Etats Généraux de l’Egalité du 15 au 17 octobre


Etats Généraux de l’Egalité du 15 au 17 octobre:

 
14441221_1143321759083556_3487629199158734422_nHF Auvergne Rhône-Alpes se réjouit de compter déjà quelque 500 inscrits aux Rencontres des États Généraux de l’égalité femme/homme dans les arts et la culture. Une belle mobilisation qui promet une après-midi riche d’échanges et de réponses.

 Lundi 17 octobre:

13h30: Ouverture par Laurence Rossignol, ministre des Familles, de l’Enfance et des Droits des femmes, Thérèse Rabatel, adjointe au Maire de Lyon, déléguée à l’égalité femmes-hommes et aux personnes en situation de handicap, conseillère de la Métropole de Lyon et déléguée à la politique du handicap, et Anne Grumet membre fondatrice de l’association HF Auvergne -Rhône-Alpes, et membre du Haut Conseil à l’égalité entre les femmes et les hommes.

 14H15: Reine Prat: dix ans après son premier rapport, qu’en est-il de l’égalité dans les arts et la culture ?

 14H45: Table ronde : Déconstruire l’inégalité avec Sophie Deschamps, vice-présidente de la SACD, Gaëlle Octavia, artiste mathématicienne,Yves Raibaud, géographe, Catherine Vidal, neurobiologiste.

 15H45 conférence flash : La fabrique de la légitimité par Delphine Naudier, sociologue, chargée de recherches au CNRS.

 16H30 Table ronde : Construire l’égalité avec Gaëlle Abily, vice-présidente à l’égalité f/h en Région Bretagne, adjointe au maire de Brest, membre HCEfh et de la FNNC , Frédérique Joly, fondatrice et directrice administrative de Arty Farty, Lyon, Alban Richard, directeur du CCN de Caen,  et Carole Thibaut, directrice du CDN de Montluçon.

 18h00: Signature de la Déclaration d’intention pour l’égalité réelle des femmes et des hommes dans la culture et la création artistique sur le territoire Auvergne- Rhône-Alpes par Michel Prosic (DRAC), Florence Verney-Caron (Région Auvergne-Rhône-Alpes), Myriam Picot (Métropole de Lyon), Olivier Bianchi (Ville de Clermont-Ferrand), Agnès Thouvenot (ville de Villeurbanne), Georges Képénékian (ville de Lyon).

19h00: conférence : La Sexuation du monde, contretemps et dérèglement par Geneviève Fraisse, philosophe, en partenariat avec la Bibliothèque municipale de Lyon.

Les Célestins /Théâtre de Lyon, métro: ligne A et D, station Bellecour.
Bus C5, C9, C10, C12, 14, 15, 15E, C20 / C20E, 27, 31, 35, 40, 88, S1. www.tcl.fr
Vélo’v www.velov.grandlyon.com Parkings Célestins, Saint-Antoine, République, Bellecour, Saint-Jean et Saint-Georges. Renseignements/Réservations : www.lpa.fr Covoiturage grâce au site www.covoiturage-pour-sortir.fr

 https://goo.gl/forms/sYNGYyH8fSLYg2U42


Archive pour octobre, 2016

Μά. θυμα (La Leçon)

 

Μά. θυμα (Ma Thuma),  La Leçon d’Eugène Ionesco, mise en scène de Danai Roussou, traduction d’Ericos Belliès

 IMG_0461Chez Eugène Ionesco, le langage se réduit, on le sait, à des bribes de conversation et des phrases rabâchée, voire à de simples onomatopées. Il sert à tout, sauf à communiquer, et, grand coupable, il apparaît lié à l’exercice du pouvoir. Selon le dramaturge, le langage est en effet l’arme véritable de toute domination et, dans l’ambigüité même des mots, on voit naître l’angoisse  de l’homme face au monde et à lui-même.

  Un professeur terrorise progressivement son élève avec l’arithmétique puis avec des langues «néo-espagnoles», avant de la tuer dans un accès de folie. Seconde farce circulaire de l’auteur, le dénouement ramène le spectateur au point initial de l’action; La Leçon (1951) accentue la dimension tragique  de l’univers d’un dramaturge qui démasque, à grand renfort d’humour noir, les rapports secrets entre le langage, et le pouvoir et la mort.

