La Jeune Fille et la Mort, par Les Grands ballets canadiens de Montréal
La jeune fille et la mort, par les Grands ballets canadiens de Montréal
Pour sa première venue à Paris, cette compagnie a beaucoup impressionné le public; en quatre vingt cinq minutes, ses danseurs doués d’ une énergie incroyable se livrent totalement. Sans aucune pause, les séries de pas-de-deux s’enchaînent. Un homme vêtu de noir, sorte de Dom Juan moderne, personnifie la mort et séduit plusieurs femmes, interprétées par les jeunes danseuses de la troupe. Le chorégraphe Stephan Thoss, directeur artistique de la danse au Théâtre National de Manheim, envisage cette création comme un dialogue entre la vie et la mort. Les tableaux se succèdent, et l’attrait de la mort se révèle destructeur pour chacune de ses partenaires.
Mais le plateau est souvent encombré par des cadres de porte, tables, ou chaises souvent déplacés par les danseurs. Ce travail de régie, précis et inhabituel, brouille la lisibilité et le propos dramaturgique du chorégraphe. Les lumières, elles aussi mouvantes, mettent en valeur la qualité physique des danseurs aux gestes précis et justes, et la grâce habite les mouvements des danseuses.
Ce tourbillon permanent, parfois excessif, empêche toute respiration. Parti-pris étonnant pour ce ballet de type néo-classique déstructuré, souvent inspiré de ses collaborations passées avec Mats Ek ou Jiri Kylian. Les musiques de Phil Glass et Gustav Mahler accompagnent chaque tableau. Les Grands ballets canadiens de Montréal, fondés en 1957, accueillent depuis 1999, un directeur artistique charismatique, Gradimir Pankov, qui était présent ce soir de première, et auquel Didier Deschamps et Brigitte Lefèvre ont rendu hommage. Cette troupe est une belle découverte.
Jean Couturier
Théâtre National de la Danse de Chaillot 1 Place du Trocadéro, Paris XVIème jusqu’au 17 mars.
Théâtre-chaillot.fr