Biopigs, de Sophie Pérez et Xavier Boussiron


Biopigs, texte et mise en scène de Sophie Pérez et Xavier Boussiron

 

(C) La MAC de Créteil

(C) La MAC de Créteil

Bravo! Bravo! Applaudissements et ovations fusent: ce n’est pas la fin mais le début du spectacle: Sophie Pérez et Xavier Boussiron, artistes plasticiens mais bien installés dans le théâtre, nous offrent un bout-à-bout de toutes les façons de saluer le public après un exploit scénique.

Mélange de fausse modestie, d’orgueil avoué, de pseudo-affection entre partenaires, de salut, et enfin d’humble reconnaissance aux humbles techniciens de plateau cachés « sans qui rien de ce que vous avez vu… »  etc. Amusante satire (mais sans grande portée) de ce grand cabaret qui épingle les grandes icônes du théâtre, et du spectacle en général. On y reconnaîtra Dom Juan de Molière par Jacques Weber, Dans la Solitude des champs de coton de Bernard-Marie Koltès, par Patrice Chéreau, Clôture de l’Amour de Pascal Rambert avec Stanislas Nordey et Audrey Bonnet, un curieux mélange d’Elton John et de Paolo Conte (sic !), et un Louis II wagnérien…

Inutile d’entrer dans les détails : même si l’on ne saisit pas toutes les références, c’est plutôt drôle et bien fait. Avec une limite: on se lasse très vite de cette forme en collier de perles… Mais pas à cause des comédiens, non  virtuoses mais sincèrement engagés, chacun en liberté totale avec son corps et libre des standards. Et on saluera, en particulier, la souplesse et la grâce d’une «grosse» comédienne.

Dérision, mais dans un travail bien fait, et avec plaisir. Avec des changements  de perruques et costumes ultra-rapides; et une tournette fait passer, logiquement, de la cuvette des toilettes au trône et vice-versa, dans un bric-à-brac théâtral. Une sorte de monstre à demi-enfoui dans le plateau, roule des yeux et parle d’une bouche caoutchoutée assez inquiétante, un grand jouet «au croisement de l’analyste et de la poubelle » selon les auteurs, et qui apporte une touche de poésie à l’affaire.

Rien à dire, ici, on ne se moque pas du public, et il y a un beau savoir-faire dans ce divertissement. Mais ce Biopigs reste un joyeux-mais vain-démolissage à faux nez (de cochon, bien sûr). Et le spectacle enfonce des portes ouvertes, alors que nous aurions aimé nous faire secouer un peu plus les neurones…

Christine Friedel

Théâtre du Rond Point, 3 avenue Franklin-Roosevelt Paris, VIIIème T : 01 44 95 98 21, jusqu’au 23 avril.

 

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