Danai Roussou souligne la connotation politique de la pièce où Eugène Ionesco critique impitoyablement la stérilité du système éducatif. Le jeu des mots Mathuma: victime , au lieu de Mathéma: leçon, renforce l’idée de rapport de soumission de l’élève, face au pouvoir  du professeur.
Le décor d’Ilias Loïs, une robe immense pendue au dessus des acteurs s’étalant sur scène  comme une sorte de prison, souligne l’enfermement et l’ambiance maladive du meurtre qui se prépare. Et les costumes d’Ioli Michalopoulou, la musique de Panagiotis Kalimeris mais surtout la lumière de Dimos Avdeliodis créent le suspense chez le spectateur.
Le comique baigne dans le drame mais Nikos Pantelidis (le professeur) et Danai Roussou, (l’élève) gardent la distance nécessaire, loin de toute sentimentalité qui pourrait nuire à l’expression de l’absurde. Danai Roussou dit au micro les paroles du personnage (absent) de la Bonne, qui se montre ainsi comme une sorte d’intruse. La metteuse en scène souligne que cette farce apparente a aussi un côté sado-maso, venu de profondeurs peu avouables mais dramatiquement très rentables…

 Nektarios-Georgios Konstantinidis

 Théâtre Olvio, 67 rue Iera Odos et 7 rue Falaisias, Votanikos, Athènes.

 

 

 

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L’Homme flottant

 

L’Homme flottant, un film d’Eric Bu

IMG_0459Inspirée de l’adaptation du roman Oblomov d’Ivan Gontcharov qu’avait mis en scène Volodia Serre au Théâtre du Vieux-Colombier en 2013, c’est l’histoire simple d’un certain Anton qui, depuis cinq ans, passe le plus clair de son temps sur  un matelas gonflable dans la piscine d’une belle villa (du pays basque?), où il vit avec Sofia, une jeune femme qui semble en être la gouvernante aussi efficace que susceptible…
Irina arrive pour une visite inattendue, parce qu’elle veut rendre sa montre à Anton, avec qui elle vivait il y a cinq ans. Elle vient  du festival d’Avignon avec un couple d’amis comédiens Constantin et Nina.

Mais Constantin perd sa chienne Olga et veut la retrouver, et cette drôle de tribu s’incruste  alors dans  cette résidence luxueuse et, bien entendu, cela ne va pas sans frictions avec Sofia, et du côté sentimental, on va aussi évidemment rebattre les cartes. Elle semble en effet malgré leur rupture, avoir gardé une certaine affection pour  ce curieux personnage, muet la plupart du temps, et comme indifférent aux tempêtes sentimentales…Irina renoncerait bien à faire du théâtre pour revivre avec Anton.

Le film s’inspire donc du célèbre roman russe qui a déjà fait l’objet de nombre d’adaptations au théâtre comme au cinéma, avec, entre autres  Quelques jours de la vie d’Oblomov de Nikita Mikhalkov (1980). On en retrouve ici un peu la trame de l’œuvre de Gontcharov, où Oblomov, propriétaire terrien, passe ses journées sur un canapé, toujours en robe de chambre, et à l’aise dans une paresse absolue. Rêvant  et incapable du moindre projet. Alors que son ami Stolz, qui voudrait qu’il reprenne une vie normale, lui présente la jeune et belle Olga.
Comme Oblomov, Anton semble garder une certaine froideur devant les avances évidentes des femmes et, ici, de son ex… Que deviendra-t-il ? On le voit à la fin fuir de cette maison et se laisser draguer dans le village par une jeune et belle chanteuse. Mais on n’en saura guère plus…

   Eric Bu filme, de façon artisanale mais remarquablement précise, cette petite  tribu au bord de la piscine ou en train de dîner. Avec un dialogue aux accents rohmériens; et c’est impeccablement joué par des comédiens  aux personnages très crédibles: Camille Bardery (Irina), Anne-Jacqueline Boush (Sophia), Muriel Gaudin (Nina), Éric Demey (Anton) et Fabrice Lebert (Constantin) qui ont collaboré de près au film, et cela se sent.
ll y a une belle unité de jeu et ces personnages nous deviennent vite attachants comme ceux de  Gontcharov ; l’un d’eux lit à un moment un extrait des Nuits blanches de Fiodor Dostoievski.
Eric Bu sait restituer un climat, celui de  la vie de ces gens encore jeunes mais qui  semblent être à un tournant de leu vie, même s’ils se sentent encore comme en transit, encore un peu adolescents, grâce au charme de cette merveilleuse maison de vacances où il fait si bon vivre… et essayer d’oublier la confusion des sentiments.

Un bémol : on aurait bien aimé en avoir deux ou trois louches de ce film de quarante-cinq minutes seulement, qui en fait, se termine plutôt qu’il ne finit. Mais  il a un charme indéniable qui vient sans doute de cette concentration dans le temps, d’un moment à part, dans des vies qui se croisent à un moment donné à la fin de l’été, alors que les protagonistes ne se reverront peut-être plus jamais tous ensemble ni pour le meilleur ni pour le pire….

Philippe du Vignal

Actuellement au Cinéma Saint-André des Arts à Paris.

