Tumultes de Marion Aubert, mise en scène de Marion Guerrero

Tumultes de Marion Aubert, mise en scène de Marion Guerrero

 Neuf jeunes gens qui font du théâtre, décident de faire grève, puis de préparer une révolution et d’occuper les lieux. Ils s’organisent en collectif mais, novices, ne savent pas bien comment faire. Ils parlent politique et des rapports particuliers se nouent entre eux ; la révolution, c’est aussi l’explosion du désir !
L’écriture est drôle, vigoureuse, parfois absurde et irrévérencieuse,  avec  des scènes très réussies et hilarantes mais jamais trop appuyées. En particulier, dans l’épisode de l’avortement, d’autant plus comique… que Maurice Thorez est le père. On rit aussi beaucoup, du moins au début, quand on découvre un fasciste parmi les camarades. Marion Aubert et Marion Guerrero ont bénéficié de trois ans pour élaborer ce spectacle…

Un luxe que la metteuse en scène reconnaît: «S’arrêter et s’asseoir autour d’une table pour parler de l’état du monde, d’histoire, de politique, pour essayer d’éclaircir un peu ce brouillard qui est notre époque-tellement proche qu’on n’y voit plus rien-pour parler de nos aspirations, de nos peurs. Et puis se lever et se mettre en mouvement. Mettre en jeu les imaginaires et les corps. Et voir l’évolution des imaginaires. L’évolution de leurs improvisations en trois ans. Voir qu’à une consigne, ils répondent de plus en plus vite, sans retenue, qu’ils savent se mettre à nu (au propre comme au figuré) avec de moins en moins de pudeur, mais toujours plus d’intelligence et de délicatesse. »

 Mais derrière ces mots légers, se posent de grandes questions : que cherche-t-on vraiment, quand on fait la révolution ? Est-ce pour soi, ou pour la collectivité ? Que se joue-t-il entre  ces jeunes dans cette promiscuité ? Le texte, écrit sur mesure pour les élèves de l’école de la Comédie de Saint-Étienne, épouse leurs particularités physiques et leur personnalité. A l’aise avec ce théâtre dans le théâtre, ils tiennent, en une heure quarante, le rythme rapide des tableaux successifs de la pièce. Au fil des séquences, leurs  costumes évoluent, marquant le passage d’une époque à l’autre.

Tout l’espace du théâtre est utilisé et, au fond, les arcades évoquent un peu celles de la Sorbonne: un cadre idéal pour la situation… On rit beaucoup mais pas seulement, et ici, Marion Aubert et Marion Guerrero confirment leur talent pour un théâtre du questionnement joyeux qui ne se prend jamais pour ce qu’il n’est pas. On en sort enthousiaste !

Julien Barsan

Théâtre Paris-Villette, 211 avenue Jean Jaurès, Paris (XIX ème). T : 01 40 03 72 23, jusqu’au 15 mars.

Théâtre 95 de Cergy-Pontoise, le 24 mars.
Théâtre Dijon-Bourgogne/Centre Dramatique National, du 4 au 7 avril et à Bonlieu, scène nationale d’Annecy, les 11 et 12 avril.  

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