Bounen chorégraphie de Saburo Teshigawara.
Bounen, chorégraphie de Saburo Teshigawara
A partir d’entretiens réalisés avant et après le spectacle, avec quelque soixante-dix spectateurs du Karas Apparatus, une salle qui a le corbeau pour symbole, le chorégraphe improvise, avec Rihoko Sato, plusieurs tableaux dansés.
Sur la petite scène, fréquentée par de nombreux et fidèles spectateurs, Saburo et Rihoko accompagnés de musiques allant du classique, au rock et à la musique japonaise des années 70, se croisent et se défient. Tout de noir vêtu, chacun cherche, en solo, à séduire l’autre. Nous retrouvons les ondulations de corps de Saburo, même lorsqu’il est assis, et les brusques changements de rythme de Rihoko qui rappellent ceux de SHE, (voir Le Théâtre du Blog). Ces artistes ont des admirateurs inconditionnels, pour leurs créations comme pour leurs ateliers pour professionnels.
Situé au deuxième sous-sol du Karas Apparatus, un lieu intime, tapissé des nombreuses affiches des tournées étrangères, est un vrai laboratoire chorégraphique. Saburo Teshigawara bénéficie d’une large reconnaissance en Europe, et en particulier à Paris. Invité régulier du Théâtre des Champs-Elysées, il sera aussi accueilli la saison prochaine à l’Opéra de Paris par Aurélie Dupont qu’il avait mise en scène par le passé à Tokyo. Il va aussi créer, en février, Flexible Silence, au Théâtre National de la Danse de Chaillot, sur des musiques de Takemitsu et d’Olivier Messiaen. Avec six danseurs, des solistes de l’Ensemble Intercontemporain, et le sextuor d’ondes Martenot du Conservatoire supérieur de musique et de danse de Paris.
On attend donc avec impatience le plus parisien des chorégraphes japonais.
Jean Couturier
Spectacle vu au Karas Apparatus, à Tokyo le 28 décembre.