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