 

 

La Mort de Danton de Georg Büchner

La Mort de Danton de Georg Büchner, traduction d’Arthur Adamov, mise en scène de François Orsoni

 

 2_cvictor_tonelliLa pièce  de Georg Büchner (1835) fait résonner pour  nous, un moment politique intense et historique, et à valeur de symbole inépuisable : les événements se précipitent dans le désordre, et les citoyens sont si désenchantés qu’ils ne peuvent plus se raccrocher à une méditation  optimiste et régénératrice.
Le moteur de la pièce du  jeune  écrivain, comme l’image révolutionnaire historique,  a trait aux divergences politiques des grands tribuns antagonistes que sont Danton et Robespierre.
Le premier porte haut la défense du peuple jusqu’à verser négligemment  dans la corruption, et le second se réclame d’une vertu obsessionnelle, jusqu’à choisir la terreur sanglante.

 Nulle visée progressiste de l’Histoire, rien qui puisse servir de matériau pour la foi dans l’avènement d’une société plus juste et plus libre: ni Danton ni Robespierre ne  dominent les événements mais semblent fléchir sous le poids de la fatalité.
En 1794, les dirigeants révolutionnaires, pris dans l’engrenage de la Terreur et incapables de répondre aux aspirations populaires, versent dans l’extrémisme.

 La Mort de Danton s’attache à des considérations sur la vie et la mort,  l’homme et de la femme, l’épicurisme et l’ascèse, la foi et l’athéisme…Vitalité, ivresse et violence du peuple mais doutes et incertitudes chez les révolutionnaires. « En autopsiant la Révolution, Georg Büchner découvre l’individu sans fard et sans masque, l’être humain à vif, la créature dans la complexité de son existence », dit Jean-Louis Besson, bon connaisseur de son œuvre

 L’écrivain nous parle de gens ordinaires, comme le peuple de travailleurs et celui des prostituées : Marion, l’amante de Danton, raconte son destin de fille de joie, différent de toute vie conventionnelle avec  le travail de la semaine et les divertissements  du dimanche. Marion n’est, dit-elle, qu’«un désir et une étreinte ininterrompus, un brasier, un fleuve. »

La scénographie bi-frontale avec une longue et belle table de bois verni avec des vanités, crânes polis, restes d’apparat,  sobres et beaux luminaires et perruques  (Cécile Larue) qui  font penser à  des pièces de collection, comme celle, longue  blanche et lumineuse de Danton, ou celle, plus extravagante et sensuelle mais digne et délicate, de Robespierre.
Cette mise en scène fait penser à Notre Terreur de Sylvain Creuzevault qui avait, lui, une grande qualité de jeu collectif…Ici, les comédiens portent cérémonieusement, ou enlèvent leur perruque de dignitaire, dans une mise en abyme du théâtre, mais l’âme de la Révolution et le cours tragique des événements semblent avoir entraîné avec eux la conviction fougueuse des personnages ! Et ne reste que des effigies qui auraient perdu leur humanité, désinvesties de leur foi et désabusées face à une violence insurmontable.

Accent québécois, chansons accompagnés  à la guitare, proximité avec le public de divertissements populaires, costumes successifs pour divers rôles …Mais déception:l’emportement révolutionnaire s’envole, faute d’une solide maîtrise de la déclamation. Avec cependant, des comédiens talentueux : Brice Borg, Jean-Louis Coulloc’h, Mathieu Genet, Yannik Landrein, et Jenna Thiam  dans les rôles de femme…

 Véronique Hotte

MC93, salle Pablo Picasso, 31 avenue du Président Salvador Allende, 92000 Bobigny, jusqu’au 23 octobre. T : 01 41 60 72 72.

 

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Le Jeu de l’amour et du hasard

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Le Jeu de l’amour et du hasard de Marivaux, mise en scène de Salomé Villiers

Sans doute la pièce la plus jouée du célèbre auteur depuis sa création en 1730,  et qui fut ensuite montée par de nombreux metteurs en scène, comme entre autres, Roger Planchon, Patrice Chéreau, Jean-Pierre Vincent, Jacques Lassalle….Orgon veut marier sa fille Silvia à Dorante, le fils d’un de ses vieux amis. Mais Silvia craint ce mariage avec une jeune homme inconnu, et Orgon accepte que sa fille change de rôle avec Lisette, sa servante,  pour  mieux observer Dorante. Silvia et Lisette  permutent donc leurs robes. Mais seul le sait Orgon qui le dit à son fils Mario : Dorante a eu la même idée, et va venir habillé en valet rebaptisé Bourguignon et son valet, Arlequin, lui,  sera Dorante. C’est donc un jeu, celui de l’amour mais aussi du hasard: on ne sait pas trop en effet comment ce curieux quatuor  aux rôles échangés, va réagir face à cette situation où les dés sont pipés, et où l’épreuve est parfois  cruelle  pour chaque personnage déchiré, comme disait Bernard Dort, « entre  ce qu’il est, et ce qu’il voudrait dire, entre son moi et son sur-moi social, entre ce qu’il voudrait dire et ce qu’il dit. » Et où l’argent et les sentiments amoureux ne font pas souvent bon ménage. La belle Silvia est vite troublée par ce Bourguignon fort charmant et distingué, et de façon réciproque. Ils s’étonnent même un peu (enfin juste ce qu’il faut!) d’être aussi sensibles à quelqu’un de socialement inférieur à eux. Mais Lisette et Arlequin jouent eux à un autre jeu et essayent de séduire ces soi-disant maîtres; bref, ils voudraient bien à l’occasion, via le mariage, profiter de l’ascenseur social mais cela ne fonctionne évidemment pas : jeu de rôles, jeu de dupes… Il y a en effet des effets collatéraux de la jalousie sur le mode (toujours actuel!) :suis-je aimé pour moi-même, ou pour mon argent et mon statut social avantageux: ainsi Silvia, assez méprisante, avoue peu apprécier que Lisette  puisse arriver à séduire celui qu’elle pense être Dorante; la petite servante a en effet vite appris l’indispensable stratégie: «Avec quelle impudence, ces domestiques ne nous traitent-ils pas dans leur esprit ? Comment ces gens-là nous dégradent ! ».

