Negua, Zaharrak Berri, Abbadie par le collectif Bilaka
Negua, Zaharrak Berri, Abbadie par le collectif Bilaka
A l’invitation de Thierry Malandain et de Biarritz-Culture, trois jeunes chorégraphes de Bilaka, pôle de la Fédération de danse basque, se produisent pour la première fois lors d’un week-end consacrée à cette discipline traditionnelle.
Un spectacle et une procession dans les rues de la ville par la compagnie Maritzuli ont aussi été présentés au public.
Les chorégraphes, chacun à leur manière, ont travaillé avec une même équipe d’amateurs, spécialisés dans les danses rituelles traditionnelle basques. Quelle que soit leur esthétique, elles possèdent un vocabulaire commun associant farandoles, sauts, maniements de bâtons ou d’épées. A l’origine, elles étaient interprétées par des hommes dans les villages, donnant lieu à de vraies performances physiques.
Mathieu Vivier présente avec Negua, un rite de sortie de l’hiver sur une excellente musique originale de Paxkal Irigoyen, jouée en direct. Le sang maculant le visage des interprètes, les bois de cerf coiffant certains danseurs, et le feu autour duquel ce rituel se développe, nous rappellent nos racines sauvages. Mais… la transe n’est pas chose facile pour des danseurs plus habitués aux danses rituelles! Ils sont plus à l’aise dans Zaharrak Berri, chorégraphié par Gari Otemendi qui décline ici le fandango : en costumes traditionnels, en groupe ou en couple, les interprètes déploient une belle énergie! Dans cette pièce, une curieuse adaptation, chantée et dansée de Lili Marlen…
Aussi surprenante, Abbadie, chorégraphié par Jon Maya et inspirée d’Antoine Abbadie, pilier de la culture basque d’origine irlandaise, mort en 1897. La canne à pommeau remplace ici le bâton et pantalons à bretelles, capes noires et chapeaux haut-de-forme transforment le plateau en cabaret parisien fin 19 ème siècle. Avec des mouvements précis et un rythme soutenu, grâce au remarquable travail de l’orchestre.
L’ensemble, très chic, réjouit un public qui adhère pleinement à ces transformations esthétiques. Ces jeunes artistes, grâce à leur engagement personnel et à cette relecture, permettront peut-être à l’avenir la diffusion de la culture basque, afin qu’elle perdure et rayonne au-delà de sa région.
Jean Couturier
Spectacle vu au Théâtre du Casino de Biarritz le 13 novembre.
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