Alma Mahler-Eternelle amoureuse

 

Alma Mahler-Eternelle amoureuse de Marc Delaruelle, mise en scène de Georges Werler

 

39183_636197420410960183 16.31.33Muse de nombreux artistes au début du XXème siècle autrichien, Alma Mahler (1879-1964), née à Vienne et morte à New-York, fille du peintre Schindler, elle-même peintre et compositrice de lieds, fut l’épouse de Gustav Mahler, puis de l’architecte Walter Gropius et enfin du romancier Franz Werfel. Esprit idéaliste, la belle et passionnée Alma, objet sensuel de curiosité, est une amoureuse séduisant les créateurs quels qu’ils soient, dont l’écrivain Elias Canetti…

On ne saisit qu’approximativement cette amante fatale à travers son Journal et la biographie de Gustav Mahler par Henri-Louis de la Grange publiée chez Fayard). Toujours à côté ou dans l’ombre d’un mari négligent, elle eut une vie mouvementée de femme libre qui  provoqua intérêt du cinéma. Et  Alma Mahler, ou l’art d’être aimée par Françoise Giroud fut un grand succès .

Cette égérie de grande culture fréquenta les milieux viennois où brillent les créateurs subversifs du temps et d’éminents artistes, comme Gustav Klimt auquel elle aurait donné un premier baiser, et Zemlinsky, son professeur qui fut amoureux de celle qui a pour amis, Arnold Schönberg, et Gustav Mahler; de vingt ans son aîné, il devint son premier époux. Ils eurent deux filles, dont l’aînée mourra à cinq ans. Après la mort de son mari, Alma est la maîtresse d’Oscar Kokoschka, et lui inspirera la célèbre toile La Fiancée du vent  mais rompra avec lui peu après. En même temps, elle fréquente en effet Walter Gropius qu’elle épouse en 1915, et dont elle divorce en 1920. La mort à dix-huit ans de leur fille Manon inspirera à Alban Berg son Concerto à la mémoire d’un ange (1935).

Dès 1920, Alma vit avec Franz Werfel et attend un enfant qui mourra prématurément ; elle épousera ensuite ce romancier qui, comme Gustav Mahler, fuit l’antisémitisme. Alma, confrontée à l’exigence et à la rigueur du compositeur qui ne supporte aucune prétention artistique, admire cependant son époux mais elle, ne fut pourtant pas reconnue  comme une  véritable créatrice. D’où sans doute ses errances extra-conjugales et l‘apparente légèreté dont on l’accusera.

Le texte de Marc Delaruelle, un peu rudimentaire, n’offre pas à cette héroïne des  dialogues suffisamment dignes de ses rêves. Malgré une  mise en scène de Georges Werler et un décor d’Agostino Pace efficaces… La majestueuse Geneviève Casile joue Alma devenue une vieille dame qui discute, avec son éditeur new yorkais, des premières épreuves de son autobiographie. Vindicative, moqueuse et sans concession, elle exige attention et compréhension. Allant et venant du présent au passé, de la pluie quotidienne aux souvenirs de ses passions vécues, elle jongle  gracieusement avec un temps inexorable.

Julie Judd, plus effacée, incarne Alma jeune et Stéphane Valensi, lui endosse tous les rôles masculins, époux et amants virils, Gustav Mahler comme Oscar Kokoschka, et cet éditeur que bride Alma Mahler. L’acteur qui l’incarne obéit à l’autorité féminine, disparaît, taiseux puis revient, après avoir changé de  costume en quelques minutes, métamorphosé en peintre fou ou en architecte rangé…

Un spectacle qui invite à en savoir toujours plus sur cette mystérieuse inspiratrice.

 Véronique Hotte

 Petit Montparnasse à 19h, 31 rue de la Gaité, 75014 Paris. T : 01 43 22 77 74

 

 

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