Autrement dit: il y a des limites à ne pas franchir… Bref, les représentants de cette société bourgeoise qui ont l’habitude d’être servis par des fils ou filles de pauvres paysans ne sont pas encore mûrs pour s’affranchir de leurs préjugés… Quelle clairvoyance de Marivaux, cinquante ans avant la Révolution française! Mais la belle Silvia, loin d’être dupe du machisme des hommes de son temps qu’elle considère comme des prédateurs sexuels, ne veut pas être seulement «charmée de triompher » en amour. Déjà très féministe deux siècles avant 1968, elle exige beaucoup plus : «Il faut que j’arrache ma victoire, et non pas qu’il me la donne : je veux un combat entre l’amour et la raison. » Dorante révélera qui il est, à une Silvia encore aveugle qui ne cachera pas son soulagement, mais savourera sa revanche en ne disant rien… Ils sont donc maintenant trois personnages à être au courant de cette machine de guerre amoureuse : son père, son frère et elle qui avouera enfin son amour à Dorante, devenu jaloux…en concluant cyniquement : «Enfin, j’en suis venue à bout. »   Quant à Lisette et Arlequin, ils  jureront, eux, de se marier ensemble. Tout rentre donc dans l’ordre social. Silvia et Dorante ne seront pas victimes du piège qu’ils avaient imprudemment préparé, chacun de leur côté.  Et, malgré cette épreuve qui les marquera à vie, leur mariage aura bien lieu. Marivaux aura écrit une étonnante farce douce-amère sur l’amour, avec nombre de répliques devenues célèbres dont, à la toute fin, celle d’Arlequin à Lisette: « (…) Avant votre connaissance, votre dot valait mieux que vous, à présent, vous valez mieux que votre dot. Allons saute, marquis. »   Reste à savoir comment on peut monter aujourd’hui la pièce de ce très remarquable  dialoguiste… Les metteurs en scène contemporains ont tous mis l’accent, et avec raison, sur cette remise en cause-momentanée-des convenances sociales. Ce que fait aussi Salomé Villiers avec  une certaine efficacité, en privilégiant quiproquos et rebondissements. Aucun doute là-dessus: elle sait diriger ses acteurs avec un excellent rythme, et on entend bien le texte… même si la distribution est très inégale. Et il y a souvent et surtout au début, un sur-jeu qui donne un côté boulevard insupportable au spectacle. Ainsi et on se demande bien pourquoi, Philippe Perrussel (le père) en fait des tonnes. Déplorable aussi l’accompagnement rock vu partout et. Pour faire plus  moderne? Quelle facilité! Et on oubliera les petits morceaux de vidéo assez naïfs, et aussi ridicules qu’inutiles, où on voit de petites scènes de séduction dans la maison d’Orgon, ou l’arrivée de Dorante, à pied, en valet avec un sac et une valise (vide!)  Mention spéciale toutefois à Salomé Villiers, excellente en Silvia: c’est elle heureusement que l’on voit surtout et qui porte le spectacle. Mais  elle aurait vraiment pu nous épargner cette pauvre scénographie, vulgaire avec une pelouse synthétique et des plantes vertes en pot (premier ou second degré ? on ne sait plus trop !). Et ces costumes aux formes et couleurs d’une laideur exemplaire! Il faut que les jeunes metteurs en scène comprennent qu’une scénographie vraiment ratée comme ici, suffit à plomber un spectacle, même s’il a, par ailleurs, de réelles qualités. Voilà, vous êtes prévenus: vous pouvez y aller, si vous n’êtes pas du tout exigeant… Mais le grand Marivaux mérite  vraiment mieux.

Philippe du Vignal

Théâtre du Lucernaire, 53 rue Notre-Dame des Champs 75006 Paris, jusqu’au 23 octobre.

