Éléphants d’après Le discours sur la servitude volontaire

 

flyer_elephants_WEBÉléphants d’après Le discours sur la servitude volontaire d’Étienne de La Boétie, traduction et mise en scène de Ludovic Pouzerate

De Ludovic Pouzerate, on se souvient de Brûle, un spectacle plutôt décoiffant qu’il avait créé avec son groupe Krivitch… Ce membre du collectif 12 de Mantes-la-Jolie a conçu son huitième spectacle avec un étrange musicien couché sur ses instruments.
Il profère les paroles décapantes d’Étienne de la Boétie qui ont parfois été mises en scène, comme François Clavier avec ses élèves du conservatoire Maurice Ravel du 13e arrondissement, dont le texte nous parvenait mieux…

Vers 1548, Étienne de La Boétie,  étudiant en droit de dix-huit ans, écrit ce texte qui nous semble encore d’une belle actualité et qui traduit  un certain désarroi de l’élite devant l’absolutisme. Il remet en cause la légitimité des gouvernants. Plus que la peur de la sanction, c’est d’abord l’habitude qu’a le peuple, de la servitude qui peut expliquer la domination. Le secret étant de faire participer les dominés à cette domination.

Dans ce texte majeur de la philosophie politique, l’écrivain oppose l’équilibre de la terreur qui s’instaure entre bandits, égaux par leur puissance,  à l’amitié qui, seule, permet de vivre libre.« Rien n’est pire malheur que d’avoir plusieurs maîtres, voilà ce que déclara Ulysse (…) En vérité, il n’est pire malheur que d’être assujetti à plusieurs maîtres, comment nommer ce désastre, cette perversion ? (…) Quand cent mille ou un million se laissent gouverner par un seul, quel désastre ! (…) La question n’est pas de reprendre le pouvoir, c’est de ne pas lui donner, la liberté, il me semble que les hommes et les femmes ne la désirent pas ! »
Le musicien se déchaîne sur sa batterie, envoie des sons étranges, pendant que Ludovic Pouzerate hurle dans le micro, mais on perd ses paroles! Puis il va se mettre aussi à la batterie, puis s’installer derrière les spectateurs : «C’est une habitude des hommes et des femmes de servir volontairement (…) Heureusement le temps ne donne jamais raison à l’injustice ! »

Nous parvenons quand même à déguster ce très beau texte… bramé dans un étrange désordre musical…

Edith Rappoport

La Loge,  77 rue de Charonne 75011 Paris. T: 01 40 09 70 40,  jusqu’au 10 mars.

 

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