Negua, Zaharrak Berri, Abbadie par le collectif Bilaka

Negua, Zaharrak Berri, Abbadie par le collectif Bilaka

 IMG_3828A l’invitation de Thierry Malandain et de Biarritz-Culture, trois jeunes chorégraphes de Bilaka, pôle de la Fédération de danse basque, se produisent pour la première fois  lors d’un week-end consacrée à cette discipline traditionnelle.
Un spectacle et une procession dans les rues de la ville par la compagnie Maritzuli ont aussi été présentés au public. 

Les chorégraphes, chacun à leur manière, ont travaillé avec une même équipe d’amateurs, spécialisés dans les danses rituelles traditionnelle basques. Quelle que soit leur esthétique, elles possèdent un vocabulaire commun associant farandoles, sauts, maniements de bâtons ou d’épées.  A l’origine, elles étaient interprétées par des hommes dans les villages, donnant lieu à de vraies performances physiques.

 Mathieu Vivier présente avec Negua, un rite de sortie de l’hiver sur une excellente musique originale de Paxkal  Irigoyen, jouée en direct. Le sang maculant le visage des interprètes, les bois de cerf coiffant certains danseurs, et le feu autour duquel ce rituel se développe,  nous rappellent nos racines sauvages. Mais… la transe n’est pas chose facile pour des danseurs plus habitués  aux danses rituelles! Ils sont plus à l’aise dans Zaharrak Berri,  chorégraphié par Gari Otemendi qui décline ici le fandango :  en costumes traditionnels,  en  groupe ou en couple, les interprètes déploient une belle énergie!  Dans cette pièce, une curieuse adaptation, chantée et dansée de Lili Marlen

Aussi surprenante, Abbadie, chorégraphié par Jon Maya et inspirée d’Antoine Abbadie, pilier de la culture basque d’origine irlandaise, mort en 1897. La canne à pommeau remplace ici le bâton  et pantalons à bretelles, capes noires et chapeaux haut-de-forme transforment le plateau en cabaret parisien fin 19 ème siècle. Avec des mouvements précis et un rythme soutenu, grâce au remarquable travail de l’orchestre.
L’ensemble, très chic,  réjouit un public qui adhère pleinement à ces transformations esthétiques. Ces jeunes artistes, grâce à leur engagement personnel et à cette relecture, permettront peut-être à l’avenir la diffusion de la culture basque, afin qu’elle perdure  et rayonne au-delà de sa région.

Jean Couturier

Spectacle vu au Théâtre du Casino de Biarritz le 13 novembre.

Bilaka.com

          

 

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Archive pour 17 novembre, 2016

Cry Jailolo par l’EkosDance Compagnie

Cry Jailolo par l’EkosDance Compagnie.

IMG_3836Il faut absolument découvrir ce ballet programmé dans le cadre de la vingtième édition du festival de l’Imaginaire, au musée du Quai Branly. Le chorégraphe indonésien Eko Supriyanto crée ici une pièce pour sept danseurs choisis parmi 350 jeunes artistes de la baie de Jailolo. Avec une chorégraphie s’inspirant de la circulation de bancs de poissons, et une parfaite unité des danseurs, rythmée par le martèlement des pieds au sol. Du groupe, s’échappe parfois un individu qui induit un nouveau mouvement.

Après avoir reculé lentement en  silence, face public, les interprètes se lancent dans une deuxième partie un peu anarchique, qui semble moins maitrisée. Avec une musique, trop présente et moins poétique que leur envoûtant piétinement. Cette séquence n se semble avoir d’autre ambition que le plaisir du geste répétitif.
Les danseurs, en permanente mobilité, sans jamais se toucher, occupent parfaitement la totalité du plateau, par vagues humaines successives.  Avec des lumières qui donnent une belle esthétique à l’ensemble.

 Pour leur première venue à Paris, l’EkosDance Compagnie est heureuse de pouvoir montrer  son travail qui associe danse traditionnelle indonésienne et danse contemporaine: Eko Supriyanto qui a en effet participé à plusieurs créations, comme Le grand Macabre de  Gyögy Ligeti, The Flowering Tree de John Adams, ou Le Roi Lion.
A noter: à l’occasion de cette tournée, est aussi présentée une exposition sur l’archipel des Moluques et une  conférence sera donnée sur les danses martiales dans le monde malais.  

Jean Couturier

Théâtre Claude Lévi-Strauss, Musée du Quai Branly, Paris, du 18 au 27 novembre.

www.quaibranly.fr

www.festivaldelimaginaire.com/

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