 

La Maison de la Poésie

 

La Maison de la Poésie

Maison_de_la_Poésie_-_Paris_25_September_2014 «Une scène de lectures, de créations, de rencontres et de débats dédiée à la voix des poètes et des écrivains» : la Maison de la poésie se définit ainsi clairement comme lieu de l’oralité, ouvert à toutes les disciplines littéraires, et fait aussi la part belle à la musique, et parfois à la danse (voir Théâtre du Blog). Cet éclectisme revendiqué permet de faire entendre des écritures en tout genre. On peut ainsi assister à un hommage à Henning Mankell, à Miles Davis, à l’occasion de la publication de Lettres à Miles, ou au grand écrivain, poète et penseur Abdelwahab Meddeb.
Mais on rencontre aussi, et surtout, des écrivains vivants sur le plateau du Théâtre Molière.

Chacun peut y trouver, au cours de la saison, une manifestation à son goût, ou se laisser surprendre par l’inconnu. Mais il faut saisir au bond les événements qui font souvent l’objet d’une soirée unique. Ainsi le 10 octobre, Olivier Py lisait, avec l’élan qu’on lui connaît, Les Incendiés, dernier roman publié en français de l’écrivain italien Antonio Moresco,  figure majeure de la prose narrative, en sa présence. Et Pascal Quignard viendra bientôt avec un musicien, présenter une performance : Ballet de l’origine de la langue et de la littérature française.

 La théâtralité n’est donc jamais loin, grâce à des comédiens et musiciens qui mettent en valeur la langue des romanciers, poètes, dramaturges et penseurs qui passent par là.  Et des metteurs en scène en quête de textes, peuvent sans doute y trouver matière à de nouveaux spectacles. Par exemple, avec l’œuvre de Nicole Caligaris qui sera lue le 19 octobre. Au cours de cette rencontre, animée par Marc Voinchet, on entendra Les Samothraces, un roman choral d’abord conçu comme un opéra, manifeste d’une horde en mouvement, cri poussé par trois femmes qui incarnent le visage et la voix d’un cœur anonyme de migrants.
Cette lecture nous fera aussi découvrir La Scie patriotique, danse macabre d’une escouade en déroute, sans repères et sans ennemi, abandonnée à elle-même au milieu de nulle part, qui dit l’absurdité colossale de la guerre. Ces textes confirment le talent de l’écrivaine qui sait, en empruntant les voies de l’onirisme et de l’étrange, dire la violence des corps, des ombres et de la mémoire.

Au Théâtre Molière, situé au cœur de Paris, la littérature prend corps et s’offre à la rencontre avec le public.

 Mireille Davidovici

Maison de la Poésie, Passage Molière 157, rue Saint-Martin  75003 Paris. T: 01 44 54 53 00
Les livres de Nicole Caligaris Les Samothraces, 2000, et La Scie patriotique, 1997, rééditions 2016 sont parus au Nouvel Attila.

 

One more thing, performance de Benjamin Verdonck

onemorething_© Iwan Van Vlierberghe

Festival Actoral, Marseille:


One more thing,
performance de Benjamin Verdonck

 Quand il tire des ficelles, il tire des ficelles. Ainsi pourrions-nous dire cela de Benjamin Verdonck, paraphrasant le fameux: « Quand je danse, je danse » de Montaigne, tant il semble entièrement absorbé dans son travail, parfaite illustration de la sentence de l’essayiste bordelais qui figure au chapitre De l’expérience : «Notre grand et glorieux chef d’œuvre, c’est vivre à propos.»
A Marseille, le performeur belge nous offre un véritable bijou avec cette petite forme : un présent aux deux acceptions du terme. Un moment, un cadeau. Et c
e présent concentré est, comme le désigne l’humble titre du spectacle, juste une petite chose à ajouter, telle la dernière question, essentielle ! de Columbo.

Ce spectacle pourrait être un magistral post-scriptum du précédent : Notallwhowanderarelost. En effet, Benjamin Verdonck nous avait déjà présenté une boîte à images dans un coffre en bois, au festival d’Avignon 2015 (voir Le Théâtre du Blog). Nous avions aperçu cette exhibition de ficelles et d’élastiques dans une sorte de castelet/boîte noire, mais dans un dispositif surdimensionné :le plateau de la Chapelle des Pénitents blancs…  Ici, ce théâtre d’objets qui occupe moins d’un m3 dans un couloir est conçu  pour une vingtaine de spectateurs et dure moins d’un quart d’heure…

 Nous avions trouvé Notallwhowanderarelost lent, abstrait, trop exigeant et, somme toute, assez prétentieux. Ici, tant le format, la durée et la proximité  du manipulateur créent une intimité idéale, avec le public suspendu à ses regards, et à l’extrême minutie de ses gestes ; caresses d’artiste sur l’objet de son affection. On diagnostique souvent une crise de l’attention dans notre société «multitâches»: nous serions de plus en plus incapables d’accorder un temps long de concentration à un sujet. Enfants qui peinent à rester investis durant un cours d’à peine une heure, employés stressés par l’encouragement à la navigation sur diverses interfaces… Nous ne cessons de jongler avec une profusion de messageries, d’applications, d’écrans.

