Chotto Desh, d’après Desh, chorégraphie d’Akram Khan
Chotto Desh, d’après Desh, chorégraphie d’Akram Khan, mise en scène et adaptation de Sue Buckmaster.
Une belle reprise de ce solo à succès, Desh, créé en 2012, destinée ici au jeune public et dansée en alternance par Dennis Alamanos et Nicolas Ricchini.
Chotto Desh (petite patrie), pleine de poésie visuelle, nous transporte dans la jeunesse du chorégraphe jusqu’à ses seize ans… C’est d’abord son père, originaire du Bengladesh, cuisinier talentueux, qu’il évoque en voix off et dans une astucieuse pantomime dansée. Puis on entend sa mère, venue, elle, des Philippines, qui raconte une histoire à son fils Akram, où il est question, pêle-mêle, d’un boa, d’un éléphant, d’un petit garçon courant dans la mangrove, des pluies de la mousson et de l’irruption d’un tigre invisible rugissant…
Grâce à un subtil jeu de danse et à un dessin animé projeté, les enfants, comme les adultes, adhèrent pleinement au propos. Une heure durant, nous revivons les appréhensions et les envies de danse du jeune Akram qui, selon son père, «a toujours eu la bougeotte». L’enfant lui répond : «Je veux danser papa, je veux danser, danser»; il finira par trouver son propre chemin qui l’a guidé pour la première fois, dans ce même théâtre, en novembre 2002, avec son premier spectacle Polaroïd Feet.
Nicolas Ricchini, seul en scène, a une présence et une mobilité formidables : il court, saute, traverse le plateau, joue avec deux chaises; une frénésie s’empare de son corps, comme elle a colonisé celui du chorégraphe qui nous fait, bien sûr, découvrir une gestuelle proche de la danse kathak qu’il a beaucoup pratiquée depuis son plus jeune âge.
Un voyage romancé dans la mémoire d’Akram Khan très réussi, et qui remporte un succès mérité.
Jean Couturier.
Théâtre des Abbesses 75018 Paris jusqu’au 6 janvier.
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