Les Gravats par le Collectif la Mouline
Les Gravats par le collectif La Mouline
« Nos vies disent, ces quatre compères, ne seraient que cette tentative désespérée d’inventer une dignité jusqu’au dernier moment puisqu’il en est un fatal et définitif, la mort. Ne jamais faiblir. Alors comment raconter cette lutte, ce travail, cette invention permanente du vivant qui va irrémédiablement vers ce repos obligé, surtout quand on est vieux. Comment? Eh! Bien en fanfare, en chanson ou en poèmes, en témoignage, en image, en info, en documents.
»Il faut absolument que ça s’arrête ! Rien ne se passe ici, c’est fini, l’histoire est longue et la vie très courte. Devant moi le désert ! » Ils chantent tous les trois, et dansent sur leur fauteuil. Puis, avec quelques éclats d’humour noir, Jean-Pierre Bodin arrache des os à Jean-Louis Hourdin…
« Les vieux anars, dit-il, qui fêtent la vie avant de calencher, qui font la nouba pendant la nuit(…) Une grande improvisation avec déambulateurs, fauteuils roulants, lits médicalisés, support perf, avec les couches culottes, les bas à varices, les béquilles, avec leurs cercueils, qui dansent avec des enfants qui leur racontent des histoires pour les endormir et qui continuent à jouer la comédie avec des postiches, avec des perruques, des fausses barbes, des masques, qui font de la musique avec des os sur un squelette, qui se servent de leur dentier pour faire des castagnettes, qui se dressent pour résister face à tous ceux qui les humilient. »
« Je me tiens sur le seuil de la vie et de la mort(… ) L’homme n’est que poussière, c’est parti à petit feu, sans qu’on s’en aperçoive ! (…) Pour moi, une personne âgée, c’est quelqu’un qui a quinze ans de plus que moi ! Le 17 avril, je me vois mourir, je me découvre morte. Tous les jours, un petit effort, c’est bien.»
Une obsession que nous partageons tous. Mais les trois compères s’amusent, et nous avec…
Edith Rappoport
Spectacle vu le 1er avril, au Moulin du Roc de Niort. T: 05 49 77 32 32.