Ici, Benjamin Verdonck suspend le temps,  et il nous propose de partager un rite, de célébrer la vie, avec une grande humilité. Arrêts sur image et lentes métamorphoses se succèdent : des cartons s’ouvrent doucement comme un rideau de théâtre sur le O oculaire de YOU, puis un triangle coulisse, ou un losange apparait. Des ficelles font descendre des cintres un mot bleu mal crayonné et de guingois. Une phrase défilera, une seule : sans cesse suspendue. Délicieuse aposiopèse. Respiration inespérée. Tirée du Diable sur les collines de Cesare Pavese qui nous parle de la place de l’homme dans la nature, et de l’indifférence de la nature à l’homme.

En direct, Mathieu Poulain accompagne le ballet des panneaux d’un chant délicieux, un brin mystique, avec une pédale qui permet des boucles sonores. Performance vocale improvisée qui découvre les micro-événements de la boîte à images, en même temps que  nous. Elle aussi respire la phrase à chaque instant. De nouveaux partenaires et instruments escortent chaque représentation, soulignant ainsi davantage l’unicité de l’instant.

 Le message écologique, cher à Benjamin Verdonck, n’en est que plus puissant. Quand le vide apparaît au fond de la boîte, béance du sens de notre existence, on en pleurerait. Quand une forme géométrique abstraite lave notre esprit avant l’apparition d’un mot, on éprouve la sensation de la lamelle de gingembre qui efface le goût précédent, et permet de savourer, à neuf, la saveur qui suit.
Le langage semble épais et puissant. Quelle sidération de  voir combien le changement d’échelle et de temporalité permet de tout saisir autrement, de partager la préciosité et la fragilité d’une proposition artistique. Aucune parole n’est proférée, mais la poésie infuse : un répit…

 Stéphanie Ruffier

Spectacle vu au Théâtre du Gymnase, Marseille, le 7 octobre.
Kaaltheater à Bruxelles, les 3 et 4 décembre.

 

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Juste la fin du Monde, film de Xavier Dolan

Juste la fin du Monde, film de Xavier Dolan, d’après la pièce de Jean-Luc Lagarce

cannes-2016-juste-la-fin-du-monde-de-xavier-dolan-un-huis-clos-familial-d-une-magnifique-intensite,M336959La pièce de l’auteur français bien connu, portée à l’écran par l’enfant terrible du Québec, avec une brochette de stars ? On n’y croyait pas vraiment. Reconnaissons que Xavier Dolan a trouvé dans ce texte quelque chose de lui-même, la griffe d’une souffrance. Jeune, il n’a donc pas connu la grande vague des morts du Sida, mais enfin, l’on en meurt encore, même si la maladie ne fait plus la une des journaux…

 Rappelons le fil conducteur : Louis, parti vivre à Paris, n’est pas revenu au pays, voir sa famille depuis douze ans. Ce jour-là, il arrive, un peu à l’improviste, annoncer sa mort prochaine mais il n’y parviendra pas. Ce jour, qu’il pensait être le sien, appartient en fait à tous les autres membres de la famille, aux rancœurs et sentiments que ce retour révèle, comme un bain de tirage de photographie argentique.
 Parce que chacun parle, Louis, l’écrivain et le professionnel des mots, ne pourra pas parler. Frustration de la petite sœur qui n’a pas assez connu ce frère, jalousies d’enfance de l’aîné (Xavier Dolan a inversé l’ordre familial) qui ne s’est jamais senti le fils préféré, embarras de la belle-sœur qui découvre ce beau-frère, si lointain et si proche, et gêne due à la trahison de classe : le film suit au plus près la texture de la pièce. Et l’adaptation colle à la langue implacable de Jean-Luc Lagarce.
Chercher ses mots, leur justesse, se corriger, reprendre, c’est fouiller au tréfonds des émotions, remuées par les situations minuscules (accompagner ou non Louis à la gare, prendre le dessert à la fin du repas ou plus tard…). Quoi, ce n’est pas la fin du monde…

Cela donne un film qui parle beaucoup, comme cela arrive à l’occasion de retrouvailles familiales. Une partie de la critique a dénoncé cette abondance en parlant de «théâtre filmé». Pour nous, cela ne peut être un reproche. Après tout, il s’agit de s’expliquer, de communiquer, même si, malgré ses efforts, la famille n’y parvient pas.
Ici, l’écart entre théâtre et cinéma  devient plus intéressant dans la mise en scène, et étrangement, on dirait que Xavier Dolan cherche à déplier ce qui est ambigu, ambivalent au théâtre. Dans son film, le non-résolu, l’incertain n’ont leur place que dans la fiction, tandis que sa façon de filmer en très gros plan traque une vérité et une seule, en chaque personnage.

