Tree of Codes mise en scène et chorégraphie de Wayne McGregor
Tree of Codes, mise en scène et chorégraphie de Wayne McGregor
Le public a assisté le soir de cette première, à une réelle communion entre les six danseurs de l’Opéra de Paris et les neuf de la compagnie anglaise. Ce ballet d’une heure vingt, créé au Manchester International Festival en juillet 2015, a transformé la salle du Palais Garnier en boîte de nuit géante, aidé en cela par la musique électro pop du DJ Jamie X, et grâce à la scénographie originale d’Olafur Eliasson, associée à la réalisation-lumière de Rob Halliday.
Avec un subtil et double plan de miroirs qui occupe toute la scène, le chorégraphe sublime les corps de ses interprètes grâce à des jeux d’une lumière toujours en mouvement qui, parfois, se fait rasante, ou se reflète dans les miroirs, laissant apparaître furtivement les visages des spectateurs, ou créant des images des danseurs qui se superposent.
La lumière enveloppe chacun d’eux et les transforme en sculptures mouvantes aux poses complexes rappelant les dessins d’Antoine Bourdelle qu’il fit, en observant la danse très libre d’Isadora Duncan au début du vingtième siècle. Que cela soit en solo, avec Marie-Agnès Gillot, ou avec Jérémie Bélingard en duo ou en groupe, cette danse rapide et souvent surprenante, faite de gaieté et de désespoir, de douceur et de violence, réalise une très belle calligraphie dans l’espace.
L’énergie et l’engagement physique de la compagnie Wayne McGregor entrent en résonance avec l’enthousiasme des danseurs de l’Opéra de Paris qui les accompagnent dans cette pièce envoûtante, pour la plus grande joie d’un public qui a longuement applaudi Tree of Codes.
Jean Couturier
Opéra de Paris, Palais Garnier jusqu’au 23 février.