De toute évidence, le cinéma, et ce choix de cadrage, ne peuvent apporter la lecture “plurielle“ qu’offre la scène. Quant à la distribution (pour garder le vocabulaire du théâtre), les stars s’en sortent bien, dans une intéressante unité de jeu : tous, au même degré nécessaire, soulignent le trait. Comme Léa Seydoux (la petite sœur) très juste au début du film mais moins dans la seconde partie, prise au piège d’un jeu plus démonstratif. Vincent Cassel, lui, sature dans l’excès et la violence verbale ! Mais le cinéaste ne lui laisse guère de place pour la nuance.
Marion Cotillard, émouvante dans le rôle de la belle-sœur gaffeuse et hésitante qui découvre cet étrange beau-frère si éloigné et si proche, en fait juste trop pour que ce soit assez… Gaspard Ulliel (Louis) et Nathalie Baye sont très convaincants, pour des raisons opposées : l’un, parce qu’il joue en retrait (logique: il est à la fois l’intrus et le narrateur), l’autre parce qu’elle surjoue-mais avec beaucoup de finesse-une mère qui renifle la vérité (mais peut-elle se dire que son fils va mourir ?) et cache cette inquiétude sous une parade d’histrionne. Cette mère, et non l’actrice, en fait des caisses pour sauvegarder au moins un petit terrain de dialogue.
Le film donne de cette mère une interprétation personnelle, très fouillée. Serait-ce par ce personnage que la pièce de Jean-Luc Lagarce est entrée dans la peau de Xavier Dolan ?

Christine Friedel

Film : actuellement en salles.
Le texte de la pièce est publié aux éditions Les Solitaires intempestifs.

 

 

Silencieusement de Nicolas Frize

 

Silencieusement, composition en six mouvements, création musicale de Nicolas Frize,et les Musiques de la Boulangère.  

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© Silencieusement – Bernard Baudin

 Silencieusement qui a mobilisé Nicolas Frize et son équipe pendant deux ans, a été tiré d’entretiens réalisés avec une centaine d’agents des Archives Nationales. Il y revient après l’annulation le 13 novembre 2015 suite aux attentats, de quatre de ses six concerts prévus.
Nicolas Frize prolonge donc son immersion au sein des Archives nationales, d’abord dans le magnifique bâtiment de verre réalisé à Peyrrefite (93) par les architectes  Massimiliano et Doriana Fuksas; il en a exploré les moindres recoins. Silencieusement est l’aboutissement d’une résidence de deux ans avec son équipe d’une douzaine de musiciens, et plus d’une centaine de choristes adultes et enfants.
Il lui fallait faire sonner ce bâtiment de verre suspendu sur l’eau où on se perd un peu, malgré des guides énergiques qui nous entraînent d’une salle à l’autre. 

 D’abord,  À la vie et à la mort, sur le quai de déchargement, avec clavecin, cornet à bouquin, cornet muet, deux voix parlées et bandes magnétiques. On est un peu perdu, naviguant d’une salle à l’autre, faisant parfois escale sur des tabourets : «Je me recompose sans cesse, le passé n’existe pas (…) les papiers ne sont pas des papiers (…) tout ne se produit qu’une fois (…) ainsi va ce peuple, se transformant et s’oubliant ! ».
Deuxième station après un long dédale, avec  Le Corps aimé de l’archive, pour  clavecin, cornet à bouquin et cornet muet, deux voix parlées et bandes magnétiques dans la zone de pré-tri. On nous demande de secouer des tubes pleins de sable et de billes, on danse avec des papiers. Un historien nous implore de réveiller les morts, et un archéologue nous souffle l’idée que toute trace, tout document du passé n’appartient qu’au présent.
Puis on écoute Le Corps aimé de l’archive, partition pour un grand ensemble hétérogène de percussions et guitares basses: musiciens et archivistes résistent à l’ensevelissement. Dans la salle de lecture, on écoute Des citoyens, une autre partition pour quatuor vocal, grand chœur, cinq violons, cor, basson et chœur d’enfants, qui crée l’enthousiasme.Enfance et oubli, partition pour ténor, théorbe, clarinette basse et voix d’enfant, se joue dans un amoncellement d’objets. «Je crois que tu ne cherches pas à te rappeler, les mots sont une mémoire et tu voudrais bien voir ce qu’il y a derrière (…) La mémoire ça s’entretient, si on regardait un peu devant et un peu derrière… » affirme un adorable bambin. Et Reconnaissance, partition pour piano et images projetées, rassemble une cinquantaine de personnes dans un film réalisé par Nicolas Frize sur les chariots d’archives. Mais on décroche un peu dans ce foisonnement d’images…

Enfin Écoulement, la dernière séquence, se passe dans  les bassins jouxtant le bâtiment, avec deux îles où des musiciens jouent des duos de flûtes et guitares, et où des lecteurs marchent dans l’eau, lisant des textes qu’on peine à entendre. Sur ce mélange d’instruments et de voix, on perçoit une lettre à un préfet sur le choléra !
Silencieusement a fait l’objet d’une luxueuse publication de 150 pages réalisée par Gérard Paris-Clavel avec textes, dessins et photos.

Nicolas Frize créera bientôt à l’hôtel de Soubise, à Paris, Palimpsestes, une création électro-acoustique, conçue par imbrication de quarante ans d’archives sonores de ses propres créations orchestrales et vocales, où il détourne et revisite l’ensemble de son répertoire  par effacements successifs, réimpressions ou réutilisations. Cette pièce est spatialisée dans une version originale de l’acousmonium du Groupe de Recherche Musical de l’Institut National de l’Audiovisuel (Ina/GRM).

Edith Rappoport

Le spectacle a été joué aux Archives nationales, 59 rue Guynemer 93383 Pierrefitte-sur-Seine Métro Saint-Denis-Université du 7 au 9 octobre. Métro : Saint-Denis-Université (ligne 13) T: +33 (0)1 75 47 20 02. Les salles de consultation des Archives nationales sont ouvertes du lundi au samedi de 9h00 à 16h45.

Palimpsestes  sera joué Archives nationales-Hôtel de Soubise, 60 rue des Francs-Bourgeois 75003 Paris les mardi 11, mercredi 12 et jeudi 13 octobre à 19h00 et 21h00. Entrée libre mais attention: réservation indispensable. T: 01 48 20 62 08
www.nicolasfrize.com
 

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Au bord du théâtre d’Eugène Durif

Au bord du théâtre, d’Eugène Durif

au_bord_du_theatre_tome_2_eugene_durif_cover En deux gros volumes-plus de huit cent pages-l’auteur a réuni essais, esquisses, poèmes, premiers jets, ébauches, entrées de clowns et monologues, en regard de la trentaine de pièces, romans, et autres, déjà publiés depuis la fin des années quatre-vingt.
 Au bord du théâtre n’est pas une compilation de paperolles, un recueil des miettes de la création-comme s’il ne fallait rien laisser perdre-mais presque une méthode extensive qu’Eugène Durif nous donne de la lecture de ses textes.
Voilà : même parfois obscurs, mais ni plus ni moins que la vie même, ces  fragments, pourrait-on dire, sont faits de chair-la chair faite verbe-tant le toucher, la peau, la sensibilité y sont présents. Y compris sous leur forme la plus brutale, la violence sociale (voir le premier texte du volume II: Comme un qui parle tout seul), et la violence sexuelle, sans exhibitionnisme.

Eugène Durif pratique l’émotion comme source de connaissance de l’humain, et elle transpire de ses textes, mettant en lumière une vérité importante et mal connue : nous sommes perméables, quoique nous fassions pour nous protéger (enfin, certains n’y parviennent que trop). Cette perméabilité, il la met en pratique, très simplement, en publiant à côté de ses propres textes, quelques-uns de ceux qui ont été écrits en atelier d’écriture avec des comédiens «différents». Eugène Durif a en effet beaucoup travaillé avec des Centres d’Aide par le Travail, et très simplement, prend au sérieux ces productions, qui ont parfois la force et la liberté de l’art brut.

Au bord du théâtre  tient de cette pratique un peu secrète, et aussi des franges d’une écriture plus publique. Et d’une colère contre un théâtre beau et bien fait, bien pensant, mais fermé sur lui-même et sur un public privilégié. «L’œil du prince», mais partout, et pour tous ! « Être au bord du plateau » lui donne aussi la possibilité de s’adresser au public autrement, dans une situation plus intime, plus complice, plus perméable.
Ce bord-là nous remet au centre du théâtre : quand il rencontre un public sans connivence, sans prérequis, directe et disponible. L’art du théâtre, ce sont aussi ses méthode de production, de diffusion : pas d’idéalisme qui justifierait injustices et exclusions ! « Le théâtre pour tous » commence au plus près de quelques-uns.

Le poète Eugène Durif nous parle beaucoup de la mort, obstacle définitif, muet. Mais les morts, eux, sont là, faits comme nous, de l’étoffe des rêves. Quelque chose passe d’eux à nous, ultime forme du toucher, si présent, on l’a vu, dans Au bord du théâtre
Voilà un livre qui ne ressemble à aucun autre, et qui fait plus qu’ouvrir des portes : il les fait disparaître. Et il y a une courageuse maison d’éditions pour se faire complice de cette révolution douce.

Christine Friedel

Editions La Rumeur libre, collection La Bibliothèque. A paraître en 2017, le tome III : Figures de la tragédie. L’ensemble  sera réuni dans un coffret.

 

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